Après sa dernière opération qui a coûté beaucoup d’argent à la police, avec la démolition d’un centre commercial, Chan Ka-Kui est renvoyé à la circulation. Alors que la vie semble plus simple pour lui, ce qui ravit sa petite amie May, Ka-Kui se retrouve pris entre deux feux. Chu, qu’il a arrêté, est relâché de prison pour raison médicale et il est bien décidé à se venger, et des terroristes se mettent à placer des bombes dans des lieux publics pour obtenir une rançon.
Avis de Rick :
En 1985, Police Story avait fait l’effet d’un raz de marré, remportant des prix un peu partout, apportant une renommée encore plus grande à son réalisateur/coscénariste/acteur/chorégraphe/chanteur, Jackie Chan. Si bien qu’après avoir lancé la saga Armour of God en 1986 et signé une très bonne suite à son Project A en 1987, Jackie Chan revient à Police Story en 1988, pour le meilleur et pour… le meilleur ! Car oui, dans cette première suite, Jackie ne se moque pas de son public, et multiplie par deux tout ce qui a fait le succès du premier opus. Plus d’humour, plus de combats, plus d’action, plus de romance également, sur une plus longue durée. Ainsi, Police Story 2, dans sa version intégrale, dure quasiment deux heures, soit le plus long de son auteur (en attendant Big Brother en 1989). Le premier Police Story était un petit modèle de rythme en mixant la comédie et l’action violente sans temps mort. Pour ce nouvel opus, Jackie prend son temps, et ainsi, le film ne s’ouvrira pas sur une grosse scène d’action comme ce fut le cas avant.
On retrouve Chan Ka-Kui juste après la fin du premier film. Après la destruction du centre commercial (et du bidonville également), ses supérieurs le renvoient réguler la circulation. Ce qui nous offre un Jackie Chan qui s’ennuie un peu et prend son boulot un peu trop au sérieux. Ces quelques rapides moments ne sont que le calme avant la tempête, puisque les ennuis reviennent au galop, avec la libération de Chu (le grand méchant du premier film), plutôt rancunier, puisqu’il va envoyer tout le long du film ses hommes aux trousses de Chan. Et bien entendu, à côté de ça, une nouvelle enquête pointe le bout de son nez, avec des poseurs de bombes demandant une grosse rançon à une compagnie. Et pour faire comprendre qu’ils sont sérieux, quoi de mieux que de faire exploser un centre commercial ?
Voilà pour les bases de cette nouvelle histoire, continuité directe du premier film, puisqu’en plus de retrouver le méchant du premier film et bien entendu Jackie Chan, nous retrouverons ses supérieurs, dont Bill Tung jouant encore l’oncle Bill, et bien entendu Maggie Cheung dans le rôle de May, la petite amie de Jackie. Si dans le premier film, elle ne servait pas à grand chose, il faut bien avouer, si ce n’est faire la potiche et amener quelques gags de plus au métrage, ici, son rôle s’étoffe un minimum. Bien entendu, pour la voir dans un vrai grand rôle consistant en 1988, il ne faudra pas se tourner vers Police Story 2 ou le nombre incroyable de comédies où elle figura, mais plutôt dans As Tears Go By, le premier film de Wong Kar Wai. Son rôle prend néanmoins ici de l’importance, puisqu’en dehors de l’aspect comique qu’elle amènera dans la première partie du récit comme dans le premier film, elle se retrouvera directement mêlée à l’intrigue principale, en allant jusqu’à se faire capturer par les terroristes pour servir de moyen de pression.
Bill Tung apportera lui aussi beaucoup d’humour dans le métrage, notamment dans la scène de l’ascenseur. L’aspect comédie est, comme dans le film précédent de Jackie Chan et dans le premier Police Story, réussi, et le film réutilisera d’ailleurs un gag à plusieurs reprises, qui était déjà dans le final du premier film (et qui sera réutilisé dans la version longue HK de Rumble in the Bronx quelques années plus tard). L’action elle est comme toujours parfaite. Si elle se fait plus rare que dans le premier film, plus grande durée oblige, elle est tout aussi explosive, et on en retiendra notamment trois scènes. La première sera un combat, rapide mais très violent dans un restaurant. Ensuite, nous aurons un long combat dans un parc où Jackie va se servir des différents éléments du décor pour s’en sortir. Probablement la meilleure scène du métrage.
Et bien entendu, Jackie va encore une fois nous gratifier d’un grand final, qui, s’il sera un cran en dessous de celui du premier film, n’aura absolument pas à en rougir. Les coups vont mal, très mal, Jackie affronte trois adversaires aux capacités martiales qui vont lui donner du fil à retordre, tandis que le final nous offrira tout simplement la plus grande explosion jamais vue dans un film HK. Du lourd, voir du très lourd donc. Mais là où Police Story 2 fait un poil moins bien que dans le premier opus, c’est forcément avec sa durée. Avec ses deux heures, Jackie Chan peut développer sa romance, nous donnant quelques très bons moments et permettant aux personnages de se développer un peu plus, mais il développe aussi son enquête avec des scènes de filatures ou d’espionnages parfois un brin trop longue, comme cette exploration de nuit d’un bâtiment désaffecté ou la filature d’un suspect dans les rues. Ces passages ne sont pas désagréables, loin de là bien entendu, surtout qu’entre ses scènes, nous avons de purs moments de bravoures, mais on aurait pu attendre bien plus. Ce petit constat fait qu’il manque un petit quelque chose au métrage pour pouvoir se hisser au même niveau que le premier opus, tout en restant juste derrière lui parmi les meilleures réalisations de Jackie Chan.
Police Story 2 est la suite parfaite, gardant le même cocktail que le premier opus et en l’étirant sur deux heures. Quelques rares défauts se glissent par ci par là mais n’empêche pas le film d’être un pur moment de bonheur.
Titre : Police Story 2 – Ging Chaat Goo Si Juk Jaap – 警察故事續集
Année : 1988
Durée : 1h57 (version courte: 1h20)
Origine : Hong Kong
Genre : Policier
Réalisateur : Jackie Chan
Acteurs : Jackie Chan, Maggie Cheung, Lam Gwok-Hung, Bill Tung, Ben Lam, John Cheung, Wu Ma et Charlie Cho