Lors d’une soirée, un homme est assassiné sous les yeux de Darren et Alex, deux jeunes membres des forces spéciales de la police de Shanghai. L’enquête les conduit chez le très puissant Oncle Ma. Malgré les pressions de leur hiérarchie, les deux hommes décident de faire la lumière sur cette affaire. Tony Lau, le redoutable bras droit d’Oncle Ma, est impliqué dans ce crime. Il semble vouloir s’affranchir de son employeur pour monter un trafic de drogue avec Coolio, un Américain peu scrupuleux. Une mystérieuse jeune femme rôde et personne ne sait vraiment dans quel camp elle se trouve. Pour les deux agents spéciaux, la traque va rapidement devenir extrêmement dangereuse.
Avis de Rick :
Avant de me lancer dans la vision de China Strike Force, j’avais entendu du bon et surtout beaucoup de mauvais. Il faut dire que connaissant le réalisateur, ce brave Stanley Tong, on ne pouvait pas attendre grand-chose du métrage. Après un Police Story 3 et un Jackie Chan dans le Bronx, tous les deux d’honnêtes factures, le père Tong aura signé toujours avec Jackie Chan deux films pas franchement convaincants et assez boiteux : Contre-Attaque et The Myth. Pourquoi ne parler que des productions Stanley Tong en collaboration avec Jackie Chan ? Car China Strike Force joue exactement dans la même catégorie, mais sans Jackie au casting. Explications !
Tourné pour les fêtes de fin d’année à Hong Kong, China Strike Force semble tout faire pour viser un public international : tournage en Chine Mainland, casting international, mélange de mandarin et d’anglais, bêtisier de fin façon Jackie Chan, combats, cascades. Oui, tout est là. Et tout est poussé à l’extrême qui plus est ! Cascades de fous, combats originaux, et parfois trop câblés. Malheureusement, ce côté assez extrême, on le retrouve également dans les nombreux défauts du film. Ainsi, suivant notre taux de tolérance, China Strike Force pourra être un nanar plutôt fun avec de l’action très sympa, ou une œuvre devenant insupportable après seulement quelques instants. Car soyons clair, le film va loin, parfois même bien trop loin.
Des qualités donc, il en a. En premier lieu, on pourra parler de l’action. Heureusement assez fréquente, les différents acteurs vont nous offrir des coups plutôt sympas, montrer leur souplesse. Aaron Kwok prouve qu’il a du talent à ce niveau (heureusement, car le jeu d’acteur, c’est à revoir). À ces côtés, Mark Dacascos, aucune surprise, l’homme sait se battre et nous livre quelques bonnes performances. Niveau action, le métrage contient deux moments de bravoures. Le premier, que l’on pourra diviser en deux, concerne les poursuites automobiles. Une poursuite en moto qui a due par moment faire mal comme le prouve le bêtisier, et une plus inventive avec une Lamborghini et une formule 1 (oui oui).
Quand il le veut, Stanley Tong sait filmer, sans génie certes, mais correctement, et les poursuites en sont la preuve. Le second morceau de bravoure sera son long final, ou tout le monde se met un peu sur la gueule, et se finissant dans un lieu assez inhabituel pour un combat, apportant ainsi inventivité et relevant le niveau de ce qui précédait finalement. Au niveau des bonnes choses, on pourra également citer l’entraînement de la police en guise de scène d’ouverture, ou tout simplement la plastique de Fujiwara Norika, absolument sublime à chaque instant (et pas que sa plastique, son visage également), à défaut d’être convaincante une seule seconde dans son rôle. Pour le spectateur masculin qui ne sait pas dans quoi il s’aventure (paix à son âme…), le charme de l’actrice peut faire son effet.
Car oui, si l’action est en soit très sympathique et le casting plutôt sympathique sur le papier, il y a tout le reste, et là, Stanley Tong, qui coécrit le scénario, fait preuve d’un mauvais goût extrême. Passons le scénario, simple comme souvent, qui ne mérite même pas que l’on s’attarde dessus (les méchants sont très méchants, les gentils très gentils, y a une infiltrée, un ripoux, tous les classiques quoi), et attardons nous sur ce qui blesse vraiment. Déjà, la musique, allant des morceaux de rap signés Coolio (sic) à la musique de film érotique du dimanche soir pour les moments dit romantiques… L’emballage sonore nous tue les oreilles, c’est par moment même insupportable, mais il n’y a pas que ça. Si les scènes d’action remportent l’adhésion, il n’y a pas que ça, et entre les deux, il y a des dialogues, et des personnages, qui doivent évoluer. Les personnages n’ont aucune profondeur déjà.
Je sais, ce n’est pas ce qu’on demande à China Strike Force, mais le souci, c’est que les acteurs ne vont pas aider. Bons artistes martiaux, Mark Dacascos et Aaron Kwok sont inexpressifs et vides au possible. Fujiwara Norika n’est pas crédible un instant comme cité plus haut, mais bien entendu, il y a pire, pire que tous ces talents réunis, il y a… Coolio. En plus de nous abreuver de sa « splendide » musique tout le long du film, il joue le rôle de Coolio (inventivité des noms), et c’est tout simplement insupportable. Râpant ses dialogues plus qu’autre chose, sortant des vannes racistes toutes les cinq secondes (les chinois, les japonais, tout le monde y passe, et avec Mark, les noirs y passent aussi), c’est tout simplement insupportable, mais en même temps… ça laisse perplexe, de voir un film allez aussi loin volontairement dans ces mauvais côtés comme dans ses bons.
Stanley Tong prouve une nouvelle fois qu’il n’a pas vraiment de talent, mais fait preuve d’enthousiasme quand il doit filmer l’action… et d’un mauvais goût extrême pour tout le reste.
Titre : China Strike Force – Leiting Zhanjing – 雷霆戰警
Année : 2000
Durée : 1h43
Origine : Hong Kong
Genre : Action
Réalisateur : Stanley Tong
Acteurs : Aaron Kwok, Fujiwara Norika, Mark Dacascos, Coolio, Leehom Wang, Ruby Lin et Paul Chun
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