[Avis] Lethal Panther, de Godfrey Ho

Titre : Lethal Panther / Deadly China Dolls
Année : 1991
Durée : 1h36
Origine : Hong-Kong
Genre : Des femmes et des flingues
Réalisateur : Godfrey Ho

Acteurs : Yoko Miyamoto, Maria Yuen, Sibelle Hu, Lawrence Ng, William Ho, Alex Fong, Lam Chung, Lee Chung-Hwa, Ken Lo, Mak Wai-Cheung, Steve Tartalia

Synopsis : Un contrefacteur de billets (Lawrence Ng) engage une tueuse en série (Yoko Miyamoto) pour tuer son oncle (Lam Chung) dans l’unique but de prendre le contrôle du business de sa famille. Une fois le job terminé, il paiera une autre tueuse pour se débarrasser de la première. Mais elles vont rapidement toutes les deux se retourner contre lui et se dernier va faire affaire avec un autre tueur (oui, encore…).

Avis de Cherycok :
Sur le papier, Lethal Panther fait assez peur. Déjà, rien que Godfrey Ho à la réalisation, il y a de quoi se méfier. Mais lorsqu’en plus, l’action se situe aux Philippines et que ça sent la série Z low budget à plein nez, on se dit qu’on a toutes les chances d’être dans le fond du panier du genre Girls with guns. Et là, bim ! C’est la bonne surprise, ce n’est pas aussi mauvais que ça ! Le problème, c’est que ce n’est pas très bon non plus et que malgré quelques bonnes petites choses, l’ensemble est vraiment trop bancal pour retenir complètement l’attention.

Pourtant le film est vraiment très généreux en action. Malgré un ou deux passages à vide, les gunfights et scènes mouvementées s’enchaînent à grande vitesse ne laissant que peu de temps au spectateur de s’ennuyer et qu’en tant que divertissement sans cervelle basique il aurait pu s’imposer en tant que tel.
Que nenni ! Ces scènes, au demeurant regardables, sont plombées par une overdose de ralentis inutiles et surtout d’une mise en scène catastrophique, à grand renfort de mouvements de caméra hasardeux et d’un montage pas toujours très heureux. Il faut dire que Godfrey Ho essaie de se la jouer John Woo’s Style allant même jusqu’à pomper dans un mauvais goût à peine déguisé certaines pistes des bandes originales des films de ce dernier. Ce n’est pas tout puisqu’on y voit entre autres revenir régulièrement le thème du Halloween de John Carpenter. Mais bizarrement, cela passe comme une lettre à la poste et certains samples sont même des plus entrainants et donnent un peu de rythme à ces nombreux gunfights qui n’ont, il faut bien le dire, rien de bien passionnants, aussi bourrins et violents qu’ils soient.
Lethal Panther a effectivement obtenu une classification Cat III en parti du à ses quelques scènes de sexe assez osées (poils pubiens et caresses à l’entrejambe en premier rang), mais également par sa violence et ses très nombreux impacts de balles dont sont victimes les sbires ennemis lors des gunfights. Pas de grosses gerbes de sang mais tout de même un taux d’hémoglobine des plus raisonnables pour ce genre de production.

On serait en présence d’un film moyen si ce n’était que les gunfights qui étaient problématiques, mais bien d’autres problèmes viennent un peu noircir le tableau à commencer par une Sibelle Hu, qui n’est là uniquement pour balancer quelques tatanes tout de survêtement vêtue, mais qui une fois de plus est doublée 4 fois sur 5, à se demander si ce n’est pas plus par fainéantise qu’ils font appel à un doubleur tant parfois certains mouvements semblent être relativement faciles à effectuer… Ca en devient risible d’autant plus que son peu de temps de présence à l’écran est plombé par un jeu d’acteur catastrophique, pas du tout impliqué, comme d’ailleurs la majorité du casting dont on a l’impression qu’ils se demandent un peu se qu’ils font là.
Ajoutez un cela un scénario prévisible dont les rares rebondissements font pencher le film plus vers le ridicule (le coup du frère…) que vers la série B rigolote même si indirectement, certains passages peuvent prêter à rire.

Tout n’est pas à jeter non plus (si si, souvenez-vous plus haut « bonne surprise »…) et certains petits moments rappellent la magie de ces films qui nous ont fait aimer le cinéma HK, comme ces plans où l’héroïne marche au ralenti, une pétoire dans chaque main, un long manteau (blanc ici) rappelant Chow Yun Fat (noir pour lui) dans ses belles années Wooïennes, un court final voyant s‘affronter sous une pluie de balles Yoko Miyamoto et Lawrence Ng, ou encore la présence du toujours excellent Ken Lo malheureusement une fois de plus complètement sous exploité.
On ne peut s’empêcher de penser qu’on aurait pu avoir droit à quelque chose de vraiment bien si cela n’avait pas été emballé avec, à première vue, essentiellement l’intention de faire un max de pognon avec un capital de départ réduit… Certains appellent ça la Godfrey’s Touch (le maitre des deux en un).

Quoi qu’il en soit, même si Lethal Panther n’est pas la grosse catastrophe annoncée, il n’en demeure pas moins une petite série Z des plus décevantes, où le peu de bonnes choses n’arrive pas à relever le niveau des nombreuses scènes d’action bien trop moyennes pour vraiment retenir notre attention. Une suite intitulée sobrement Lethal Panther 2 a vu le jour, preuve que Godfrey Ho a réussi à rentabiliser son film malgré tout (les figurants ne sont pas chers aux Philippines ^^).

Note : 4/10

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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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