Titre : Flag
Année : 2006
Durée : 1h42
Origine : Japon
Genre : Animé
Réalisateur : Terada Kazuo
Synopsis : L’Uddiyana, petit pays du Moyen-Orient, est meurtri par une longue et violente guerre civile. Les forces armées internationales peinent à pacifier la situation quant un jour, une journaliste va apaiser les tensions grâce à un cliché du drapeau des Nations-Unis d’une force symbolique sans commune mesure. La photographie va alors symboliser la paix fragile dans ce pays jusqu’au jour où le drapeau sera volé …
Avis de Laurent : Réalisé par Terada Kazuo en 2006, connu en France pour avoir initié la célèbre série Ulysse 31, le film Flag est un condensé d’une série animée centrée sur le photojournalisme de guerre. L’action se situe dans le pays imaginaire de l’Uddiyana, territoire malmené par une guerre civile sur fond de tensions ethniques et religieuses.
L’originalité principale de Flag tient dans sa narration plutôt inédite dans le monde de l’animation. En effet, l’essentiel du récit est transmis de manière subjective via le regard de l’objectif de la journaliste accompagné de sa voix-off. L’Uddiyana est un univers fascinant qui mélange cultures bouddhistes et musulmanes avec une confusion dans les repères habituels parfaitement maîtrisée. Cette confusion des coutumes et des folklores est aussi renforcée par une confusion des époques. En effet, on retrouve aussi bien l’univers contemporain de ce début de second millénaire avec l’intrusion de vaisseaux de guerres propres aux animés japonais de science-fiction. Les mechas côtoient, sans aucun complexe anachronique, les pick-up trafiqués des rebelles et autres kalachnikovs d’un autre temps. Flag brouille les pistes et fascine de par son contexte à la fois accessible et ultra fictionnel.
Pourtant, cette narration originale trouve de graves faiblesses. En effet, elle ne se renouvelle jamais dans la durée. Ainsi, la répétitivité des séquences finit par agacer. Au final, Flag peine réellement à trouver le bon rythme. Peut-être que le format du long-métrage issu d’un re-montage de la série n’est pas la forme optimale pour apprécier l’œuvre à sa juste valeur. Par ailleurs, la voix-off fatigue lors de monologues interminables sur le pourquoi du comment du photojournalisme avec une subtilité dégrossie à la truelle. La justesse fait malheureusement place à une lourdeur indescriptible, notamment dans une dernière partie pourtant visuellement impeccable.
Vous l’aurez compris, l’œuvre re-montée de Terada Kazuo ne convainc que partiellement mais le concept de base était aussi ambitieux que risqué. Les amateurs d’originalité et de mélange des genres y trouveront néanmoins leur bonheur avec une mise en scène fascinante et originale d’un monde imaginaire qui rappelle astucieusement certaines régions du globe qui monopolisent l’actualité.
Note : 5/10