Titre : Pamahiin
Année : 2006
Durée : 1h40
Origine : Philippines
Genre : Horreur
Réalisateur : Rahyan Carlos
Acteurs : Dennis Trillo, Iya Villania, Marian Rivera, Paolo Contis, Jacklyn Jose, Vangie Labalan, Cris Daluz, Kookoo Gonzales
Synopsis : Noah (Dennis Trillo) retourne aux Philippines avec sa petite amie Eileen (Iya Villania) après un exil de 15 ans aux Etats-Unis afin de participer aux obsèques de son ami d’enfance Damian (Paolo Conti). Il découvre alors que Damian s’est suicidé et il cherche à comprendre son geste désespéré. Son enquête le mène sur la piste de Becca (Marian Rivera), une autre amie d’enfance soupçonnée de sorcellerie, et c’est à ce moment là que des événements inexpliqués vont se manifester.
Avis de Laurent : Malgré une discrétion liée à la réputation plus ou moins justifiée de la concurrence japonaise et coréenne, le cinéma d’horreur produit aux Philippines n’en est pas moins régi par un dynamisme impressionnant. La popularité de ces films à petit budget tient dans leur faculté à coucher sur pellicule les angoisses locales ainsi que les superstitions intrinsèques à la culture complexe du pays. Pamahiin (que l’on peut littéralement traduire par « superstition »), réalisé par Rahyan Carlos en 2006, ne déroge pas à la règle. En effet, Pamahiin, qui centre son récit sur le lien compliqué entre trois amis d’enfance (Noah, Becca et Damian), décline l’ensemble des superstitions du pays qui influent sur la vie des gens. Le personnage de Noah, interprété par le célèbre chanteur Abelardo Dennis Florencio Ho a.k.a. Dennis Trillo, est symbolique des comportements des nouvelles générations philippines puisqu’il incarne un personnage exilé depuis 15 ans aux Etats-Unis. La modernité de son pays d’accueil fait qu’il n’est plus sensible aux croyances d’un autre temps de son pays natal. Des événements inexpliqués vont lui faire changer d’avis.
Pamahiin dresse donc un inventaire de ces croyances qui sont, en règle générale, liées à la mort et à la manifestation de spectres. Une enquête sur le suicide de Damian sera menée par Noah afin de donner du liant au récit avec plus ou moins de maladresse. La réalisation de Rahyan Carlos reste honnête bien que trop télévisuelle pour sortir du lot des nombreux films du genre. Même si l’aspect minimaliste des effets spéciaux et des maquillages ne gène aucunement le rendu général, on regrettera surtout la grande répétitivité des séquences horrifiques ainsi que l’extrême prévisibilité de l’ensemble. Le casting de Pamahiin s’appuie, quant à lui, sur quelques valeurs sûres du paysage cinématographique local. Rappelons que les acteurs philippins sont généralement très exposés dans l’entertainment du pays, que ce soit au cinéma, sur le petit écran, dans la chanson ou encore dans la mode.
En définitive, Pamahiin n’a rien d’un grand film mais témoigne parfaitement du dynamisme local en ce qui concerne le cinéma de genre avec ses propres codes et ses propres thématiques. La complexité culturelle du pays carrefour entre les trois grandes religions sud-est asiatiques (christianisme, islam et bouddhisme) offre un charme très singulier à cette réalisation.
Note : 4/10