Titre : Ghajini / கஜினி
Année : 2005
Durée : 2h44
Origine : Inde
Genre : Thriller Action / Romance
Réalisateur : A.R.Muragadoss
Acteurs : Surya Sivakumar, Asin Thottumkal, Nayantara, Pradeep Rawat et Riyaz Khan
Synopsis : Sanjay Ramasamy, homme d’affaires qui a fait fortune dans la téléphonie mobile, cherche à retrouver le meurtrier de sa femme Kalpana. Seulement, Sanjay souffre d’amnésie. Il lui est alors impossible de se souvenir d’événements qui ont eu lieu le quart d’heure précédent. Armé d’un minuteur, d’un polaroïd et d’une machine à tatouer, il va se faire justice lui-même.
Avis de Laurent : Thriller remarquable et remarqué, Memento lance définitivement la carrière de Christopher Nolan en 2000. Son scénario tortueux, magnifié par un montage antichronologique original, raconte l’histoire d’un homme souffrant de troubles de la mémoire, suite à un traumatisme crânien. Malgré son handicap, il part à la recherche du meurtrier de sa femme en se tatouant la peau avec les seuls indices qu’il possède afin de ne pas en perdre la moindre trace.
Pays spécialiste des remakes sauvages (citons à titre d’exemple Qayamat / Rock, Fight Club, Partner / Hitch ou encore Zinda / Old Boy), il faudra attendre 2005 pour que l’Inde se charge enfin de cuisiner Memento à sa sauce. Inutile de préciser qu’elle est diablement épicée. La grande particularité de ce Ghajini est qu’il est issu des studios du Sud de l’Inde avec toutes les spécificités qui vont avec. En effet, les productions tamoules et télougoues répondent à des codes cinématographiques différents des productions de Bombay. Plus typé, mais aussi plus violent et moins soucieux du marché de l’exportation, ce cinéma régional offre une alternative imprévisible, originale et massive aux réalisations du Nord de l’Inde.
Ghajini laisse la construction inversée du film original de Nolan de côté, mais reprend l’idée de base du personnage amnésique qui cherche à venger le meurtre de sa bien-aimée. Scindé en deux époques différentes (présent et passé), le récit se compose à la fois d’une romance à l’indienne et d’un revenge movie bien sadique. L’histoire d’amour entre Sanjay et Kalpana est des plus classiques et concentre quelques bonnes séquences de comédie et l’ensemble des passages musicaux qui assurent l’essentiel du spectacle. La seconde partie de Ghajini est, quant à elle, axée sur l’action et la chasse à l’homme que se livre Sanjay pour se faire justice. A.R.Muragadoss exploite le savoir-faire des Tamouls dans les séquences musclées et violentes, malgré quelques scènes passablement chorégraphiées à la sauce Matrix. Heureusement, le plaisir reste intact et le finish offre même un twist improbable comme seule l’Inde est encore en mesure d’en proposer.
En ce qui concerne l’interprétation générale, A.R.Muragadoss ne s’est pas trompé sur la marchandise avec un Surya Sivakumar phénoménal et On Fire au plus haut point. Son look étrange de tatoué inspiré du film de Nolan assure l’essentiel de la beauté graphique du film. On retrouve aussi les ravissantes Asin Thottumkal (Dasavathaaram) et Nayantara (Chandramukhi, Sivaji: The Boss) pour lui tenir la réplique.
Ghajini est donc au final un thriller efficace mais perfectible qui montre le potentiel des films tamouls lorsqu’il s’agit de casser du mobilier sur des gangsters locaux. 2008 est une date importante car A.R.Muragadoss propose une nouvelle version de son film, calibrée cette fois-ci pour le public hindi, avec un casting de folie : Amir Khan (Rang De Basanti, Lagaan, 1947: Earth), Mohit Ahlawat (Shiva) et une nouvelle fois Asin Thottumkal.
Note : 6/10