Titre : Queens of Langkasuka / Les Pirates de Langkasuka / ปืนใหญ่จอมสลัด
Année : 2008
Durée : 1h54
Origine : Thaïlande
Genre : Fantaisie / Aventure
Réalisateur : Nonzee Nimibutr
Acteurs : Ananda Everingham, Sorapong Chatree, Chartchai Ngamsan, Winai Kraibutr, Dan Chupong, Jakrit Panichpatikam, Jesdaporn Pholdee, Uttaporn Teemakorn
Synopsis : En 1600 ap. J-C, la Reine Heejao de Langkasuka dut faire face à un conflit interne quand un prince déchu, Rawai, s’allia avec une bande de pirates mercenaires pour provoquer une rébellion. Ceux-ci attaquèrent un navire Hollandais dans le but de lui subtiliser un précieux canon, censé servir à leur coup d’état. Néanmoins, suite à une explosion, le navire coula et le canon fut englouti par les abysses. Cet incident eut lieu le jour même de la naissance de Paree, un enfant doté d’un pouvoir héréditaire lui permettant de communiquer avec les créatures marines et de les contrôler. Les années passèrent et après moultes préparations, le prince Rawai revint à la charge avec une armée de pirates à ses côtés. Mais Paree aussi a évolué… et humains et créatures s’affronteront dans une bataille épique encore sans précédent.
Avis de Laurent : Il aura fallu attendre 5 longues années pour retrouver le surdoué Nonzee Nimibutr derrière la caméra après un OK Baytong de très haute tenue mais injustement boudé. Comme à son habitude, Nonzee Nimibutr brouille les pistes en changeant radicalement de registre d’un film à l’autre. Après s’être frotté au cinéma d’horreur, au film érotique ainsi qu’au drame intimiste, le voilà à la tête de l’un des projets les plus ambitieux jamais produits dans le pays. Queens of Langkasuka est une fresque historico-fantaisiste dans laquelle une petite royauté se retrouve menacée par une horde de pirates sanguinaires. Nonzee Nimibutr sort cette fois-ci la grosse artillerie avec un casting de tout premier choix. Les amateurs de cinéma thaïlandais pourront reconnaître Ananda Everingham (Shutter, Ploy), Sorapong Chatree (Saving Private Tootsie, The Beautiful Boxer), Chartchai Ngamsan (2499 Dang Bailey’s And Young Gangsters, Brutal River), Winai Kraibutr (Bangrajan, Spicy Beauty Queen) ainsi que l’infatigable Dan Chupong (Born to Fight, Dynamite Warrior). Avouez que ça a de la gueule !
En règle générale, Nonzee Nimibutr assure l’essentiel de ses succès via une mise en scène parfaitement huilée et un sens de la débrouille totalement bluffant. Pour s’en convaincre, il suffit de voir avec quelle simplicité et quelle aisance il peut mettre en scène n’importe quelle histoire … surfant crânement sur les genres les plus codifiés les uns que les autres. C’est donc dans un contexte inédit qu’il va réaliser Queens of Langkasuka. En effet, le budget impressionnant alloué au projet (4,5 millions de dollars) n’est pas habituel pour un pays comme la Thaïlande même s’il n’est pas comparable aux standards hollywoodiens. Nonzee Nimibutr va en profiter pour assurer un maximum sur les décors, les costumes, les scènes d’action ainsi que les effets spéciaux. Mais à trop privilégier la forme, Nonzee Nimibutr en oublie son cinéma. Queens of Langkasuka est au final une œuvre clinquante mais bancale dans sa narration et très confuse dans son intrigue. Le talentueux cinéaste oublie ses fondamentaux et ne prend même pas la peine d’introduire posément ses personnages malgré le charisme indéniable de ses acteurs. Bien sûr, cette ambitieuse fresque épique éclate sans aucun doute la concurrence locale, mais on lui pardonnera plus difficilement ses défauts … au contraire des nombreuses productions foutraques qui inondent les écrans du pays. Telle est la règle lorsque l’on veut jouer dans la cour des grands.
Au final, Queens of Langkasuka est loin d’être un mauvais film, mais on sent que Nonzee Nimibutr n’est pas dans un environnement dans lequel il peut tirer le meilleur de son savoir-faire. C’est étonnant de voir que ce cinéaste caméléon dans ses thématiques ait enfin trouvé ses limites en tâtant du blockbuster. Cependant, n’oublions pas que ce cinéma est avant tout destiné au divertissement … et à ce niveau là, Nonzee Nimibutr remplit tout de même son cahier des charges.
Note : 4/10