Titre : Hitori Kakurenbo / Hide and Go Kill / ひとりかくれんぼ
Année : 2008
Durée : 1h12
Origine : Japon
Genre : Cache-cache avec un fantôme
Réalisateur : Kainuma Tomoya
Acteurs : Aimi Laura, Yamaguchi Saki, ôno Rui, Misaki Haruka, Namikawa Hajime et Matsunaga Ryoko
Synopsis : Des adolescents solitaires suivent un roman qu’ils suivent par sms. Au lieu des romances habituelles, cette histoire est beaucoup plus solitaires, et parle d’un jeu dans lequel il faut jouer à cache-cache dans son appartement suivant un rituel bien particulier, le Hitori Kakurenbo. Une légende urbaine faisant fureur sur internet. Mais en réalité, le jeu est très dangereux, puisque l’on invite un fantôme à venir jouer à cache-cache avec nous.
Avis de Rick :
Hitori Kakurenbo est le premier film à avoir lancé la mode des films portants sur ce jeu bien particulier. Il y aura deux grandes sagas. La saga originale, commencée par ce film, un DTV, avant que la saga ne passe le cap des films de cinéma avec le second opus, Hide and Go Kill 2 (ou Creepy Hide and Seek, ou simplement Hitori Kakurenbo Gekijôban, avec Kawamura Yukie), comptant trois épisodes jusque là, dont le dernier, sorti en 2010, n’est toujours disponible qu’à la location au Japon. Et de l’autre côté, la saga Real Kakurenbo, purs produits de V-Cinéma, tout à fait recommandables (je n’ai malheureusement vu que les deux derniers opus). Hitori Kakurenbo, l’épisode qui nous intéresse aujourd’hui, est donc le film qui a tout lancé, celui qui va nous expliquer clairement les règles du jeu, en long, en large et en travers. Ce premier opus est donc découpé en trois chapitres, chacun nous montrant différents personnages, et donc différentes approches du fameux jeu, le tout entrecoupé par des écrans ou des jeunes discutent simplement du jeu sur un forum (comme ce sera le cas dans la scène d’ouverture du second film). La première histoire est finalement la plus classique, la plus longue et la moins intéressante. Une entrée en la matière pas très bien calibrée en quelque sorte. Nous suivons deux lycéennes, lisant toutes les deux une histoire en 10 chapitres. Un chapitre par semaine, par sms. Une histoire qui rend rapidement accro, et qui parle bien entendu du fameux jeu Hitori Kakurenbo, ce qui va rendre les lectrices intriguées. Notamment l’une de nos deux héroïnes, qui ne vient plus en cours suite à une histoire d’amour qui a mal tournée. Obsédée par le jeu, elle va tout tenter pour motiver son amie à y jouer. Les règles sont simples. Il faut éventrer une poupée, remplacer le coton par du riz et refermer avec du fil rouge. Puis, à trois heures du matin, inviter un démon du nom de notre choix, placer la poupée dans de l’eau dans la salle de bain, éteindre toutes les lumières sauf celle de la télévision. Ensuite, poignardez la poupée et invitez un nouveau démon et partez vous cacher avec un verre d’eau salée. Pour gagner la partie, il faudra sortir de votre cachette, avoir l’eau salée en bouche et aller la cracher sur la poupée sans vous faire prendre. Dit comme ça, rien de bien compliqué.
La première histoire nous explique très bien les règles du jeu, peut être même en prenant trop son temps. Les deux amis vont se lancer dans la partie finalement. Gagner la partie semble simple, seulement, le jeu est parfois vicieux. Et oui, la peluche peut très bien changer de place, et si vous avalez l’eau salée ou crachez à côté, GAME OVER. Ce premier chapitre a beau être original et présenter quelque chose de nouveau, il met du temps à se mettre en place, et s’avère un brin trop classique (une déception amoureuse, de la jalousie et hop c’est parti). Mais dès que les personnages se décident enfin à jouer, la tension arrive doucement, et c’est une très bonne chose, puisque les deux chapitres suivant eux ne perdront pas de temps pour nous plonger directement dans l’ambiance, et mieux, s’avérer passionnants. Le second chapitre nous présente donc un groupe de trois amis. Eux aussi on entendu parler du fameux Hitori Kakurenbo, et l’un d’entre eux a même tenté, et survécu. Quelque peu traumatisé par l’expérience (il n’a pas dormi, et a entendu des bruits étranges), il va supplier ses amis de l’aider pour filmer la partie, persuadé que cela fera un peu de buzz sur internet. Et voilà que les trois amis, facilement convaincus, vont se lancer dans la partie. Les bases étant déjà là, ce second chapitre ne perd pas de temps et nous plonge de suite dans l’ambiance, et ça marche. La tension est là et ne nous quitte absolument pas ! La réalisation, carrée, et appréciable et parfois surprend, encore plus pour du V-Cinéma, et le film utilise tout ce qu’il a en sa possession pour nous faire peur. Imagine furtive, ombres sur le mur, sons stressants, musique d’ambiance, une porte qui s’ouvre, des objets qui changent de place.
Le second chapitre place donc la barre assez haut, autant au niveau de la frousse que de la mise en scène pour un produit de V-Cinéma, et il fallait encore maintenir l’intérêt jusqu’à la fin du film, et donc ne pas se planter pour le chapitre trois. Fort heureusement, le film se surpasse en quelque sorte, en revenant aux sources de l’énigme. Non pas sur l’origine du jeu, mais sur l’original de l’histoire par sms, en nous dévoilant la vie et le passé de la personne qui écrit tout ça. Une simple lycéenne, solitaire, dont on ne fait pas spécialement attention, mais dont ces camarades de classe profitent quand il le faut. Ce troisième segment est de loin le plus intéressant, et le plus intriguant. La jeune fille a en effet plus de trente victoires à son actif au fameux jeu, et finalement on s’attache quelque peu à son personnage. Et lors de son final, le film parvient à faire monter encore plus la tension. Alors certes, la caméra va parfois s’emballer (oui, par moment, on ne comprend pas exactement tout), mais cette troisième histoire clôt le film de manière intelligente et subtile. Hitori Kakurenbo n’est donc pas le film parfait, il met un peu de temps à démarrer avec une première histoire un peu trop classique, mais reste un bon petit moment de frousse, et surtout le film qui lancera une nouvelle mode dans le cinéma horrifique Japonais (dont aucun métrage n’est sorti en France… *honte*). Certes imparfait, le métrage permis à d’autres de faire mieux ensuite, et depuis, on ne compte plus le nombre de métrages sur ce jeu.
Note : 7/10
Hitori Kakurenbo est un métrage intéressant, parfois original, et parfois bien stressant. Il cherche parfois ses marques, mais lança une mode qui deviendra plus huilée dans le second opus.