[Avis] Navy Boys, de Pothineth Worapoj

Titre : Navy Boys
Origine : Thaïlande
Durée : 93 min
Genre : Comédie
Année : 2006
Réalisateur : Pothineth Worapoj

Acteurs : Chaimongkol Supkason, Nitipon Ummarin, Sakdikul Somlek, Phomtong Black, Kunapratom Somphong, Ponginchee Bamrer

Synopsis : Un officier de l’armée Thaïlandaise engage différentes personnes (un Lady Boys, un escroc et des nunuches) afin de neutraliser un dangereux trafiquant. Cette troupe est entraînée et supervisée par une ravissante femme, un atout de charme pour nos soldats !


Avis de Slimdods : Autant vous prévenir tout de suite, ça faisait longtemps que je n’avais pas regardé une comédie thaïlandaise avant ce Navy Boys (c’était Werewolf in Bangkok pour info, une inoubliable expérience ah ah !), et boudiou que ça fait du bien de renouer avec un type de cinéma totalement foutraque, complètement … Thaï !

Le scénario n’est qu’un prétexte pour nous servir un nombre incalculable de gag plus où moins réussi, et il y en a pour tous les goûts ! Que ce soit par des blagues situées en dessous de la ceinture, des passages trash à base de flatulence et de vomi bien crade, de nombreux Lady Boys, des disputes entre couple, et j’en passe et des meilleurs, il n’y a vraiment pas de quoi s’ennuyer. Le film s’efforce par tous les moyens de nous amuser pendant toute la durée du film, et il y arrive plutôt pas mal ! Alors ce n’est pas super fendard, le rythme élevé de gag à la minute épuise un peu, c’est parfois de très mauvais goût (allez qu’on montre un gros Lady Boy avec un nain dans un bordel pour bien se moquer), mais que c’est sympathiquement barré en fin de compte. Quand un film se veut le plus généreux possible avec ses spectateurs, il faut juste savoir faire la part des choses …

Au Choix, un Lady Boys musclé …… où la belle Supkason à son avantage.

Navy Boys nous propose de suivre une troupe de soldat de la navy Thaïlandaise (ah bon ?) un peu spéciale ! Entre un séducteur escroc, un Lady Boy qui rêve de cabaret, une femme aussi ravissante que dangereuse (ça fait du bien entre tous ces Lady Boys), un obsédé au déhanché d’un autre monde (et qui vous fera sourire jusqu’à la fin) et un petit teigneux trompant sa femme à tout va, il a de quoi faire. Toute la longue première partie du film est concentrée sur eux et leurs relations. Après une introduction sur fond de poursuite dans un camp militaire (et de perte de dentier) pour présenter le chef, on suit tous les autres durant leurs visites médicales, leurs coups de blouse (avec la musique triste en fond bien sûr), leurs crises de nerf pour le choix du lit; on se croirait dans une colonie de vacance avec de grands gamins. Puis comme tout groupe où il y a une fille magnifique, les hommes font tout pour profiter d’elle avec des pièges bien pensés … mais loin d’être inédits. En effet, tout ça ressemble un peu trop à certaine séquence du film HK culte My Lucky Stars de Sammo Hung (avec la troupe du même nom comportant le réalisateur cité, Yuen Baio, Eric Tsang et Jackie Chan pour les plus connus) où on y voit une sorte de copier coller à la sauce Thaï d’une agression où la belle miss est attachée avec l’un des mecs, puis relachée, puis re-attachée avec un autre, et bis répétita. Bizarrement, ça ne m’a pas réellement dérangé, la séquence fonctionnant plutôt bien et comportant une ambiance « un peu » différente, mais il était important de le signaler. De ce côté là, le film est donc une agréable surprise car on suit cette troupe de personnage olé olé non sans plaisir, de leurs découvertes jusqu’à la mission secrète en question qui est de mettre à mal un méchant trafiquant d’arme !

Action …
… réaction !

Le boss en question (qui est donc le gros méchant de l’histoire) est campé par Sakdikul Somlek (voir son pied plus haut), déjà vu dans Sars Wars en Lady Boy (non mais c’est l’invasion, ils sont partout !) et sa prestation, loin d’être inoubliable (son personnage n’est pas le plus fou de tous) reste suffisamment fonctionnelle dans le récit pour garder le plaisir intact durant sa présence à l’écran. Il est accompagné de deux jolies demoiselles vêtues du même pyjama (moulant) de Bruce Lee dans Le Jeu de la mort et de la miss de Kill Bill. Puis bien sûr, les différentes rencontres entre tous nos personnages sont bien originales (mention spéciale à la cigarette égarée qui brûle les fesses d’un mec incrusté tout nu à une toile de peinture … si si, je vous assure !). Alors comme je vous les dis plus haut, j’étais en vrai manque d’un film plein de légèreté et Navy Boys arrivait à point, mais attention, ce film est loin d’être une comédie référence !

Un plan que Mickael Bay n’aurait pas renié.Une séquence hautement inspirée de My Lucky Stars de Sammo Hung

La mise en scène, critère secondaire pour ce genre de production, reste tout juste potable et heureusement sans artifice clipesque ! Les scènes mouvementées du film sont tout juste compréhensibles (en même temps, elles sont très courtes et peu nombreuses) mais heureusement pour nous, c’est souvent l’aspect comique qui y ressort en premier. Le cahier des charges n’était donc pas très exigeant à la base, et la photographie parfois moche du film ainsi que le montage parfois trop haché (notamment sur la fin avec la mission d’infiltration) ne rend pas le visionnage réellement captivant. Le film arrive tout de même à garder un rythme assez élevé durant l’heure et demi du film, ce qui est en fin de compte pas mal !

Mémé en perd son dentier !

C’est dingue comme j’en fais l’éloge de ce film, alors qu’en fin de compte, ce n’est pas terrible du tout ! Mais comment résister à un film aucunement prétentieux qui veut juste amuser la galerie avec les moyens du bord, à savoir pas grand-chose ? Comment résister à ces personnages complètement barrés qui font n’importes nawak ? Comment ne pas mettre la moyenne à un film aussi généreux dans son envie de nous divertir ? C’est donc nul, mais ça fait du bien.

Note : 5/10

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Auteur : slimdods

Rejeton Hkmaniak-O-dépressif, je suis le vrai « Bouffe tout » de la famille : du polar urbain sérieux à la comédie kitsh, du Kaiju-eiga au Wu Xia Pian volant, aucun genre n’est épargné par ma faim. D’ailleurs, j’ai un faible pour l’anticonformisme assumé et mon Tsui Hark d’époque me manque énormément. Heureusement que mon Baby Godzilla est réconfortant !
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