[Film] Redline, de Koike Takeshi (2010)

Dans un futur bien lointain, les véhicules à quatre roues sont remplacés par les voitures volantes, c’est l’ère des aircars. Mais JP, un jeune homme obsédé par les véhicules à quatre roues participe à la grande course impitoyable qui a lieu tous les cinq ans. Durant celle-ci s’affrontent des compétiteurs venus du monde entier, tous plus exceptionnels les uns que les autres, recherchant tous à être les plus rapides et à finir en tête de cette course où presque tous les coups sont permis.


Avis de Rick :
Redline, ce fut, il y a bien des années de cela, mon tout premier contact avec le cinéma de Koike Takeshi, mais aussi celui de Ishii Katsuhito, et du Mad Studio aussi de manière générale. Un film que j’avais vu probablement dans de mauvaises conditions, un ami s’étant à l’époque procuré le dvd (ou était-il déjà sorti en Blu-Ray ? Je ne me souviens plus, ça date), et nous l’avions du coup vu dans la foulée, au cours d’une soirée sans doute un poil trop alcoolisée. C’est pour cela que je déteste découvrir un film sans être seul. Car si l’on aime, les qualités semblent amplifiées dans l’instant (on s’emballe à deux, on boit), et le cas contraire, même cas de figure, les défauts sont amplifiés. En tout cas, j’en gardais le souvenir d’un film qui ne racontait pas grand-chose, mais qui avait pour lui au moins son visuel (heureusement pour un film d’animation), et son ouverture, dont il m’arrive assez souvent d’écouter la musique, c’est dire. Du coup, la sortie du film au sein du coffret Ishii Katsuhito chez Spectrum était pour moi l’occasion de lui redonner une chance, seul, le son à fond, et après avoir déjà engouffré dans mon lecteur les deux premiers disques du coffret avec Shark Skin Man and Peach Hip Girl et Party 7. Verdict ? C’est bien de voir les films seul. Oui, il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis. Ceci dit, il faut modérer tout ça, car certains des défauts que j’avais trouvé dans le film, ils sont bel et bien là. Mais malgré tout, certains défauts ne me semblent plus si importants face au reste, car oui, j’ai pris mon pied devant Redline, avec toujours quelques réserves sur le milieu de son récit. Mais en général, quand on lance un métrage et que l’on monte doucement le son pour en prendre plein la gueule, c’est que le métrage réussi parfaitement ce qu’il entreprend. Redline donc, c’est réalisé par Koike Takeshi, responsable d’un des segments d’Animatrix. Et Redline a sa sortie avait conquis le public. J’étais l’intrus, en kiffant le début, et en m’ennuyant le reste du film.

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Mais le premier point, il ne change pas, les dix premières minutes du métrage, avec cette course sur la YellowLine, elles ne déçoivent pas, elles en mettent plein les yeux et pleins les oreilles, en introduisant dans l’action les deux personnages principaux, JP et Sonoshee, mais aussi certains personnages secondaires importants, comme Frisbee qui est en gros l’agent de JP (et doublé par Asano Tadanobu, oui, toujours là lui). Pour JP d’ailleurs, c’est la méga star Kimura Takuya qui le double, et que vous soyez amateur de cinéma, de séries ou de jeux vidéo, vous le connaissez forcément, vu qu’on le trouve par exemple dans Blade of the Immortal chez Miike, dans de multiples séries comme récemment 10 Counts for the Future (que j’avais beaucoup aimé) ou dans les jeux vidéo Judgment et Lost Judgment. Sonoshee n’est pas en reste, doublée par Aoi Yû (qui avait débutée dans All About Lily Chou-Chou, dont on attend toujours 23 ans après la sortie en France hein). Bref, d’entrée de jeu, Redline séduit. C’est beau, ça va vite, c’est punk, c’est rock, ça fait du bruit, ça explose, se tire dessus, c’est la course de pod de Star Wars épisode 1, en plus fun, plus violent. Et surtout, avec des personnages ultra charismatiques. JP se crashe avant l’arrivée, enfin, on l’aide un peu à se crasher, et Sonoshee gagne. Cependant, après l’annonce de l’endroit où se déroule la fameuse course Redline donnant son titre au film, sur la planète Roboworld, certains jettent l’éponge et par vote du public, JP est qualifié malgré tout. Et à partir de là, oui, en effet, Redline se calme dans sa folie, dans son rythme. Mais il regorge toujours de belles idées visuelles, de concepts, et de moments qui rappellent d’autres films de SF. Ce journal TV présentant les différents participants à la course, il vaut de l’or, tant tous les participants semblent barrés. Mais oui, comme je l’avais ressenti à l’époque, Redline se pose alors et semble pourtant ne pas raconter tant de choses que ça. Tous les personnages ne sont pas intéressants, l’histoire finalement se limite à une course et un monde où il y a pas mal de conflits qui interviendront pendant la course mais ne sont pas résolus ni si intéressants en tant que conflits même.

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Ce qui fait passer la pilule au final, c’est la technique bien rodée et unique du métrage. La mise en scène est affutée, tout comme le montage, et tout va si vite que l’on se retrouve quoi qu’il arrive plongé dans cet univers parfois à la frontière du grotesque. Et puis arrive enfin le final, la fameuse course, et le métrage retrouve alors sa folie de l’ouverture. Ça va vite, ça fait du bruit, il y a des pilotes fou, des explosions, des robots, des vaisseaux spatiaux, et même une arme biologique appelée Funky Boy, et ça, il faut le voir pour le croire, ça ne s’invente pas. Ça part dans tous les sens, quitte à aller dans les excès les plus extravagants, mais ça fait du bien avec un milieu de récit bien plus calme, et surtout, un récit au final extrêmement maigre. Ce qui en réalité, ne dérange pas plus que ça. Ironique malgré tout car malgré ses 1h42, il y a énormément de personnages juste effleurés, de concepts fous qui disparaissent aussi vite qu’ils sont arrivés. Mais mon avis, lui, a été clairement revu à la hausse, et du coup, je remercie Spectrum d’avoir inclus le film dans le coffret (puisque si l’Angleterre a aussi eu droit à son coffret Ishii Katsuhito, là-bas, ça se limite aux films live) pour me permettre de le réévaluer. Je trouve toujours tout le milieu du récit moins bon, et la première course jouissive meilleure que le final, mais Redline est très loin d’être mauvais. Et par la même occasion, de faire revenir la bande son du film plus haut dans ma playlist Itunes.

LES PLUS LES MOINS
♥ La folle course d’ouverture
♥ Le visuel léché
♥ La musique
♥ Ça déborde d’idées
⊗ Un milieu de récit bien moins prenant
⊗ Tant de personnages peu exploités
note8
Revu plus de dix ans après la première vision, mon avis sur Redline est largement revu à la hausse, même si à mes yeux les défauts persistent. Surtout que le film envois en réalité sa meilleure scène en guise d’introduction, dommage.

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REDLINE est sorti chez Spectrum Films dans le coffret blu-ray consacré au réalisateur Katsuhito Ishii, au prix de 80€. Il est disponible à l’achat ici : Spectrumfilms.fr

En plus du film, on y trouve : Nombreux courts-métrages, Interviews, Présentations, Conférences, Bande-annonces. Livret.



Titre : Redline – レッドライン
Année : 2010
Durée : 1h42
Origine : Japon
Genre : Animation
Réalisateur : Koike Takeshi

Acteurs : Akemi, Tsuda Kanji, Asano Tadanobu, Aono Takeshi, Kimura Takuya et Gashûin Tatsuya


Galerie d’images :Redline08Redline10Redline13Redline15Redline16Redline18Redline19Redline20Redline21Redline23Redline24

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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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