Titre : Higanjima / Higanjima, l’île des Vampires / 彼岸島
Année : 2010
Durée : 2h02
Origine : Japon / Corée du Sud
Genre : Action / Fantastique / Horreur
Réalisateur : Tae-gyun Kim
Acteurs : Hideo Ishiguro, Dai Watanabe, Miori Takimoto, Asami Mizukawa, Koji Yamamoto, Fumito Moriwaki, Osamu Adachi, Ayako Omura, Tomohisa Yuge, Takahiro Tsutsumi, Keita Uehara
Synopsis : Akira Miyamoto, lycéen dont le frère a disparu deux ans plus tôt sans laisser de traces, est secouru par une étrange jeune femme, Rei Aoyama, alors qu’il se faisait courser par une bande rivale suite à un contentieux amoureux. Elle lui révèle que son frère est vivant, et qu’il vit dans un village peuplé de vampires, sur une île… celle dont on ne revient jamais. C’est avec l’aide d’amis du lycée qu’Akira part pour l’île maudite de Higanjima afin de retrouver son frère qui est devenu entre temps un empaleur et un tueur de Vampires…
Avis de Cherycok :
Grosse co-production entre la Corée du Sud et le Japon avec aux commandes le coréen Tae-gyun Kim, réalisateur entre autres de Volcano High (2001), Higanjima est l’adaptation du manga éponyme de Kōji Matsumoto prépublié dans le magazine Young Champion depuis 2003 et publié au Japon par l’éditeur Kodansha et en France par Soleil. Qu’avons-nous de beau au programme : des lycéens, une île maudite, des vampires, des monstres, des katanas et du sang. Voilà qui aurait pu faire un excellent cocktail pour l’amateur de gore que je suis… sauf que le réalisateur a eu la mauvaise idée d’essayer de faire quelque chose d’on ne peut plus sérieux, sans doute pour coller à l’esprit du manga original, mais qui du coup laisse un peu de marbre…
L’esprit manga y est, ne serait-ce que au niveau des différents personnages très typés : le héros un peu pleurnichard qui va s’avérer être un champion au sabre, son meilleur ami dur à cuire à la banane proéminente, le timide tout gentil qui va crever en premier, la fille mystérieuse qui les entrainer dans tout ça, un bestiaire de monstres et bien entendu un grand méchant soit disant charismatique… Sur ce point là, c’est assez réussi d’autant plus qu’après avoir regardé quelques images du manga original, certains personnages sont très bien retranscris (le frère du héros avec ses petites lunettes par exemple) et l’ensemble a l’air à première vue assez fidèle.
Le problème vient surtout que, là où le manga se décline en de nombreux tomes et peut par conséquent étaler son histoire plus longuement, le film est obligé de prendre des raccourcis sous peine de pondre quelque chose de 4h. Et ca s’en ressent forcément avec des lycéens à peine capable de se défendre eux même lors de rixes entre bandes rivales qui vont, comme ça d’un coup, en l’espace de 30 secondes, décider d’aller découper des zombis sur une île dont ils ne connaissaient même pas l’existence, le tout sur trois belles phrases d’une jeune fille, fort jolie il faut l’avouer, mais qu’ils ne connaissent ni d’Adam ni d’Eve. On a du coup vraiment du mal à rentrer dans le film et à s’attacher aux personnages.
Le lot de niaiseries n’aide pas non plus. Certaines scènes sont franchement un peu cul-cul (le bébé chien, les héros un peu trop pleurnichards, surjouant à mort, sans parler de certains personnages juste inutiles à l’instar du gros et du pote à lunettes qui ne font absolument rien du début à la fin à tel point qu’on se dit qu’ils sont là pour finir décapités ou vampirisés mais… même pas…
Higanjima s’en sort par contre correctement niveau action. Même si certains effets spéciaux laissent franchement à désirer, surtout en ce qui concerne le bestiaire (aïe aïe, ça pique les yeux le gros monstre raté en synthèse), l’ensemble tient la route avec des combats assez nombreux et visuellement réussis, aussi bien au niveau de leur mise en scène bien nerveuse que des chorégraphies au sabre. Et pour rester fidèle au manga poussant relativement loin les scènes d’horreur d’après ce que j’ai pu en lire, on retrouve ici une bonne dose de gore : découpes au katana, têtes explosés, geysers de sang,… C’est souvent bref et on ne s’attarde pas sur les gros plans mais ça a le mérite d’avoir été fait en grande partie « à l’ancienne » (entendez par là que le sang n’est pas numérique) et par les temps qui courent, il faut le souligner.
Dommage que certains affrontement soient par contre eux complètement ratés, c’est le cas, comme cité plus haut, de celui contre le gros monstre qui sonne vraiment faux, faisant plus penser à une cinématique ratée de jeu video qu’à autre chose, où les combattants semblent perdus lorsqu’ils doivent frapper cette bête « virtuelle »… Ou encore le « kidnapping » du frère du héros par une harpie, déjà ridicule elle-même, qui est raté de A à Z où on sent bien comme il faut le fond vert où a été incrusté le décor.
Il y avait de bonnes idées mais dans l’ensemble Higanjima est un film raté. C’est bien beau d’avoir la Warner derrière pour donner du budget mais il faut savoir l’utiliser. Politiquement trop correct par rapport à ce que semble proposer le manga original, on se retrouve devant un film bien fade dont seules les scènes d’action lui évitent le naufrage (et encore, pas toutes…). On lui aurait préféré un ton bien plus sombre, ou à l’inverse bien plus fun pur qu’il retienne vraiment notre attention.
La fin annonce une suite, ça sera sans moi…
Note : 4/10