[Avis] Ero Kowai Kaidan Dai 1 No Kai: Iguana Onna, de Tomomatsu Naoyuki

Titre : Ero Kowai Kaidan Dai 1 No Kai: Iguana Onna / Iguana Woman / エロ怖い怪談 第壱之怪 イグアナ女
Année : 2010
Durée : 1h12
Origine : Japon
Genre : Y a un lézard
Réalisateur : Tomomatsu Naoyuki

Acteurs : Yoshizawa Akiho, Ishii Ryô, Shijimi et Yoshioka Mutsuo

Synopsis : Ayaka pense avoir trouvé l’homme de sa vie lors d’une soirée rencontre dans un bar. L’homme s’appelle Hiroshi, travaille pour une grande boite japonaise, il est classe, il sait cuisiner, l’homme parfait. Mais rapidement, Ayaka se sent épiée, recevra des sms de menace, car Saori, l’ex de Hiroshi, ne semble pas vouloir lâcher prise. La pauvre, vivant dans un petit appartement avec des iguanes, ne reculera devant rien pour récupérer Hiroshi et faire perdre la tête à Ayaka.

Avis de Rick :
Iguana Onna (Iguana Woman) est le premier opus d’une série de 4 films, les Ero Kowai, qui sont des petits films de V-Cinema érotiques et fantastiques. Les deux premiers films sont réalisés par Tomomatsu Naoyuki, réalisateur avec qui j’ai au départ eu beaucoup de mal après son premier film, le détestable Eat The Schoolgirl, puis que j’ai appris à plus apprécier avec Maid-Droid et Vampire Girl VS Frankenstein Girl (oui ok, il l’a juste coréalisé, le talent devait venir d’ailleurs). Les deux films suivants sont réalisés par Kawano Kôji, qui nous a livré récemment les sympathiques et mal foutus Attack Girls’ Swim Team VS The Undead et Cruel Restaurant. Bref, une série qui s’annonce sympathique et pas prise de tête. On sait à quoi s’attendre avec un tel titre et de tels metteurs en scène : des scènes de culs, des idoles ou actrices AV, du sang, des monstres en caoutchouc. Et finalement, cet Iguana Onna s’avère une surprise, puisque Tomomatsu préfère tourner le dos à tout ce qu’on attend de lui et de son film. Vous voulez du cul, vous voulez du gore mal fait, des giclées de sang (ou d’autres choses) et des monstres en plastiques ringards ? Il n’y aura rien de tout ça dans Iguana Onna. Mais, du moins pour moi, le film a pleinement marché à la fois pour cette raison, et également parce que si le métrage n’est pas parfait, il a tout de même quelque chose à nous proposer, ce qui le distingue de pas mal d’autres métrages du réalisateur.

Tout commence dans un bar où se retrouvent plusieurs célibataires. Il y aura de tout bien entendu, du mec bizarre, au sérieux business man, en passant par la fille timide. Et c’est lors de cette soirée que Ayaka, notre personnage féminin principal, va tomber sur Hiroshi. Le courant passe bien, et les deux se donnent immédiatement rendez vous pour une petite partie de jambes en l’air, voir plus si affinité. Et immédiatement, le réalisateur, doté d’un budget minuscule et d’une équipe plus que réduite, nous annonce le danger à venir avec Saori, une jeune femme étrange retranchée chez elle parmi des iguanes (il fallait bien en caser) qui ne sort que pour espionner Hiroshi, son ex. Bien entendu sa nouvelle conquête ne va absolument pas lui plaire, et Saori va tout faire pour que le couple ne fonctionne pas.

Avec un tel point de départ, on peut limite penser  un drama pour adolescent comme il en existe par centaine, heureusement, il n’en sera rien. Mais comme dit, on n’aura pas non plus de gerbes de sang et du sexe à gogo. Le sexe est pourtant au cœur de l’histoire, avec le passé des personnages se dévoilant petit à petit, et il y aura bien deux petites séquences érotiques dans le métrage. Mais celles-ci ne doivent pas durer cinq minutes en tout, et finalement, vu le résultat assez mauvais à l’écran, on ne s’en plaindra pas. Mais qu’est ce que le film nous propose alors ? Et bien, tout simplement des personnages et une ambiance. Il faut bien avouer que pour un métrage de V-Cinema devant être avant tout érotique et fantastique, le film possède des personnages plutôt intéressants et détaillés (pour cause, il n’y en aura pas beaucoup). Grande surprise, les acteurs s’en sortent plutôt bien, sans en faire des tonnes et surtout en sachant rester naturels à l’écran. Plutôt un bon point pour l’actrice jouant Ayaka, Yoshizawa Akiho, plutôt habituée à jouer de ses charmes, et déjà aperçue dans les deux opus de Maid-Droid pour Tomomatsu également. Mais là où le réalisateur parvient un petit exploit, c’est dans ces scènes d’ambiances, aidé par des bruitages pourtant tout cons. Il parvient à faire monter une petite tension au fur et à mesure des scènes (bon on ne frissonnera pas non plus hein, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dis), et rendra son film très intriguant, en adoptant la méthode du « moins on en voit, plus on sera intéressé ». Dans le cas de ce Iguana Onna, c’est en effet le cas.

Car il faudra attendre la séquence finale pour voir la femme iguane n du titre. Et encore, cela ne sera que dans deux scènes très courtes, et finalement pas très réussies. C’est dans tout ce qui précède que le réalisateur s’en sort. L’ambiance dans l’appartement de Saori, les différentes filatures en vues subjectives, les scènes étranges qui s’enchaînent et nous laissant finalement avec pas mal de zones d’ombre dans l’histoire. S’il arrive, en restant ce qu’il est (un pur produit d’exploitation de V-Cinema emballé rapidement sans ambitions – certains diront sans talent également), à faire monter la sauce la plupart du temps, cela lui donnera une faiblesse de plus, puisque son final, arrivant assez rapidement (le film est court en plus) et ne fournissant jamais d’explications se retourne contre lui, et nous laisse avec un sentiment mitigé, mais pas non plus désagréable. En fait, Iguana Onna aurait pu être un excellent court métrage, en le raccourcissant déjà de quelques tares : ces scènes érotiques par exemple. Un comble pour un métrage de ce genre. Réservé uniquement aux habitués du V-Cinema, Iguana Onna en surprendra autant qu’il en décevra, mais reste un produit plutôt bien emballé pour passer un bon petit moment. Ce que les autres opus de la saga ne parviendront pas à faire, alternant ennui, scènes de sexe ratées et effets sanglants trop discrets.

Note : 5/10

Peu érotique, pas sanglant et sans monstres géants baveux, Iguana Onna surprend en misant tout sur l’ambiance. Pas exceptionnel, mais absolument pas désagréable.

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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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