[Avis] No Regret No Return, de Ridley Tsui

Titre : No Regret No Return
Année : 1993
Durée : 1h34
Origine : Hong Kong
Genre : Polar

Réalisateur : Ridley Tsui

Acteurs : Max Mok, Karel Wong, Ridley Tsui, Kenneth Tsang, Vivian Chow, Lau Kar-Wing, Tommy Wong

Synopsis : Un politicien véreux (Kenneth Tsang) engage Victor, un assassin (Max Mok) pour abattre un témoin gênant (Tommy Wong). Alors qu’il vient d’accomplir sa mission, Victor se fait repérer par une journaliste (Vivian Chow) ainsi que par le chef de la police (Lau Kar-Wing). Après une course poursuite mouvementée, Victor réussi à s’échapper mais il est désormais à la fois recherché par la police ainsi que par son employeur qui veut l’éliminer.

 

Avis de Ryo Saeba : Ridley Tsui, tout comme beaucoup des meilleurs artistes martiaux du cinéma de Hong Kong sort de l’Opéra de Peking. Il est connu pour ses talents d’artistes martiaux mais aussi pour avoir effectué quelques-unes des plus impressionnantes cascades du cinéma HK, ce qui veut dire quelque chose quand on connait le niveau des cascadeurs de l’époque. Quand à Hollywood, ils jetaient des mannequins d’un pont, d’une fenêtre ou sur une voiture en mouvement, à Hong Kong c’était le boulot des stuntmen. Après avoir travaillé sur quelques films en tant qu’action director, Ridley Tsui passe le pas de la réalisation avec No Regret No Return. Il était donc tout à fait normal d’attendre du film un polar d’action bien burné avec des fights et cascades de haut niveau. Malheureusement c’est loin d’être le cas.

Surement soucieux d’assoir une certaine crédibilité en tant que réalisateur, Ridley Tsui a choisi de réaliser un polar sérieux dénué de comédie soit, mais également de tout fight, ce qui est déjà plus étonnant. En effet s’il apparaît au casting de son propre film, ce n’est pas pour briller lors de combats mais tout simplement pour jouer le boulet de service qui au passage en profitera pour effectuer 2 cascades très impressionnantes. L’une est le saut d’une fenêtre sur une ambulance et l’autre est une cascade à moto durant laquelle il se fait percuter violemment par une voiture. Il faut être clair, ces 2 cascades à elles seules méritent la vision du film, Ridley est un excellent cascadeur et également un action director très exigeant avec son équipe (voir le très bon documentaire Red Trousers). C’est donc assez énervant d’avoir à l’écran quelqu’un d’aussi talentueux et choisir pour le seul combat du film d’utiliser Karel Wong pour combattre Max Mok.

Cette volonté de ne pas vouloir insérer de fights va malheureusement mettre en avant le manque de budget du film. Alors que Max Mok accompagné de Ridley se rend dans un hôpital pour récupérer sa femme afin de fuir Hong Kong, il va être reconnu par Vivian Chow et la cavalerie va débarquer. Deux équipes du SDU (l’équivalent du SWAT HK), des camions entiers de flics sur les dents devant l’hôpital, ça rappelle forcément Hard Boiled. La séquence dure en tout 20 minutes, Max Mok tire une fois sur un policier et une autre sur les membres du SDU. Deux coups de feu en 20 minutes … Finalement on se serait même contenté d’un Hard Boiled du pauvre. Ça débouchera sur la fameuse cascade du saut de la fenêtre sur l’ambulance mais 20 minutes de cache-cache entre les membres du SDU et Max Mok ça fait cher payer la cascade.

Venons en à Max Mok justement, il prend son rôle de tueur torturé très au sérieux, il fait la gueule pendant tout le film, on a vraiment l’impression que pour lui c’est un peu le rôle de sa vie. De plus Ridley Tsui a l’air d’aimer faire des gros plans dans lesquels Max pointe son flingue en direction de la caméra, le film en est rempli. Peu de choses à dire sur le reste du cast, Ridley Tsui joue le boulet et ne sert strictement à rien, quant à Vivian Chow elle n’a pas grand chose à faire non plus à part se rendre compte après avoir dénoncé Max Mok à la police dans un premier temps, qu’en fait c’était pas un tueur méchant mais un tueur gentil vu qu’il essayait juste de sauver sa femme tétraplégique. Du coup elle décide de l’aider, même si il était à deux doigts de la buter peu de temps avant.

Enfin voilà, je passe sur le clip karaoké qui nous résume le film juste avant le final dans lequel Max Mok sur sa moto nous fait son Rocky après la mort d’Apollo dans Rocky IV, pour dire qu’il restera de No Regret No Return : deux cascades impressionnantes, un Max Mok en tueur torturé parce que quoi qu’on en dise, Max on l’aime bien, à force c’est un peu comme si il faisait parti de la famille, et un semblant d’ambiance noir. Pour voir de bon fights ou gunfights, on repassera.

Note : 5/10 (2 par cascade + 1 pour le générique de fin)

Puisqu’un métrage ne se termine qu’à la fin du générique, ce dernier contient également une cascade ratée où un stuntman se fait littéralement écraser par une voiture. En guise de bonus je vous laisse apprécier :

Et comme un certain Sébastien en redemande voici en bonus numéro 2 une galerie spéciale Max Mok très bien calibré (un intrus s’est dissimulé dans cette galerie sauras-tu le retrouver ?) :

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Auteur : Ryo Saeba

C’est véritablement Shaolin Soccer qui déclencha un élan de passion à partir duquel il se lança dans la vision de films sous titrés anglais. Et là ce fut le bonheur, il avait devant lui tout un pan du cinéma à découvrir, des genres propres au cinéma de Hong Kong comme le kung fu old school, les girls with guns ou encore le Wu Xia Pian...
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