[Avis] Darna Zaroori Hai, de Ram Gopal Varma

Titre : Darna Zaroori Hai/ डरना ज़रूरी है
Année : 2006
Durée : 1h50
Origine : Inde
Genre : Horreur
Réalisateurs : Ram Gopal Varma, Manish Gupta, Sajid Khan, Jijy Philip, Prawal Raman, Chekravarthi, Vivek Shah

Acteurs : Amitabh Bachchan, Ritesh Deshmukh, Anil Kapoor, Mallika Sherawat, Manoj Pahwa, Randeep Hooda, Zakir Hussain, Sunil Shetty, Sonali Kulkarni, Rajpal Yadav, Bipasha Basu, Arjun Rampal, Makrand Deshpande, Isha Koppikar, Nisha Kothari

Synopsis : Film composé d’une série de 7 sketchs horrifiques.

Avis de Laurent : Après le non-succès mérité de Darna Mana Hai, Ram Gopal Varma récidive dans le genre de films à sketchs horrifiques. La recette reste la même, à savoir une team composée de réalisateurs plus ou moins confirmés (Ram Gopal Varma et Jijy Philip) et des acteurs indiens bankables (Amitabh Bachchan, Anil Kapoor, Sunil Shetty ou encore Arjun Rampal). Darna Zaroori Hai est introduit par deux histoires prétextes correctement réalisées par Sajid Khan et Manish Gupta (scénariste de D et Sarkar) mais sans intérêts particuliers. Tout d’abord un fan de films d’horreur doit traverser un cimetière pour rentrer chez lui après être allé voir Darna Mana Hai au cinéma (sic). Ensuite, un groupe d’enfants se retrouve coincé dans une maison isolée tenue par une vieille dame qui décide de leur raconter 5 histoires horrifiques pour passer le temps. Chaque histoire est alors mise en scène par un cinéaste différent.

The Professor : Le premier sketch, réalisé par Ram Gopal Varma en personne, présente un professeur campé par Amitabh Bachchan hanté par un fantôme. Comme la plupart des productions horrifiques récentes de Ram Gopal Varma, la technique impeccable ne permet pas de compenser un climax inexistant. Quant à Amitabh Bachchan, il dessert l’ensemble par un surjeu mal canalisé.

One Call Please : Un homme victime d’un accident se réfugie dans une maison tenue par un couple plutôt étrange et blagueur. Prawal Raman n’est pas un réalisateur connu, mais son implication dans Darna Mana Hai lui a probablement permis d’acquérir les bases pour gérer ce genre d’exercice de style. Sans doute le sketch le mieux maîtrisé dans le rythme avec quelques retournements de situations relativement bien amenés.

Life is Risky : Vivek Shah (Mr Ya Miss, Risk) présente le récit surprenant d’un commercial qui vend des polices d’assurance et qui s’incruste chez une famille sans histoires. Il leur impose une méthode de vente plutôt violente. Outre le fait de retrouver Sunil Shetty dans un autre registre (habituellement c’est un gros bras de Bollywood), ce troisième segment est suffisamment inquiétant et original pour sortir du lot.

The Director : Un réalisateur veut coucher sur pellicule un film d’horreur. Une auto-stoppeuse rescapée d’un accident va lui être sa source d’inspiration. Ce segment est très convenu et plombé par un twist malvenu même si Anil Kapoor impose toujours autant sa classe légendaire. Jijy Philip, déjà crédité de la réalisation de My Wife’s Murder en 2005 avec ce même Anil Kapoor, déçoit alors qu’il est clairement l’un des espoirs du cinéma de genre en Inde.

Ma … : Un jeune homme sauve une fille un soir de pluie. Il se retrouve ensuite accusé d’un crime qu’il n’a pas commis. Cette histoire de possession réalisée par J.D. Chakravarthi, l’un des acteurs fétiche de Ram Gopal Varma, est graphiquement la plus intéressante mais reste trop vite expédiée pour convaincre totalement. Sans doute symptomatique de ce qui marque les limites du concept.

En définitive, Darna Zaroori Hai reste un produit assez inédit dans le paysage cinématographique indien qui ne nous avait, jusque là, jamais habitué à un tel exercice de style. Il s’agit d’une réponse originale aux fameuses réalisations panasiatiques que sont les Three et Three … Extreme ou encore les productions thaïlandaises telles que Bangkok Haunted et 4Bia même si on peut regretter un traitement peu marqué par les codes cinématographiques indiens. Même si techniquement et graphiquement l’équipe de réalisateurs proposée par Ram Gopal Varma assure un savoir-faire évident, on regrettera une faible durée de chaque segment qui ne permet pas d’aller au bout de chaque idée. Chaque sketch semble alors malheureusement trop vite expédié ou tout simplement bâclé. Reste que ce type de réalisation peut permettre au célèbre réalisateur / producteur Ram Gopal Varma de screener sans trop prendre de risques quelques nouveaux talents parmi la nouvelle vague de cinéastes de genre à Bombay.

Note : 4/10

 

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Auteur : Laurent

Un des membres les plus anciens de HKmania. N'hésite pas à se délecter aussi bien devant un polar HK nerveux, un film dansant de Bollywood, qu'un vieux bis indonésien des années 80. Aime le cinéma sous toutes ses formes.
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