Titre : The King Maker/ กบฎ ท้าวศรีสุดาจัน
Année : 2005
Durée : 1h26
Origine : Thaïlande
Genre : Action / Aventure
Réalisateur : Lek Kitaparaporn
Acteurs : Gary Stretch, Cindy Burbridge, Dom Hetrakul, Yoe Hassadeevichit, Dean Alexandrou, Akara Amarttayakul, Korawij devahastin na Ayudhya, Byron Bishop, Thanet Chimpol, Tanapol Chuksrida, Daam Dasakorn, Shaun Delaney Korawit Devahastin, Emma, Fei Gao, Michael Hardie
Synopsis : Fernando de Gamma est un mercenaire portugais qui échoue du côté du royaume de Siam où il est revendu comme esclave. Acheté et affranchi par la jeune Maria del Torres, il reconnaît le père de cette dernière comme étant le meurtrier de ses propres parents.
Avis de Jang Gerald : Voici donc un film thaïlandais datant de 2005, sorti chez nous récemment en DVD et blu-ray par le biais du petit éditeur Emilya, habitué aux direct to video, séries B, voire Z.
Vous allez donc me dire que The king Maker a tout pour redorer le blason de l’éditeur, car sur le papier, cette superproduction thaïlandaise possède des atouts de taille : casting international, histoire basée sur des faits historiques, magnifiques décors naturels … malheureusement pour eux, le film est tout aussi pauvre que leur catalogue, qualitativement parlant.
Tout est bancal dans ce film, à commencer par le casting, habitué au direct to video, à savoir Gary Stretch, qui est censé être le héros du film, mais son amateurisme et son visage maquillé comme pas possible le font passer pour un guignol, John Rhys-Davies, plus tout jeune et qui montre qu’avec plusieurs décennies de métier, on peut toujours être aussi mauvais ! On arrêtera là avec Cindy Burbridge, une sorte de Catherine Zeta-Jones encore plus ridicule que dans Zorro ! Le casting thaïlandais, quant à lui, s’en sort mieux, même si le cabotinage de certains énerve. Il est d’ailleurs marrant de noter que tout le film a été tourné en anglais, on a donc droit a une V.O. où les Portugais, les Japonais, les Thaïlandais, et j’en passe, se comprennent sans aucun problème, comme quoi la barrière linguistique n’est pas que chimère !
La mise en scène est plate, n’aidant en rien un scénario ennuyeux à mourir, où l’on se contrefiche éperdument du sort de chacun, surtout celui de notre couple vedette, le tout enveloppé par une musique inutilement assourdissante, plagiant bon nombre de scores (c’est simple, en fermant les yeux on peut penser à Indiana Jones, ou alors à un bon péplum !), d’autant plus que les scènes d’action sont d’une telle mollesse que l’on regarderait aujourd’hui un épisode du Commissaire Moulin comme une production Bruckheimer. Les batailles sont ridicules, pourtant les figurants sont là, essayant parfois de donner du dynamisme en essayant de copier Bangrajan ( le meilleur ami du héros portugais se bat avec une hache dans chaque main), de s’essayer aux combats câblés, d’une laideur a faire vomir un Ching Siu Tung. On aura d’ailleurs droit à une attaque de ninjas (??!!!) avec des envolées à la Tigre et Dragon … ridicule, et même pas drôle en plus, car on connaît bien nos amis thaïlandais pour nous servir des bouses, mais des bouses marrantes, où l’on se tape des barres de rire pour peu que l’on soit très second degré. Mais ici, tout est d’une rigueur, d’un sérieux à toute épreuve, que l’on trouve ça juste navrant. Je passerai sur les SFX foireux avec empalement sur éléphant, tentative d’attaque de crocodile …
Côté scénario, c’est le néant total, on essaye de nous servir un soupçon d’histoire, car il faut le dire, le film se base sur des faits réels. Cependant le tout est vite désamorcé par tout ce qui a été cité plus haut, sans compter que les péripéties et autres rebondissements ne sont ni convaincants, ni intéressants. Même le final, hautement (mouais,j’y vais un peu fort là !) dramatique, n’arrivera pas à changer la donne.
Dommage, car sortie de tous ces gros défauts, la mise en scène, toujours à la ramasse, nous laisse, le temps de quelques plans fixes (ou très lents), le plaisir d’admirer de somptueux décors naturels, mais c’est hélas bien trop peu.
Note : 2/10 (pour les décors 😀 )
Avis de Laurent : Thriller politique à grand spectacle, The King Maker se veut avant tout être un divertissement de qualité à l’instar de son homologue hollywoodien Pirates des Caraïbes. En effet, Lek Kitaparaporn réalise un film très peu imprégné des codes cinématographiques thaïlandais mais habilement teinté d’aventure et d’exotisme. The King Maker raconte donc les péripéties de la communauté portugaise de l’ancien royaume de Siam impliquée dans une trahison politique de haut rang. Gary Stretch interprète Fernando de Gamma, un mercenaire échoué par hasard dans une contrée qu’il ne connaît pas et il est sauvé in extremis par Maria Del Torres (Cindy Burbridge). Riche d’une galerie de personnages variés composée d’acteurs occidentaux et d’acteurs locaux qui n’ont pourtant pas une filmographie bien étoffée, la cohabitation est très satisfaisante et bien plus réussie que la plupart des mauvais gweilos dont nous a inondé le cinéma hongkongais. Réalisé avec sobriété incluant quelques rares éclairs d’excentricité, ponctué par une photographie en tout point sublime, The King Maker nous fait l’immense surprise de proposer en plus une reconstitution d’époque de toute beauté ainsi que de nombreuses batailles à la figuration impressionnante. Le film de Lek Kitaparaporn possède tous les ingrédients d’un blockbuster de premier choix. Les très bonnes scènes d’action et de batailles sont nerveuses, sanglantes et parfois étonnamment originales. On regrettera simplement le manque de folie qui aurait pu faire basculer The King Maker dans la catégorie des très bons films thaïlandais. Mais le plaisir reste intact au fur et à mesure que l’intrigue progresse. On fera volontairement l’impasse sur le nombre impressionnant d’incohérences scénaristiques (on voudrait bien nous faire croire qu’à l’époque le moindre paysan thaïlandais maîtrisait parfaitement l’anglais), d’anachronismes évidents et de personnages sortant de nulle part sans que cela ne nuise finalement à l’impression générale positive que véhicule le film.
En définitive, la Thaïlande nous offre un bon divertissement à la réalisation un poil trop académique mais qui devrait de fait lui ouvrir les portes de l’exportation.
Note : 7/10