Titre : Gojira tai Megaro, Godzilla 1980, Godzilla 13: VS. Megalon, Godzilla contre Mégalon
Cast : Katsuhiko Sazaki, Hiroyuki Kawase
Durée : 82 min
Origine : Japon
Année : 1973
Genre : Kaiju Eiga
Réalisateur : Jun Fukada
Acteurs : Sazaki Katsuhiko , Kawase Hiroyuki , Dunham Robert
Synopsis : « Quand il n’y a plus de place sous la mer, envahissons la Terre » : tel est le slogan novateur du roi seatopiens ! Une invasion se prépare donc du côté du peuple de Seatopia, et leur atout majeur est Megalon, un gros monstre que Godzilla va encore devoir se farcir pour sauver ses amis humains. D’ailleurs, il sera aidé par Jet Jaguar, un robot fabriqué par ces derniers.
Avis de Slimdods :
Après un Ebirah, horror of the deep sympathiquement kitsch, voici Godzilla contre Mégalon où le Kaiju Bordel Eiga : yeah ! Fukada Jun nous revient bien moins en forme cette fois ci avec un Godzilla contre Mégalon rempli de défauts qui ne peuvent pas être pardonnés aussi facilement, comme ce fût le cas dans une certaine mesure avec Ebirah, horror of the deep ! Explication de suite!
Godzilla contre Megalon nous raconte les aventures trépidantes d’une troupe de gugusse dont un enfant (mais où est passé sa mère ?), d’un robot possédant une Intelligence Artificielle redoutable et de Godzilla qui a pour mission d’empécher la destruction de la terre par Mégalon et Gigan. Ces deux derniers obéissent aux ordres des Seatopiens, peuple de Seatopia (logique !) vivant sous Terre dans de magnifiques structures en plastique. Ça fait beaucoup de monde et de monstre d’un coup n’est ce pas ?
« I have a dream, des décors et pas de rasoir » s’exclame le roi du peuple de Seatopia.
Le film débute pourtant de façon confortable grâce à une entrée en la matière rapide et sans concession, avec une catastrophe terrestre accompagnée d’énormes faisceaux de lumière entraînant un brusque tourbillon dans un lac, conséquence probable de la création d’une faille souterraine ! Bien sûr, pendant cette catastrophe peu naturelle, un jeune garçon jouant non loin de là subira de prêt cette catastrophe et sera sauvé in extremis. Après une poursuite automobile plutôt sympathique, la suite se révèle bien nunuche voir insupportable, avec ce trop de n’importe quoi qui fini par nuire à l’ensemble, conséquence logique d’un Fukada Jun complètement à la ramasse niveau inspiration !
On sait maintenant d’où vient l’amour de Mike « God » Bay pour l’artillerie lourde !
Alors on sourira avec le design du mythique Jet Jaguar, le robot fabriqué par nos héros humains ! Il se déplace avec une gestuelle d’un kitsch inégalé et vole aux dessus des nuages avec des mouvements d’une souplesse aussi rigide qu’un Pinocchio scoliosé. Il devient même aussi grand que Godzilla quand ça lui chante grâce à des sfx qui ont extrêmement mal vieilli (ça pique vraiment les yeux). Puis quand vient Mégalon, la on commence réellement à pester devant un film qui se veut kitschement moins maîtrisé que Ebirah, horror of the deep, sans parler du monstre suivant et des Searopiens, peuple vivant dans une salle de contrôle tout droit sorti de la parodie de Star Trek made in les Inconnus! Un manque de budget n’est pas foncièrement synonyme de mauvaise qualité (voir Versus où encore Running out of time dans des genres différents), mais Fukada Jun aurait tout de même pu peser un peu mieux son ambition. Pourquoi faire si compliqué quand les choses peuvent être simple, pourquoi céder à la facilité de la quantité alors que c’est totalement injustifié ?
Jet Jaguar : votre ami, votre amant, votre copain, votre masseur, votre fantasme …
Pour couronner le tout, Fukada Jun n’arrive pas à recréer le charme de son précédent Ebirah, malgré le fait que le cahier des charges soit à priori bien fourni. Ainsi, on aura le droit à de la destruction massive de villes par Mégalon (sans aucune mise à l’échelle correcte ni de mouvement de panique de la population que l’on ne voit jamais), à des troupes militaires résistants à l’envahisseur à base de missiles et autres avions (scène quelconque), à des Seatopiens futuristes à la ramasse (et aux charismes ravageurs dans le mauvais sens du terme, mais je l’ai déjà dit), à un Mégalon poursuivant nos trois gugusses sans vraiment trop y croire, à des retournements de situations pittoresques et à une bataille finale mettant en jeu Godzilla et Jet Jaguar contre Mégalon et Gigan. Il est à noter que les introductions de ces différents monstres en amont sont complètement foirées, la palme revenant à Gigan, sorte d’insecte géant qui se voit apparaître après une explosion au seul et même plan auto répété (pour vous aider à comprendre, écoutez un disque rayé, c’est la même !), bref, c’est horrible !
Le côté obscur de Godzilla … aidé par le côté métallique de Jet Jaguar in fire !
Mais revenons à cette fameuse bataille finale qui avoisine les 20 minutes ! Tous les fans de baston et plus particulièrement de catch entres monstres seront aux anges, la question étant de savoir qui, d’un Undertaker jusqu’à un John Cena en passant par Hulk Hogan, se cache dans la peau de ces géants. Ce long final apocalyptique est tout de même bof mais ça reste bien marrant si on le prend au millième degrés. Impossible ainsi de ne pas se taper une barre quand on voit Godzilla et Jet Jaguar se féliciter et se serrer la pince entre eux, quand arrive Godzilla face aux deux monstres avec une hargne digne de Chabal ou quand Godzilla nous fait un super kick sorti de son imagination reptilienne. Franchement, ce combat est tout de même marrant en fin de compte, voir culte pour des raisons pas toujours très catholiques !
Peace and love humans … and kick my ass !
Mais le film reste tout de même navrant au final, c’est ennuyeux au possible avant d’arriver à ce long final assez fun, ce dernier n’excusant absolument pas le reste, à savoir trop de consistance pour pas grand-chose dans tous les domaines (réalisation juste passable, scénario quelconque, montage apocalyptique, charme absent, démystification de Godzilla tout comme les autres monstres, des jouets quoi), bref …
Note : 2/10
Article rédigé sur mon ancien blog.