[Avis / Test blu-ray] Assault Girls, de Oshii Mamoru

Titre : Assault Girls / Avalon (f) / アサルトガールズ
Année : 2009
Durée : 1h10
Origine : Japon
Genre : Science-fiction

Réalisateur : Oshii Mamoru

Acteurs : Fujiki Yoshikazu, Kikuchi Rinko, Kuroki Meisa, Saeki Hinako

Synopsis : Dans un futur proche a été créé le monde virtuel d’Avalon, une simulation de jeu de guerre illégal attirant une jeunesse perdue et désabusée. A l’intérieur, un monde-test nommé Avalon-F est accessible aux joueurs les plus chevronnés désirant se confronter aux ennemis les plus puissants. Parmi eux, trois superbes mercenaires nommées Lucifer, Gray et Colonel se sont mis en tête de chasser le terrifiant monstre des sables qu’aucun autre joueur n’a jamais réussi à approcher …

Avis de Laurent : Réalisé en 2001, Avalon a marqué toute une génération de spectateurs avides de nouvelles sensations cinématographiques. Mélangeant habilement séquences live avec ce que l’animation proposait de mieux à l’époque, Oshii Mamoru inventait un cinéma nouveau et hybride saupoudré d’un message d’une rare finesse. Au-delà de la qualité technique et de l’approche philosophique de son œuvre, Oshii Mamoru proposait un film étrange et immersif ponctué par une bande son exceptionnelle signée Kawai Kenji.

Presque une décennie sépare Avalon de sa fausse séquelle Assault Girls. Ce dernier base son récit dans un univers comparable mélangeant la réalité et le virtuel sans que la frontière soit clairement définie. On retrouve donc cette simulation de jeu de guerre illégal dans laquelle trois combattantes cherchent à vaincre le terrible monstre des sables. Lucifer, Gray et Colonel sont respectivement incarnées par Kikuchi Rinko (Map of the Sounds of Tokyo), Kuroki Meisa (Crows Zero) et Saeki Hinako (Uzumaki). Jonglant entre le japonais et un anglais approximatif, ces trois guerrières compensent un film visuellement assez vide par leur plastique impeccable. Oshii Mamoru a eu la bonne idée de leurs affubler quelques caractéristiques comportementales intéressantes ainsi qu’un look recherché relativement réussi. Malheureusement, une fois que l’on a fait le tour entre le design des personnages, le mecha de la fin du film et l’allure des armes de guerres, il ne reste plus grand-chose de vraiment intéressant dans Assault Girls. En effet, Assault Girls est une œuvre fauchée qui est aux antipodes de la singularité d’un film comme Avalon. Tous les poncifs qui caractérisent habituellement le cinéma d’Oshii Mamoru sont maladroitement recyclés jusqu’aux citations philosophiques sans queues ni têtes qui agrémentent le métrage. Le manque d’ambition sur son film se traduit par un décor mochement épuré, des séquences répétitives et des dialogues creux. Même le score de Kawai Kenji sent le réchauffé et Assault Girls n’arrive jamais à surprendre. Quelques séquences déjantées viennent tout de même esquisser une once de plaisir mais la comparaison avec l’original pique clairement les yeux.

Assault Girls ne fait pas honneur au film sur lequel il s’appuie. Répétitif est très faible dans sa réalisation, il est tout au plus une œuvre bis bien habillée mais Oshii Mamoru est clairement capable de faire beaucoup mieux avec moins de moyens. La courte durée du film permet de relativiser et que sur ce coup là, Oshii Mamoru n’avait pas grand-chose à raconter.

Note : 4/10

 Avis de Jang Gerald :
8 ans après Avalon, véritable petit bijou, Oshii Mamoru décide d’en tirer une séquelle, nommé Assault girls.
Cette nouvelle excitera bien évidemment des millions d’individus à travers le monde (bah oui, des filles surarmées à l’assaut du monde d’Avalon !), mais une fois le projet achevé et le film sorti dans son pays, c’est un véritable déluge de critiques assassines, une décéption aussi énorme que le talent de son réalisateur.

En voyant ce Assault girls, il y a en effet de quoi être méchament frustré, à commencer par une introduction laborieuse et interminable (10 minutes, pour 1h 10 de métrage), essayant comme elle peut de nous expliquer le monde dans lequel se déroule l’intrigue en imbriquant des connotations intellectuelles quelque peu hasardeuses à défaut d’être précises, rebutant ainsi le spectateur n’ayant pas vu Avalon, et emmerdant celui qui avait déjà vu au préalable ce chef d’oeuvre lyrique.

 

Autant dire que cela commence mal, assommé par cette stupide et inutile présentation, le spectateur sera enfin réveillé par l’arrivée des 3 donzelles principales, superbement vêtues et armées, à la plastique et à la beauté à la limite du subliminal.
Malheureusement, le spectateur se verra vite rattrappé par un engourdissement ancéphale, dù à une mise en scène abysalle au possible, renforcée par un unique décor aussi vide que moche.Même les apparitions féminines n’auront plus aucun effet sur nous, au contraire, elles deviendront vite agaçantes (surtout Lucifer et ses danses languissantes), à force de se ballader dans des cadrages atroces et répétitifs, où leurs état d’âme et quête spirituelle n’ont ni queue ni tête.
Personne n’a l’air de croire en ce projet à en juger les prestations lamentables des acteurs, même le grand Kenji Kawaï nous livre une partition redondante et sans âme !

Ce n’est pas non plus l’histoire qui nous sortira de ce coma artificiel, d’une transparence vertigineuse, coupée en plusieurs parties, où les aspects religieux essayent de faire passer la pilule de cette série Z où rien ne se passe.
Oshii Mamoru accouche donc d’un long métrage aussi vide intellectuellement que l’unique décor, aussi lent que l’escargot, aussi con que le seul homme du film, et aussi laid que ces gigantesques vers (aux SFX foireux).

 

Bref, ce Assault girls n’est même pas drôle (Oshii aurait pu se laisser aller à une parodie sympathique, à en croire une scène navrante, tout droit sortie d’un Miike Takashi), très loin d’être divertissant, plus qu’anecdotique.
Ce spectacle affligeant s’offre même le luxe d’être incroyablement vulgaire.

Que reste-t-il alors de ce désastre ?
Rien, hormis ce malheureux sentiment que son auteur a lamentablement annihilé en l’espace d’1h10 (le film paraît interminable pourtant) ce qu’il a miraculeusement mis en place sur une bonne partie de sa filmo, et plus particulièrement avec Avalon bien évidemment.
Une autodestruction artistique comme on en voit que très rarement…heureusement !

 

Note : 2/10

Caractéristiques techniques :
Editeur : We Prod   blu-ray
Vidéo : 16/9 compatible 4/3 Format 1.85
Un master très propre où la compression se fait discrète. Des couleurs ternes bien retranscrites que viennent parfois cassées les superbes armures des « assault girls ».Belle tenue dans l’ensemble hormis l’introduction au grain (voulu) parfois prononcé.

 Son : Français DTS HD et Anglais DTS HD
Des pistes HD (pour les puristes) qui font correctement leur travail, mais le mixage du film pêche par un manque de détails flagrant, et une bo signée Kenji Kawaï très timide (mais aussi sans saveur). Le doublage français reste tout à fait honorable, surtout comparé au fait que le film ait été tourné dans un anglais plus qu’approximatif.

 Sous-titres : Français
Rien à dire, en même temps les dialogues se font rares.

 Bonus : bandes annonces
Rien à se mettre sous la dent, exception faite des bandes annonces du catalogue de l’éditeur, bien dommage !

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Auteur : Jang Gerald

Fan de Jackie Chan depuis son plus jeune âge, mais aussi de John Woo où « action non-stop » prenait pour moi un vrai sens. The Blade de Tsui Hark fut un choc viscéral comme jamais. Rapidement tourné vers l'import, cette véritable passion n’a jamais cessée de s’accroître...
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