[Avis] La Guerre des Yokai, de Kimiyoshi Yasuda (1968)

Edo, Tajimaya s’approprie la propriété de Jubei, ce dernier lui devant des dettes. Il projette alors de détruire l’endroit et d’y construire une maison de passe. Pour fêter cette acquisition Tajimaya décide de participer à la cérémonie de contes des 100 histoires de fantômes. Mais son arrogance le conduit à écourter la séance avant la cérémonie de conjuration du mauvais sort qui conclue toujours les contes. Les monstres vont alors décider de punir de tous les participants de la cérémonie de contes. Et dans le même temps le rônin Yasutaro va décider d’aider les habitants de la propriété de Jubei.


Avis de Yume :
Yokai : monstres du folklore populaire japonais. Il en existe un grand nombre de variétés.
Fort de son succès deux années auparavant avec les Daimajin, la Daiei décide de continuer à innover dans le genre du kaiju-eiga. En se basant sur les trois ouvrages richement illustrés de l’érudit Toriyama Sekien (parus dans les années 1780), recensant les monstres des croyances japonaise, les producteurs de la Daiei décident de faire un film sur les Yokai. D’ailleurs le titre de ce volet se rapproche directement du titre du premier livre de Toriyama Sekien, « the hundred demons night parade ».

La Daiei réunit alors Kimiyoshi Yasuda, réalisateur de premier Daimaijin, et le spécialiste des effets spéciaux Yoshiyuki Kuroda, à qui l’on doit aussi les fabuleux effets de Daimajin (et plus tard la réalisation du final de la saga Baby Cart). Son travail sur le film sera déterminant, et proche de la perfection technique compte tenu de l’époque. Il crée une galerie de monstres en prenant appui sur l’immense bestiaire du folklore japonais et leur donne littéralement vie à l’écran. Il faut voir l’apparition en animation dans le décor du film du Kasa-obake (un monstre en forme de parapluie traditionnel, avec un seul oeil et la langue pendante) pour comprendre le niveau de compétence de Yoshiyuki Kuroda. Pourtant ce monstre est loin d’être la pièce maîtresse technique du film (bien que profondément marrante par son aspect ridicule). Le clou du film est finalement la rokurokubi, femme démon au long cou étirable, qui apparaît dans une séquence digne des meilleurs kaidan-eiga. On retrouve bien sur les monstres typiques comme les Nupperabo (femmes sans visage), le chochin-obake (lanternes), le Kappa, ou le Tengu jusqu’a une scène finale mettant en scène plus de monstres que je n’en connais actuellement.

Véritable réussite visuelle et technique, Yokai Hyagu Monogatari n’en reste pas moins ultra classique sur le fond. Le scénario, assez lent dans son déroulement, ne brille vraiment pas par son originalité, et renvoie presque à celui de Daimajin, à savoir des personnages tyranniques qui décident de passer outre les divinités par vanité et soif de pouvoir, et la vengeance de ces dernières dans les derniers moments. L’histoire se laisse cependant suivre sans déplaisir, mais sans surprise aucune, pour avoir le plaisir d’assister à l’apparition des yokai. Un défaut qui sera heureusement corrigé dans le second volet.

 


Titre : La Guerre des Yokais / Yokai Monsters / Yokai Monsters : 100 Monsters / La Malédiction des Monstres / Yokai hyaku monogatari
Année : 1968
Durée : 1h19
Origine : Japon
Genre : Bakemono eiga
Réalisateur : Kimiyoshi Yasuda

Acteurs : Miwa Takada, Jun Fujimaki, Sei Hiraizumi, Mikiko Tsubouchi, Shinichi Rookie, Masazo Hayashiya, Takashi Kanda, Ryutaro Gomi


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Auteur : yume

Un bon film doit comporter : sailor fuku, frange, grosses joues, tentacules, latex, culotte humide, et dépression. A partir de là, il n'hésite pas à mettre un 10/10. Membre fondateurs de deux clubs majeurs de la blogosphere fandom cinema asitique : « Le cinema coréen c’est nul » World Wide Association Corp (loi 1901) et le CADY (Club Anti Donnie Yen).
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