[Avis] Deadend of Besiegers, de Cheung Siu-Wai

Titre : Deadend of Besiegers / The Japanese Warrior / 武林圣斗士
Année : 1992
Durée : 1h24
Origine : Hong-Kong
Genre : Arts Martiaux
Réalisateur : Cheung Siu-Wai

Acteurs : Yu Rong-Guang, Cynthia Khan, Ji Chun-Hua, Yu Hai, Gan Tak-Mau, Dale Cook, Chang Rong, Wong Wa

Synopsis : Un artiste martial japonais du nom de Wuwechimatao (Yu Rong-Guang) se rend en Chine pour apprendre le kung-fu, et plus principalement le style du Dog’s Fist. Malheureusement pour lui, il embarque sur le mauvais bateau et se retrouve en compagnie de pirates qui veulent attaquer la côte chinoise et y kidnapper des enfants en échange d’argent. Wuwechimatao va essayer de se cacher dans un petit village mais les habitants, le prenant pour un pirate, vont essayer de le chasser par tous les moyens…

Avis de Cherycok :
Four absolu au box-office lors de sa sortie, Deadend of Besiegers ne manque pourtant pas de charme. Tourné dans de jolis décors et avec un budget qui semble conséquent malgré l’aspect parfois un peu cheap du film, il a sans doute souffert de la concurrence très rude en matière de films d’arts martiaux à cette époque et ce malgré la présence de deux stars du genre de cette période, à savoir Cynthia Khan popularisée par la série des In The Line of Duty, et Yu Rong-Guang (Iron Monkey) dont les talents martiaux ne sont prouver. Surtout qu’une fois de plus, le film traite des différents qui ont souvent opposé la Chine et le Japon.

En effet, depuis bien longtemps, et jusqu’à encore récemment avec Ip Man, les personnages japonais ont toujours été présentés comme des ennemis, souvent d’ignobles personnages sans aucune pitié. C’est également le cas ici avec les pirates qui veulent capturer des enfants d’un petit village pour demander une rançon par la suite. Sauf que le personnage principal, un japonais lui aussi, a des intentions bien plus nobles qui sont d’apprendre le kung-fu afin d’élargir ses compétences martiales et d’aider les villageois à mettre en déroute leurs assaillants. Il va d’ailleurs être souvent mis à mal par les chinois eux même qui ne vont pas hésiter, dans un racisme primaire anti-japonais, à le rouer de coups et le chasser par tous les moyens. On voit bien que le réalisateur chinois montre que ses compatriotes ne valent parfois pas mieux que leurs opposants japonais et c’est assez rare pour que cela soit souligné.

Mais rassurez-vous, Deadend of Besiegers n’est pas un brulot sur cette rivalité sino japonaise mais bel et bien un film d’arts martiaux de divertissement. Et les combats sont nombreux. Même si les chorégraphies de Yu Rong-Guang ne tiennent pas du génie, elles sont néanmoins très propres et les affrontements, que ce soit à mains nues ou au katana, sont réussis, bien nerveux, tirant parfois vers la comédie (le passage avec l’ongle « fou »). Le long final vaut le détour rien qu’à lui seul, où des samouraïs vont attaquer un temple Shaolin. Le film change d’ailleurs un peu de ton en devenant plus brutal, les morts bien plus violentes et les cascadeurs en prennent pour leur grade : meubles explosés, traversées de murs, éjections par les fenêtres, immolation,…
Le charismatique Yu Rong-Guang est comme toujours impeccable, enchainant les coups et figures avec une facilité déconcertante contrairement à Cynthia Khan qu’on remarque souvent doublée dès qu’il s’agit de faire quelques pirouettes. Même si elle enchaîne quand même bien niveau martial, c’est dommage de voir qu’elle ne s’implique pas un peu plus dès que cela devient un peu plus aérien. A noter le quota réglementaire de gweilo en la présence de Dale Cook, ancien champion de Kickboxing, affublé ici d’un accoutrement ridicule, tout de collant et collerette vêtu, qui délivre néanmoins un combat qui tient la route à base de coups secs et nerveux lors d’un flashback au Japon.

A noter que Cheung Siu-Wai a pris le temps de développer un peu ses personnages. Ca reste succinct mais cela permet de s’attacher à eux. Que ce soit le flashback cité plus haut, le personnage de Wuwechimatao qui va se prendre d’amitié pour une petite fille, ou les nombreuses disputes familiales sur fond d’histoire de mariage, on notera un effort pour ne pas juste enchainer les scènes d’action sans vraiment de liant entre elles. Elles permettent également de donner un ton plus léger au film, vu qu’elles sont toutes tournées vers la comédie.
Il s’en dégage par ailleurs un ton très old school par moment, à commencer par la musique de Chen Yong-Tie et Cheung Shiu-Tung qu’on croirait toute droit sortie d’un film de la belle époque Shaw Brothers, mélange de musique chinoise traditionnelle avec parfois un sursaut de style occidental, ce qui donne un cachet particulier à ce Deadend of Besiegers.

Si on arrive à passer outre les incohérences, comme par exemple le héros qui apprend à parler chinois en un ou deux jours (c’est vrai quoi, pourquoi s’emmerder…), qu’il ne se rende même pas compte lorsqu’il prend le bateau qu’il n’est pas avec des marchands mais avec des pirates, où encore les explications historiques douteuses sur certains arts martiaux, Deadend of Besiegers remplit haut la main son contrat. Sans être un chef d’œuvre du genre, les nombreux combats et les passages comiques réussis en font un bon divertissement qui ravira bon nombre d’amateurs de films d’arts martiaux.

Note : 7/10

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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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