Titre : Hitori Kakurenbo Gekijôban / Hide and Go Kill 2 / Creepy Hide and Seek / ひとりかくれんぼ 劇場版
Année : 2009
Durée : 1h40
Origine : Japon
Genre : Cache-cache avec un fantôme, le retour
Réalisateur : Yamada Masafumi
Acteurs : Kawamura Yukie, Kawakita Mayuko, Usui Masahiro, Yuzawa Tsutomu, Kubota Yuzu et Namai Ami
Synopsis : Pour tous les jeunes qui s’ennuient au Japon, un nouveau jeu fait fureur. Il consiste à invoquer soit même un fantôme pour jouer en quelque sorte à cache cache dans son appartement. Le but étant bien entendu de gagner la partie en respectant les règles bien précises du rituel, en retrouvant une poupée éventrée dont le coton est remplacé par du riz cru et refermée avec un fil rouge. Mais les parties deviennent vraiment difficiles, et le fantôme peut maintenant un peu nous pousser à jouer à ce jeu.
Avis de Rick :
Creepy Hide and Seek (ou Hide and Go Kill 2) est en donc le second épisode de la saga Hitori Kakurenbo, et le tout premier à être réalisé et distribué pour une sortie cinéma. Le concept a bien entendu tellement cartonné que des variations sur ce jeu ont étés réalisées pour le marché de la vidéo, avec les Real Kakurenbo, d’un niveau très honnête. Encore relativement inconnu en dehors du Japon, le film se base sur une soit disant vraie légende urbaine, qui circule sur les blogs. Petit rappel des règles du jeu (déjà expliquées dans mon avis du premier film ceci dit) : il vous faut une poupée et une peluche, qu’il faut vider et remplir de riz cru, et la refermer avec du fil rouge. Placez la poupée dans l’eau de la salle de bain, que ce soit l’évier, la baignoire, une bassine, et invoquez un fantôme à venir en l’appelant, vers trois heures du matin. Eteignez toutes les lumières et allumez la télévision, comptez jusqu’à dix, et revenez dans la salle de bain pour poignarder la poupée. Invitez un nouveau fantôme en l’appelant et partez vous cacher en gardant un verre d’eau salée en main. Le fantôme va alors venir s’amuser avec vous. Maintenant, pour gagner la partie, il faudra sortir de votre cachette, retrouver la peluche qui peut changer de place, et cracher de l’eau salée dessus, sans se faire attraper par le fantôme. Fin de la partie si vous y arrivez. Dans le cas contraire, si vous ratez la poupée, avalez l’eau, ou que le fantôme vous attrape, fin de la partie également, mais la suite est tout autre, on ne vous reverra pas de sitôt.
Voilà le concept de base du film, qui nous est parfaitement énoncé dés la scène d’ouverture, ce qui était déjà le cas dans le film original. Mais ici, changement de réalisateur, budget plus confortable, et réalisation bien plus calibrée pour une sortie cinéma. C’est bien simple, la scène d’ouverture est un modèle de mise en scène et d’ambiance. Comme quoi, le cinéma de genre japonais avec filles à cheveux longs sur le visage à encore de beaux jours devant lui, et parvient encore à surprendre et à captiver, tant que le fond change quelque peu et apporte de la nouveauté. La scène d’ouverture, durant bien une bonne dizaine de minutes, nous expose facilement la situation, les règles du jeu, avec un forum internet ou des jeunes se retrouvent pour jouer à Hitori Kakurenbo. Puis nous suivons un personnage, une nouvelle joueuse, qui réfugiée dans son placard avec son verre d’eau salée, va finalement périr, retrouvée par le fantôme. Une entrée fort réussie qui nous montre le talent du metteur en scène : réalisation soignée, photographie sombre parfaitement dans le ton, sens du cadrage et bande sonore parfaitement en adéquation avec les images. Du tout bon en soit. D’ailleurs, pas étonnant de savoir que le réalisateur reviendra sur le troisième opus, le très réussi Hitori Kakurenbo Shin Gekijôban.
La suite sera fort heureusement du même acabit, le réalisateur ne nous a pas menti sur la marchandise. L’histoire va se focaliser sur les lycéens et les enseignants d’un établissement en particulier. Les jeunes sont en général mal dans leur peau et solitaire (comme dans le premier film), ça on le sait depuis longtemps au Japon, et les professeurs cherchent à comprendre et à aider. Au niveau du casting, c’est du tout bon également, la plupart s’en sortant à merveille, et c’est avec joie que l’on trouve dans le rôle de l’enseignante Kawamura Yukie (la craquante vampire de Vampire Girl VS Frankenstein Girl). Dans un premier temps, le métrage va s’attarder sur deux élèves et une professeur. Ces élèves, un peu rebelle, dont le jeune homme sera quelque peu en conflit avec son père, vont avoir la fameuse idée de jouer au jeu, en pensant que nommer la poupée avec le nom du père permettra de maudire cette personne. Concept intéressant en soit, mais qui finalement n’apportera pas grand-chose au métrage et sera très rapidement laissé de côté pour se focaliser passé ça sur la nouveauté dans le concept même : le fantôme peut maintenant apparaître en dehors du jeu pour nous forcer un peu la main. Ce qui finira bien entendu par de nouvelles parties, toutes plus stressantes les unes que les autres, avant que l’intrigue ne se recentre totalement sur le personnage joué par Kawamura Yukie, qui va vouloir découvrir le fin mot de cette histoire, ce qui va faire resurgir chez elle des souvenirs de sa petite enfance.
Jusque là, le film fait un sans faute total, les apparitions, bien espacées sur la durée, fonctionnent toutes à merveille. La mise en scène plutôt lente et contemplative, privilégiant les plans longs à l’ambiance lourde, fait totalement mouche, tout comme la bande sonore, que l’on pourrait plus qualifier d’ambiance musicale. Là où le film s’avérera un peu décevant tout en restant divertissant et ambiancé, c’est dans un premier temps dans son manque d’originalité comparé au premier film. Ce nouvel opus n’a en effet finalement pas grand chose à ajouter, même si le réalisateur apporte indéniablement quelque chose et du sérieux à l’entreprise. Puis après, il y a son final, très lent et misant tout sur l’ambiance sonore, dans un hôpital. Kawamura Yukie va déambuler pendant de très longues minutes dans des couloirs vides et délabrés, et ces longues minutes ambiancées ne plairont surement pas à tout le monde, surtout au spectateur qui s’attend pour la dernière partie d’un tel métrage à quelque chose de bien plus rythmé. Mais le film dans son ensemble, et jusqu’à son plan final surprenant et réellement effrayant reste diablement efficace et se doit d’être vu par tous les amateurs de ce genre de métrages. La tension est souvent présente, et le réalisateur maîtrise parfaitement son sujet jusqu’à ce que certains plans totalement anodins et finalement très simples fassent leur petit effet, comme ce plan très lent dans une salle de classe où des tables sont vides, leurs élèves ayant disparus en jouant à Hitori Kakurenbo. Une très jolie réussite.
Note : 7,5/10
Hitori Kakurenbo Gekijôban est une belle réussite inattendue, flippant, intéressant, maîtrisé de bout en bout, qui surpasse de peu l’original malgré sans manque de nouveauté, grâce à sa maîtrise générale.