So-Yeon est toiletteuse dans une animalerie. Suite au décès de l’une de ses clientes, elle se voit dans l’obligation de recueillir un chat persan prénommé Silky. Désormais des images d’une petite fille aux yeux de chat hantent en permanence So-Yeon et bouleversent sa vie. Ces apparitions, ainsi que les miaulements plaintifs poussés par Silky, semblent liés à l’étrange hécatombe qui touche les proches de So-Yeon, assassinés les uns après les autres.
Avis de Rick :
Quand on pense à The Cat, tout un pan de cinéphiles plus ou moins avertis pensent immédiatement au film de Nam Nai Choi, ce nanar interstellaire partant dans tous les sens et ponctué de quelques séquences cultes comme cette scène de kung-fu entre un chat de l’espace et un chien. Malheureusement, rien de tout ça dans The Cat, version Coréenne, qui après quelques instants plutôt accrocheur, décide de se raccrocher uniquement à un lourd cahier de charge sans innover le moins du monde. Le réalisateur commence son film par un plan des plus mignons, un travelling dans une boutique animalière, passant devant de multiples chatons tous plus mignons les uns que les autres, avant de passer dans l’arrière boutique pour nous présenter So-Yeon, le personnage principal. Toiletteuse claustrophobe voyant un psy, elle va contre sa volonté se retrouver rapidement avec un chat, suite au décès d’une de ses clientes de manière mystérieuse. Les quinze premières minutes sont assurément ce qui fonctionne le mieux dans le métrage. Les chats y sont mignons, le réalisateur nous montre un sens de la mise en scène carré et abouti, la photographie se fait sublime. Et puis, ce mystère autour du chat n’est-il pas intéressant et pouvant permettre au film de sortir des sentiers battus ? Encore faut-il le vouloir, et rapidement, le réalisateur va bien nous prouver que là n’est pas sa priorité première. Dommage encore une fois, puisque la première partie nous offrira quelques bons moments.
Le réalisateur nous offre quelques plans parfois astucieux, comme un plan en vue subjective d’un chat dans la rue, et quelques scènes s’avèrent poignantes, comme par exemple lorsque l’amie de So-Yeon part en quête d’un animal, et que la claustrophobie de cette dernière va se réveiller. Mais au delà de ça, The Cat prend ensuite le chemin de la facilité, en se révélant n’être qu’un film de fantôme de plus, un film qui n’innove pas donc, et qui surtout, utilisant tous les effets les plus éculés du genre. Alors qu’il lui reste alors encore une heure au compteur, The Cat ne passionne plus, et le sérieux de la mise en scène ne viendra plus vraiment sauver les meubles. Tout se fait prévisible, les apparitions s’enchaînent à intervalle régulier, réglées comme une horloge, et finalement, chat ou pas, The Cat n’en raconte pas moins, encore une fois, l’histoire d’un fantôme féminin à cheveux noirs qui aime apparaître dans les recoins sombres. So-Yeon ne sera pas tranquille, voyant le fantôme dans les reflets des miroirs, des portes, mais également sous son lit, dans des armoires, et même dans son lit. Quelle coquine ce fantôme ! Et si en plus on peut rajouter la lumière qui clignote, une porte qui grince, et une musique stressante, c’est dans la poche !
Non, rien à faire, tous les éléments utilisés dans le métrage sont tellement prévisibles et surtout tellement déjà vu ailleurs, et surtout en mieux, que The Cat finit par ennuyer. Mais le pire, ou le meilleur, c’est selon, ce sera bel et bien lorsque le réalisateur décidera de mettre en scène les chats en CGI à côté de la plaque. L’effet est risible, et décrédibilise encore plus un film qui à part sa technique (photographie, mise en scène), n’a franchement rien pour lui. Les vrais chats, eux, sont mignons, mais ils ne parviennent pas à sauver le film. Bref, The Cat, ce sont des apparitions, ratées, toutes les cinq minutes, pour un film qui ne fait jamais peur, et qui tente bel et bien de nous rappeler lors de son final que Ring et Dark Water sont des films qui ont marqués toute une génération, malheureusement, pas seulement de spectateurs, mais également de cinéastes en herbe. Morale de l’histoire, une VHS fera toujours plus peur qu’un chat tout mignon, surtout lorsque le chat est numérique. À éviter.
The Cat ennuie plus qu’il ne fait peur. La bonne qualité technique du métrage ne sauve pas les meubles, et on préfèrera retourner vers des classiques comme Ring, ou pour la Corée, la saga des Whispering Corridors.
Titre : The Cat – Goyang-i: Jug-Eum-Eul Boneun Du Gaeui Nun
Année : 2011
Durée : 1h45
Origine : Corée du Sud
Genre : Meow? Ah non, fantôme!
Réalisateur : Byeon Seung-Wook
Acteurs : Jo Seok-Hyeon, Kim Dong-Wuk, Kim Ye-Ron, Lee Joong-Ok, Lee Sang-Hee, Park Hyun-Young et Park Min-Yeong
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