[Avis] Pocong 3, de Monty Tiwa

Titre : Pocong 3
Année : 2007
Durée : 1h20
Origine : Malaisie
Genre : Horreur

Réalisateur : Monty Tiwa

Acteurs : Francine Roosenda, Darius Sinathrya, Gary M. Iskak, Elmayana Sabriena, Rina Hasyim, Otig Pakis, Ajeng Sardi

Synopsis : Putri (Francine Roosenda) travaille comme DJ dans un night club. Sa vie bascule le jour où elle apprend la mort de son père. Elle n’avait plus de contact avec lui depuis de nombreuses années. Après avoir récupéré le reste de ses affaires, elle a des visions d’un Pocong.

Avis de Laurent : S’il y a un cinéma qui n’a aucune visibilité en dehors de son pays, c’est bien le cinéma de genre produit en Malaisie. Pourtant les réalisateurs locaux ne sont pas avares quantitativement et qualitativement avec de nombreux films pouvant largement rivaliser avec la concurrence des autres pays d’Asie (notamment thaïlandaise). La Malaisie offre une alternative salutaire et généreuse dans un genre horrifique largement saturé dans le reste de l’Asie. Le fait d’être complètement novice au niveau des références inhérentes au folklore malaisien aide à se laisser charmer par ces films dont la franchise des Pocongs en est le fer de lance.

Le Pocong est un fantôme présent dans l’imaginaire malaisien et indonésien représenté par un corps enrobé dans un lange blanc appelé mori. Le Pocong est issu de la culture musulmane. Selon certaines croyances, l’âme d’un défunt ère sur terre pendant 40 jours après la mort et peut hanter son entourage si certaines obligations post-mortem n’ont pas été faites dans les règles. L’imagerie du Pocong dénote de manière originale de l’habituelle fille aux cheveux longs, filon surexploité au Japon, en Corée du Sud ou encore à Hong Kong. Le réalisateur Monty Tiwa tire sur sa franchise depuis le succès du premier film du nom réalisé en 2006. Le Pocong a été immortalisé par une émission TV indonésienne, datant de 2000, dans laquelle de nombreuses photos de Pocongs étaient présentées. Depuis, le phénomène de mode a pris de l’ampleur et le filon a été exploité par un cinéma de genre avide de nouveaux concepts.

Même si de grosses maladresses empêchent Pocong 3 de convaincre pleinement, force est de constater que l’on sent le potentiel énorme de ce cinéma exotique dont on ne maîtrise pas encore les spécificités culturelles. Son aspect fauché l’oblige à capitaliser sur des événements surnaturels dont ont peut largement imaginer les effets produits sur ceux qui y sont sensible au niveau de leurs croyances. Très limité au niveau des effets spéciaux, Pocong 3 compense par certains maquillages minimalistes mais parfois réussis ainsi que sur des effets de surprise vus et revus des centaines de fois. Le spectateur habitué au genre ne se laissera pas surprendre mais l’intérêt de Pocong 3 (et des autres films de la série) se situe essentiellement sur la nouveauté liée à un fantôme visuellement très différent de ce que l’on a l’habitude de voir. L’interprétation est relativement convaincante en règle générale et aide à asseoir le film dans un contexte réaliste.

En définitive, Pocong 3 est une bonne mise en bouche pour appréhender ce cinéma largement méconnu en dehors du pays. Ne cherchez pas une référence dans le genre mais tout simplement un film accessible permettant de s’approprier de nouveaux codes cinématographiques généreux et prometteurs.

Note : 4/10

 

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Auteur : Laurent

Un des membres les plus anciens de HKmania. N'hésite pas à se délecter aussi bien devant un polar HK nerveux, un film dansant de Bollywood, qu'un vieux bis indonésien des années 80. Aime le cinéma sous toutes ses formes.
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