Titre : Jurei / Ju-Rei La malédiction / Ju-Rei the Uncanny
Année : 2004
Durée : 1h16
Origine : Japon
Genre : Le petite frère de Ju-On
Réalisateur : Shiraishi Kôji
Acteurs : Kazuto Eriko, Ueno Mirai, Wakatsuki Chinatsu, Ichido Eriko et Ueno Miku
Synopsis : Une légende commence à circuler dans la ville : une ombre noire, quiconque l’aperçoit et la touche mourra, et deviendra à son tour l’objet de la malédiction. Une famille va se retrouver impliquée dans cette malédiction.
Avis de Rick :
En 2004, les films de fantômes à cheveux longs, on en avait déjà bouffés à la pelle. Et c’est à cette époque que Shiraishi Kôji débuta sa carrière, avec trois films, dont deux de fantômes. Il y eu Dead Girl Walking, moyen métrage à part, un sketch du film Dark Tales of Japan, et ce Ju-Rei. « Le film le plus terrifiant du Japon » nous dit le slogan sur le dvd Américain (alors que le slogan français nous offre juste un grand « Après The Ring et The Grudge »). Sauf qu’en réalité, même si le film réserve son lot de bons moments, il n’en est rien. Le genre tourne en rond depuis pas mal de temps maintenant, et Ju-Rei ne fait pas exception à la règle. Pire, il va aller jusqu’à copier l’une des plus grandes réussites (et déception à la longue également) du genre. Ju-Rei aurait pu très bien s’appeler Ju-On 3, ou Ju-On the Grudge 3, ou The grudge 4, ou bien encore Ju-On: Pink Ghost (non là je déconne par contre). Car la frontière entre les deux œuvres est mince, très mince. Devant le succès de ces œuvres, connues chez nous pour les remakes (pitoyables) américains, Ju-Rei est lancé, à la manière des deux premiers épisodes Ju-On à l’époque. Tournage en vidéo, format plein écran, apparitions de fantômes, découpage de l’histoire en forme de chapitres, destinés aux différents personnages. Rien de bien neuf à l’horizon. Le film ira même loin, en reprenant les bruitages de la saga Ju-On à l’identique, pour ce qui concerne les sons caractérisant les fantômes. Quelle originalité ! Et pourtant, par moment, le film fonctionne. La seule soit disant originalité, et encore, concerne l’ordre des différents chapitres. Là où Ju-On nommait ses chapitres avec le nom des personnages et nous fournissait une histoire non-linéaire, Ju-Rei, lui, nomme ses chapitres de 1 à 10, mais nous propose de suivre l’histoire à l’envers. Le film s’ouvre alors sur le chapitre 10.
Le film nous propose donc de commencer par la fin, pour revenir doucement aux sources de la malédiction. Ainsi, lorsque nous commençons le métrage, tout le monde est au courant de la malédiction, cette rumeur qui court les rues, sur cette ombre noire qui tue les gens. On essaye de se prendre au jeu, ne sachant pas encore ce qui nous attend… enfin en partie. Quatre jeunes femmes dansent dans la rue, discutent, il fait nuit, la vie est belle. Elles commencent à parler de la malédiction, et l’une d’entre elle commence à entendre un son bien connu des amateurs de genre maintenant, le son annonçant que le fantôme est tout près. Aucune surprise, le fantôme est là, et deux des jeunes femmes en seront la proie. Le réalisateur, s’il prouve son manque d’inventivité, parvient tout de même à nous faire entrevoir un certain talent, lors des deux premiers chapitres (ou deux derniers, ça dépend si l’on se fixe sur la durée ou la chronologie du film), et à faire sursauter. Les plans dans la ville, de nuit, fonctionnent plutôt bien, ainsi que les apparitions de fantômes. Mais rapidement, on s’aperçoit que la ressemblance avec la saga Ju-On ne s’arrête pas là, puisque dans les lieux, les apparitions, ou même dans certains cadrages, on reconnaît l’univers de la saga. On est alors prit entre deux sentiments : celui de se faire totalement arnaquer, d’un gros manque de talent et d’inventivité, de vouloir se faire de l’argent facile en vendant le film comme « le plus terrifiant film japonais », et celui de voir un nouvel épisode de la fameuse saga Ju-On, qui retournerait à une réalisation mini-DV plus brute et intéressante pour l’histoire. Mais malheureusement, si l’ambiance musicale et sonore s’avère excellente (le groupe D.R.A, qui déjà fait la bande son de Dead Girl Walking), les petits sketchs (dont la durée varie, un des sketchs, sans doute le plus mauvais, dure 2 minutes à peine) sont de qualité plus que variables, certains arrivant à déclencher la peur, d’autres se plantant lamentablement.
Le principal problème de Ju-Rei, c’est que l’on ne peut s’empêcher de penser à la saga Ju-On durant toute la durée du métrage. Si le sentiment de voir un nouvel épisode, où le réalisateur serait revenu au format brut des deux premiers épisodes, si l’on est en terrain connu, si tout nous semble si familier, il faut pourtant avouer que cela est très en dessous de ce que l’on pouvait attendre. Le film copie sans vergogne, mais ne parvient pas, que ce soit dans son ambiance, ses plans, où même son intensité et son histoire, à faire mieux que ce qui a déjà été fait. Néanmoins, si l’on a une certaine sympathie pour ce genre de film, on pourrait se surprendre à sursauter quelque fois, vu que certains chapitres s’en sortent bien (celui de l’école par exemple, bien que moins maîtrisé que celui de l’école dans Ju-On 2, les deux premiers, ou encore celui de la fille se cachant sous sa couverture). Rien de bien transcendant, surtout rien d’original, mais on passe un petit moment pas prise de tête, à réserver aux amateurs du genre.
Note : 5/10
L’originalité n’est plus au rendez-vous dans le genre depuis pas mal de temps, mais on sursaute quelques fois. C’était le but recherché (en plus de plagier), et ça fonctionne de temps en temps. Shiraishi Kôji lui montre comme il peut ce qu’il sait faire avec une caméra, et c’est vrai qu’il ne se débrouille pas trop mal pour un premier petit film.