[Avis] Kanikôsen, de Sabu

Titre : KANIKÔSEN / Crab Cannery Ship / 蟹工船
Année : 2009
Origine : Japon
Genre : panier de crabes
Réalisation : Sabu

Acteurs : Matsuda Ryuhei, Nishijima Hidetoshi, Kora Kengo, Arai Hirofumi, Uchida Shungiku, Tanimura Mitsuki, Tezuka Toru, Okunuki Kaoru, Emoto Tokio, Rijû Gô, Denden, Miura Masaki, Morimoto Leo, Nakamura Yasuhi, Takizawa Ryoko, Yajima Kenichi, Takezai Terunosuke, Minagawa Sarutoki, Miyamoto Taisei, Kinoshita Takayuki, Takaya Motofumi, Hôtô Rikimaru, Shimizu Yutaka, Takayama Yuya, Kimoto Takehiro, Nomaguchi Tôru, les cameo de Osugi Ren et Sugata Shun, et quelques acteurs russes

Synopsis : Des pêcheurs de crabes vivent enfermés toute l’année dans un bateau…dans des conditions qui frisent l’esclavage…

Le talentueux Sabu nous revient avec l’adaptation d’un célèbre livre japonais (ou du manga plus récent qui l’a remis au goût du jour ?) contant la révolte d’un prolétariat bafoué, exploité, humilié par un patronat aux doux relents extrémistes, regrettant déjà un Japon archaïque appauvri par la guerre.

Des pêcheurs venus de tous horizons (bien évidemment bouchés) se retrouvent donc parqués tels des bêtes à bord d’un bateau. Maltraités, à peine payés, nourris et même pas chauffés, les intéressés sont victimes d’un esclavage que j’hésiterais à qualifier de moderne tellement il est violent, injuste et digne successeur des seigneuries féodales…

Avec Sabu aux manettes, on ne peut décemment pas s’attendre à un drame basique destiné aux familles japonaises abreuvées de drama aussi débiles que vains. KANIKÔSEN fait ainsi parfois sourire (incroyable scène de suicide collectif), réfléchir et…souvent il fait mal. On prend des claques, des rêves…oui on passe par presque tous les sentiments.

On pourra reprocher à l’ensemble un petit manque de crédibilité dans l’enchaînement des idées (notamment un improbable voyage depuis un bateau russe jusqu’au bateau de pêche japonais) ainsi qu’une certaine dérive au surjeu de la part de quelques acteurs (dont un ou deux comédiens de télévision pas encore taillés pour le grand écran). Malgré tout, il faut garder à l’esprit que Sabu adapte ici un matériau écrit (déjà porté au cinéma en 1953), et que la surenchère dans l’interprétation n’est peut-être pas si gratuite que cela…parce que le ton cru c’est assez ? C’est dans ces moments un brin étranges que l’on se demande si Sabu n’a pas adapté une partie du manga plutôt que le vieux roman original…

Pas un chef d’œuvre mais un bon film, qui fait à la fois sourire et réfléchir…et qui renvoie une image du Japon forcément pas très paradisiaque… Certes ces évènements monstrueux datent de l’époque de la guerre et de la récession…mais aujourd’hui encore, le Japon a bien des choses à se faire pardonner en terme d’emploi, de justice sociale et de respect du droit du travail. Le choix du réalisateur pour ce sujet précis n’est sans doute pas dû au hasard… Sabu en bouche un coin ?

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Auteur : Oli

Amateur de cinéma japonais mais de cinéma avant tout, de Robert Aldrich en passant par Hitchcock, Tsukamoto, Eastwood, Sam Firstenberg, Misumi, Ozu, Claude Lelouch, Kubrick, Oshii Mamoru, Sergio Leone ou encore Ringo Lam (un intrus s'est glissé dans cette liste, sauras-tu mettre la main dessus - attention il y a un piège).
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