Titre : Ninja Kids / Nintama Rantarô / 忍たま乱太郎
Année : 2011
Durée : 1h39… et 26 secondes de torture
Origine : Japon
Genre : Comédie style manga… ratée
Réalisateur : Miike Takashi
Acteurs : Katô Seishirô, Terajima Susumu, Nakamura Shidô, Takenaka Naoto, Kaga Takeshi et Matsukata Hiroki
Synopsis : Le très jeune Rantarô quitte sa famille pour rejoindre une école de ninja. Il va y suivre un entrainement intensif et apprendre tout ce qu’un bon ninja se doit d’apprendre.
Avis de Rick :
Depuis le temps, on le sait, Miike Takashi est capable du meilleur comme du pire, mais depuis quelques années, il déçoit, et pas qu’un peu. Depuis 2005, pour quelques bons, voir très bons films, combien de films honteux ou décevants ? Beaucoup trop. Alors qu’il semblait reprendre sérieusement du poil de la bête avec Zebraman 2 et 13 Assassins, il livre en 2011 son remake de Hara-Kiri, réussi, et de l’autre côté, ce Ninja Kids. Adaptation d’un manga de Amako Sobe, qui lui même avait été adapté en dessin animé en 1993 et en jeu vidéo, Ninja Kids se situe, en terme de qualités, de défauts, de visuel et même de style dans la lignée de… Yatterman. Oui, Yatterman, l’un des pires films réalisés par Miike ces dernières années.
Donc, Ninja Kids, dans le fond, c’est un peu le même concept. Beaucoup de couleurs, ça arrache la gueule, au début on se dit que ça peut être sympa, et plus ça avance, plus on s’emmerde. Et pourtant, le film a du plaire en festival, puisque les droits pour en faire un remake Américain ont été achetés. Enfer et damnation ! Donc, retour au film qui nous intéresse, le Miike. Le bougre nous présente très rapidement différents personnages, des enfants pour la plupart, et leurs professeurs. Le début, soit les 20 premières minutes, pourront amuser, comme pour Yatterman, malgré l’utilisation de gags faciles à répétition. Rantarô est donc un peu feignant, il y aura celui dont le nez coule en permanence. On nous présente quelques professeurs, dont un vieux qui passe beaucoup de temps à méditer. Puis, on passe directement sans perdre de temps à l’entraînement. Comme pour Yatterman, Miike nous présente un monde très coloré, les uniformes sont bleus, les ennemis hauts en couleurs, les décors regorgent de vert, de jaune, de rose même. Bref, oui, on en prend plein la gueule, on a la rétine explosée. Et comme pour Yatterman, si ça aurait pu fonctionner sur un court métrage et que l’on aurait pardonné les nombreux défauts, sur un long métrage, ça coince.
Car passé la présentation des personnages, Miike nous entraine dans l’entraînement. Utilisant des gags faciles et déjà vus un peu partout, il faudra avouer que certains peuvent faire sourire (l’escalade de la montagne, l’explosion de la salle de classe, ou encore le vieux qui évite les Shuriken). Le soucis, c’est que s’ils font rire la première fois, ils vont revenir, encore et toujours, jusqu’à plus soif. L’univers visuel du film, comme pour Yatterman, aura beau bénéficier de bons effets spéciaux (c’est soigné), il use sur la longueur. Mais bien entendu, là n’est pas le plus grand défaut du métrage. Outre donc son humour fonctionnant sur une petite dizaine de minutes avant de nous gaver, son univers visuel qui… ouais ben pareil, ça fonctionne 10 minutes puis ça énerve, Ninja Kids cumule d’autres défauts bien plus gênants. D’une, l’interprétation alterne le passable, en général pour les adultes, pour la plupart des acteurs avec une plutôt grande carrière derrière eux, et qui savent ce qu’ils font, et le calamiteux le plus total, avec certains des enfants. Leur jeune âge n’excusera absolument pas tout. Le pire dans Ninja Kids sera son rythme et son scénario.
Car il faut bien avouer qu’au final, il ne raconte absolument rien et que beaucoup de choses sont risibles. Volontairement certes, mais le résultat à l’image est juste calamiteux. Les décors sont volontairement kitch, mais relativement bien fait, mais l’histoire se traîne en longueur alors qu’il n’y a aucun enjeu, rien du tout. On alterne donc leçons de combats, combats entre ninja, quelques défis, la présentation de quelques méchants bien ridicules et… ben c’est tout. Si bien que passé la première demi-heure, le film ne provoque qu’une chose chez le spectateur : un ennui profond. Si bien que l’on a rapidement envie d’enclencher l’avance rapide sur le lecteur dvd. C’est à un point qu’il faut dire que même Yatterman qui épuisait sur la durée était mieux rythmé et possédait plus de séquences dites « agréables » que ÇA ! Là, c’est carrément le vide. D’un côté, on pourra toujours se dire que Miike ne pourra pas faire pire avant longtemps, de l’autre, on aimerait bien le voir revenir vers son univers plus personnel. Et ce ne sont pas deux ou trois bonnes idées de mise en scène qui vont sauver le métrage du nauffrage.
Note : 1/10
Ninja Kids, c’est comme Yatterman, mais en encore plus mauvais, plus chiant, moins rythmé, à l’interprétation encore plus chaotique et en moins drôle.