Titre : Sazen tange and the pot worth a million ryo
Année : 1935
Durée : 1h31
Origine : Japon
Genre : Comédie
Réalisateur : Sadao Yamanaka
Acteurs : Denjirô Ôkôchi, Kunitaro Sawamura, …
Synopsis : Un pot, reconnaissable par une tête de singe et n’ayant en apparence aucune valeur, est offert comme cadeau de mariage par un richissime seigneur japonais à son frère. Sauf que voilà, le pot en question renferme la carte d’un trésor montant sa valeur à un million de ryos !
Avis Best : Le réalisateur Sadao Yamanaka nous livre un hymne à la gloire de l’oisiveté d’une fraîcheur sans faille. Le pitch de départ est assez simple : un pot, reconnaissable par une tête de singe et n’ayant en apparence aucune valeur, est offert comme cadeau de mariage par un richissime seigneur japonais à son frère. Commence alors le périple de l’objet entre diverses mains ayant la fâcheuse tendance à vouloir s’en débarrasser. Sauf que voilà, le pot en question renferme la carte d’un trésor se montant à un million de ryos ! A peine sa véritable valeur connue, commence une quête drolatique qui verra différents desseins guider les actes de chacun. Les mêmes personnes qui souhaitaient s’en débarrasser se retrouvent à n’avoir d’yeux que pour lui, tandis que d’autres s’en serviront comme prétexte pour jouir des plaisirs simples de la vie, ou d’un peu de liberté dans leur vie maritale. Comme si la tranquillité et le bien-être n’étaient pas moins importante que l’argent.
Malgré l’enjeu, il ne faut pas s’attendre à une quelconque action ou tension autre que la volonté de voir nos anti-héros réussir dans leur entreprise. Les adages « Rien ne sert de courir, il suffit de partir à temps. » ou « Tout vient à point à qui sait attendre. » sont particulièrement de mise dans le déroulement de l’histoire, et correspondent à l’esprit souhaité par le réalisateur.
Cette comédie contient une énorme dose de sympathie et de bonne humeur, rendant le spectacle en tout point réjouissant. Si une certaine gravité, dû à l’époque durant laquelle se déroule l’action, n’est jamais loin, c’est bel et bien la joie qui s’exprime au travers des personnages. D’ailleurs, parlons en des personnages ! Ils sont l’élément clé du film et lui donnent une dimension humaine des plus plaisante. On retrouve entre autres un ronin caractériel et borgne (Denjirô Ôkôchi) vivant au crochet d’une gérante de maison de jeu au tempérament bien trempé, un oisif sympathique formant un couple qui l’est tout autant, des collecteurs d’ordures un peu simplets, … Le gamin de l’histoire, possesseur inopiné du fameux pot, a quand à lui été recueilli et bientôt « adopté » par cette bande de joyeux lurons. Ces derniers étant bien entendus loin de se douter de la nature de l’objet, rendant la situation d’autant plus cocasse.
Pour autant, tout n’est pas rose et certains protagonistes n’auront cure des envies de jouir de la vie de chacun, les rappelant à la dure réalité de leur condition. D’autant que l’action a pour principale terrain de jeu les bas fonds d’Edo, où la bonhomie et la gentillesse de certains habitants, nullement entamée par la pauvreté, cède par moment sa place à la cupidité et à la violence.
Pour finir sur une bonne note supplémentaire, la réalisation et la mise en scène, ainsi que la beauté des plans proposés, sont idéales pour ce genre de film et permettent de le suivre dans les meilleures conditions possibles.
Intéressant du début à la fin au point de ne pas vouloir en manquer une miette, drôle, attachant, humain, Sazen tange and the pot worth a million ryo est un petit bijou.
9/10