Titre : The Magic Blade / Le Sabre Infernal / 天涯明月刀
Année : 1976
Durée : 1h38
Origine : Hong Kong
Genre : Kung Fu de luxe
Réalisateur : Chu Yuan
Acteurs : Ti Lung, Lo Lieh, Ching Li, Ku Feng, Tang Ching, Lily Li Li Li, Fan Mei-Sheng, Chan Shen, Cheng Miu, Goo Goon-Chung, Alan Chan, Chan Mei-Hua, Chan Si-Gaai, Norman Chu, Ha Ping
Synopsis : Les circonstances vont faire s’allier Ti Lung et Lo Lieh, deux rivaux en maniement du sabre, dans le but de rechercher une arme redoutable convoitée par des méchants dirigés par le mystérieux maître Yu, dont la possession permettrait de régner sur le monde des Arts Martiaux, et donc de diriger le monde HA HA HA !
Avis de Nomad Soul :
Chu Yuan, c’est l’homme des complots et des clans. Il suffit de voir sa filmographie, Le complot des clans, La guerre des clans, Autant en emporte le clan, Les clans de la mer, autant de chef d’œuvres du 7ème art à l’ambiance superbement portée par des intrigues complexes. The Magic Blade, intrigue complexe ? Pas du tout, l’intrigue du Sabre Infernal est d’une simplicité sans nom : lisez le synopsis, et ca y est, vous avez presque vu le film ! Le film consiste en un enchaînement de combat sans grand sens si ce n’est de se rapprocher de la fin.
Le film cache pourtant de sacrées richesses. Il enchaîne à un rythme effréné un nombre incalculable de scènes à l’inventivité débordante, où nos héros rencontrent toutes sortes d’ennemis, des hommes, des femmes, des sorcières, un maître des échecs, un peintre, une courtisane, ou encore une prostituée. Chaque personnage rencontré fait l’objet d’un développement, très court et précis à la fois, à chaque fois associé à de nouveaux décors, à une nouvelle petite histoire, à une nouvelle situation, à de nouvelles armes. L’ennui n’est pas permis dans ce film.
Visuellement splendide, le film est vraiment porté par cette ambiance magique et fantastique, faite de sorcellerie, par de nombreuses scènes nocturnes à l’éclairage feutré, par Ti Lung et son poncho, et sa barde de trois jours, par des scènes érotiques où des femmes veulent s’offrir au héro solitaire qui n’a d’intérêt que pour les épées, par des dialogues toujours bien écrits, fins et distingués, mettant en avant la stratégie des personnages. Ici, point trop d’héroïsme suicidaire très riche en émotion à la Chang Che, non ici des calculs froids et intelligent pour échapper à sa mort. Si le scénario est simple, le film n’est pas creux pour autant. Les enjeux sont superbement amenés. Au fil des rencontres, des tentatives de meurtre par divers assassins professionnels, on commence à comprendre la condition de Ti Lung. Ce sont les rencontres féminines qui vont cristalliser petit à petit son envie d’échapper à cette condition qui ne peut avoir à terme qu’une seule issue : la mort violente par le sang. Le film constitue donc également un parcours initiatique qui va faire émerger la conscience du héros et du spectateur devant la vacuité de la quête du pouvoir, ou de manière équivalente, la stérilité de la compétition sans limite, et de la solitude qui les accompagne.
The Magic Blade, c’est un peu tout ça, une histoire simple aux enjeux dramatiques féconds, menée tambour battant, enchaînant une multitude de scènes toutes plus ingénieuses que les précédentes, avec une générosité sans limite, pour un spectacle impressionnant et purement jouissif.
Note : 8.5/10
