Titre : Le dernier royaume / White Vengeance / 鴻門宴 / 鸿门宴/ Hóng Mén Yàn
Année : 2011
Durée : 2h15
Origine : Chine
Genre : Epique fail
Réalisateur : Daniel Lee
Acteurs : Shao-Feng Feng , Leon Lai, Hanyu Zhang, Yifei Liu, Anthony Wong, Andy On, Jordan Chan, Wu Ma, Xiu Qing, Jia Qing
Synopsis: Alors que l’empire se délite sous l’effet d’insurrections populaires suscitées par la politique impériale, deux généraux unissent leurs forces pour prendre le pouvoir : l’un Xiang Yu originaire de Chu, vaillant général mais arrogant; l’autre Liu Bang originaire de Qin fin et rusé stratège. Leur alliance est fondée sur un point essentiel : le premier d’entre eux qui parviendra à s’emparer de la capitale de l’empire deviendra roi …
Avis de Slimdods : Daniel Lee n’en est pas à son premier coup d’essai. Je n’ai vu que ses deux premiers films, à savoir Black Mask (film de super héros plutôt réussi avec un duo Jet Li et Lau Ching-Wan fonctionnant à merveille) et Frères d’armes (un wu-xia-pian unique en son genre aux images mémorables), je n’avais donc aucun apriori quant au savoir faire du bonhomme. J’étais donc plutôt rassuré concernant son dernier long métrage qui vous est présenté ici, mais j’ai vite perdu mon enthousiasme au fil du temps car Le dernier royaume (aka White Vengeance) est un beau ratage à mes yeux. La multiplication des films de guerre / fresques historiques chinois ces derniers temps n’est pas un facteur négligeable dans la façon dont on appréhende le genre. John Woo a placé la barre très haute avec son Red Cliff (encore lui) que ce soit au niveau de la narration fluide que de la représentation des batailles et Daniel Lee se devait d’apporter sa pierre à l’édifice afin de faire évoluer le genre. Mais il échoue royalement dans ce film qui n’arrive jamais à se démarquer, ni à nous faire rêver …
Nos deux clans à la poursuite du pouvoir …
Le dernier royaume manque déjà son départ ! La première demi-heure de présentation du contexte historique et des protagonistes est une vraie calamité à suivre. Début dans un futur antérieur proche des événements décrits quelques minutes plus tard dans le film (et Quid de la présence du bon Wu-Ma des familles ?), attentat nous présentant succinctement deux des principaux personnages du film (Leon Lai et Shao- Feng Feng bien dans leur rôle), et multiplication des effets de style dans la mise en scène loin de coller à l’ambiance globale. Que veut nous montrer Daniel Lee avec ses accélérés et ralentis tonitruants et son montage sans queue ni tête lors des batailles ? Malgré les décors géants bien mis en avant, le nombre de figurants énormes, des généraux qui ont de la gueule (manquant de charisme pour certains), une femme toute mimi qui aura son mot à dire et ses jolis costumes d’époques (comme toujours), le film part dans tous les sens sans que les enjeux dramatiques ne soient correctement mis en place.
Andy On boit un peu trop et n’hésites pas à sortir les épées quand la bouteille est vide …
Alors il y a bien quelques moments qui sortent du lot, à savoir le fameux banquet de Hongmen avec en point d’orgue sa fabuleuse partie de Go que s’offrent nos deux camps avec un Anthony Wong bien énervé, un des seuls moments tendus du film tiens ! Mais la meilleur scène du film, et peut être aussi la plus sobre en terme de réalisation, n’est autre que l’introduction du général campé par Andy On. Bonne mise en situation avec une arrivée mystérieuse de Andy On, s’ensuit un court mais intense combat d’épéistes à l’ancienne avec une bonne gestion de l’espace, une chorégraphie réussie et de la puissance dans les coups donnés, tout le contraire des nombreuses séquences de batailles qui suivront. Afin de nous aider à comprendre ce qu’il se passe lors de ces dernières, Daniel Lee à juger bon de nous mettre quelques plans aériens (plutôt réussis) entre deux séquences navrantes au sol, mais manque de chance, ça n’aide pas à la cohérence globale vu que l’enchainement des différents plans manque d’un liant certains. Alors bon, essayer de nous vendre une mise en scène stylée avec effet de montage à l’appui pour nous faire avaler la pilule : non merci ! Le spectacle manque de personnalité, les effets de style donnent l’impression d’avoir été ajoutés afin de pallier à une réalisation maladroite, et le manque de cohérence du tout ambiant a fini par me fatiguer, déjà que le scénario était ennuyeux au possible.
La partie de Go, où un des seuls passages du film présentant une réelle intensité !
Cette course au pouvoir pour les nuls n’a rien de passionnant entre les différentes trahisons, jeux de pouvoir, stratagèmes malignes et consort. Bon, il faut avouer que le film se laisse regarder par moment, le personnage énigmatique d’ Anthony Wong est une vraie valeur ajoutée d’ailleurs en tant que tacticien, mais que l’ensemble est convenu et sans surprise. Mise à part la partie de Go évoquée ci-dessus, je n’ai ressenti que de l’ennui. Daniel Lee raconte son histoire comme un narrateur du Dimanche en ne se souciant pas d’y implémenter une touche personnelle qui aurait pu rendre intéressant ce pan de l’histoire. Bref, en regardant un film, je n’ai pas envie d’ouvrir un livre scolaire, j’ai envi de ressentir les choses : le cinéma doit nous faire rêver ou nous donner du plaisir, non ? Ce jeu de pouvoir m’a donc laissé totalement inerte et les rebondissements de la fin ne m’ont fait aucun effet (si, la tête de Wu Ma m’esquisse toujours un sourire). Quel manque de passion tout de même pour un film qui se devait d’être épique !
Isolés du montage, certains plans restent sympathiques …
Le dernier royaume est donc un ratage à mes yeux. C’est loin d’être inintéressant sur le papier, mais en tant qu’objet filmique, le film n’a ni queue ni tête. Dommage car le cast fait bien son travail globalement, mais Daniel Lee fait preuve d’un manque de personnalité évident qui fait de son dernier bébé empoisonné un film chiant à mourir. Franchement, si on doit se farcir des fresques historiques aux productions coûteuses mais sans personnalité ni passion, mais au secours quoi.
Note : 3/10
DVD Zone 2 – Seven Sept.
Sortie 6 Juillet 2012.
Langues: français, mandarin / Sous-titres: français.
Vidéo: 2.35 (16/9 Anamorphique)
Une image excellente en général, sans grain visible.
Elle peut étrangement manquer de finesse sur de rares plans, mais rien d’alarmant.
Audio: VF & VOST 5.1 DD
Un son de bonne facture qui sait se mettre en avant lorsque les épées se croisent.
Bonus & extras :
Bande annonce du film.
Bandes annonces du catalogue de l’éditeur.