Titre : Kuntilanak Kamar Mayat
Année : 2009
Durée : 1h17
Origine : Indonésie
Genre : Épouvante
Réalisateur : Nayato Fio Nuala
Acteurs : Imelda Lubis, Uwie Jasmine, Mandala Abadi Shoji, Julia Perez, Rizky Mocil
Synopsis : Une étudiante part à la recherche de sa sœur disparue alors qu’elle menait une relation amoureuse avec un jeune médecin. Son enquête l’oblige à fréquenter un hôpital dans lequel se produisent d’effrayantes apparitions.
Avis de Laurent : Sombre réalisation horrifique, Kuntilanak Kamar Mayat témoigne de la bonne santé de la maison de production Rapi Film qui ne cesse de proposer au fil des années quantité de petits films de genre aussi fauchés que racoleurs. La formule est simple : de l’horreur et de la lingerie fine sur fond de folklore local. Le Kuntilanak désigne en Indonésie des femmes mortes durant l’accouchement et qui reviennent hanter les lieux. Une franchise assez célèbre initiée par Rizal Mantovani depuis 2006 a permis de redéfinir les codes concernant ce personnage mythologique au cinéma. Si Rizal Mantovani est du genre à révolutionner à sa façon le cinéma local, Nayato Fio Nuala sous l’étiquette Rapi Film sera plutôt le type de cinéaste opportuniste et prêt à surfer de manière outrancière sur des thématiques à la mode. Kuntilanak est donc revisité à la sauce exploitative avec un minimum de risques au service d’un maximum de rentabilité.
Kuntilanak Kamar Mayat raconte la détresse d’une étudiante qui part à la recherche de sa sœur disparue récemment. Son enquête la conduit dans un sinistre hôpital dans lequel se déroulent quelques événements surnaturels à base d’apparitions de spectres de femmes. S’enchaîne alors une série de séquences horrifiques aussi convenues que prévisibles destinées aux amateurs peu exigeants du genre. Tous les stéréotypes sont remis au goût du jour avec l’éternel fantôme aux cheveux longs et sales. L’originalité n’est pas au rendez-vous mais en même temps ce n’est pas le créneau affiché par Rapi Film. Si la réalisation reste très soignée, il manque tout de même le soupçon de folie qui a caractérisé cette célèbre maison de production durant les années 80 (Jaka Sembung ou Le Justicier contre la Reine des Crocodiles … les amateurs de Barry Prima comprendront). Après digestion de l’ensemble des faiblesses du film de Nayato Fio Nuala, reconnaissons tout de même ses qualités. En effet, sous son apparence foutraque assumée, Kuntilanak Kamar Mayat assure l’essentiel du spectacle en mixant plus ou moins adroitement la comédie et l’érotisme à l’horreur pure et dure. Cet aspect bancal caricature parfaitement l’intérêt que l’on peu trouver à ce type de réalisation pour le meilleur et surtout le pire.
Au final, Rapi Film ne trompe personne sur sa marchandise. La production propose un produit formaté qui ne marquera pas le genre mais qui assurera un minimum de divertissement. Si la thématique fascinante du Kuntilanak vous intéresse, mieux vaut se focaliser sur les films de Rizal Mantovani qui témoignent de la bonne vivacité du cinéma de genre en Indonésie. Un cinéma qui gagne tout doucement en qualité.
Note : 4/10