Titre : Amer Béton / Tekkon Kinkreet / Tekkon kinkurīto/ 鉄コン筋クリート
Année : 2006
Durée : 110 min
Origine : Japon
Genre : Aventure et Yakuza
Réalisateur : Michael Arias
Synopsis : A Trésorville, deux frères inséparables et orphelins nommés Noir et Blanc font la loi. Depuis les bas fonds des lieux jusqu’aux sommets des tours, ils n’hésitent pas à chasser brutalement tous ceux qui essayent de prendre possession du quartier.
Un jour, un yakuza nostalgique de l’endroit y refait son apparition. La guerre est bientôt ouverte entre les deux jeunes garçons cramponnés à leur territoire et la mafia qui cherche à s’en emparer. Serpent, l’un d’entre eux, a un plan bien précis pour transformer la ville et est prêt à tout pour y parvenir, dont tuer les deux jeunes orphelins. De leur côté, deux policiers tentent tant bien que mal de faire régner un semblant d’ordre dans le quartier et s’intéressent de près à Noir et Blanc.
Et c’était sans compter sur l’ombre planante du minotaure, le véritable maître de la ville …
Avis de Slimdods : Il y a comme une odeur de mixité dans les images de cet anime. Quand un réalisateur occidental (américain, bah vi !) décide d’aller au pays du soleil levant manager une équipe de Japonais talentueux, ça donne Amer Beton, un anime unique et virevoltant. Adapté d’un manga inconnu de mon cerveau (Tekkon Kinkreet), l’anime nous permet de suivre les aventures de deux jeunes enfants rois des rues de Trésor Ville, ville portant malheureusement bien mal son nom au vu de la mafia toujours avide de pouvoir et de richesse. Ces adultes ont un plan pour s’en mettre plein les poches mais bien évidemment, Noir, le plus turbulent de la bande, ne va pas laisser ces adultes prendre le contrôle de sa ville. Blanc, jeune apprenti et protégé de Noir, va tout faire pour éviter le pire.
La première chose qui frappe avec Amer Beton est d’ordre visuel : que c’est beau boudiou ! Animation, décors, couleurs : on assiste à une véritable réussite artistique où les fautes de goûts sont totalement absentes. Les personnages ont beau avoir un physique particulier, ils se fondent parfaitement dans les décors, d’autant que la mise en scène audacieuse et dynamique, aidé par une technologie 3D discrète, apporte du peps à un récit qui peut parfois semblé un poil redondant. La narration particulière du film, vaguant entre la trame principale, les états d’âmes de nos deux héros et l’antagonisme prononcé de leurs comportements connaît quelques baisses de régimes un peut trop prononcées par moment. Rien de grave cependant car Amer Beton n’est en rien prévisible au niveau de son scénario !
Autant le début nous présente une guerre des clans des plus normales sur le fond, autant l’anime s’autorise quelques délires que Satoshi Kon ne renierait pas. Quelle sensation agréable de laisser toute rationalité de côté, d’être perdu entre songe et réalité. La forme s’y prête de fort belle manière lors de ces passages, le style graphique torturé nous permettant de s’immiscer sans effort dans l’esprit dérangé de nos deux héros. Noir nous offre d’ailleurs un duel psychologique sur la fin de l’anime qui m’a personnellement donner quelques frissons.
N’ayez pas peur hein, Amer Beton reste tout de même une œuvre facile d’accès, les délires évoqués ci-dessus étant en fin de compte peu nombreux. Il y a bien de l’action, et elle en met plein la vue. Course-poursuites dynamiques où nos héros sautent de toits en toits (nous offrant alors des panoramas magnifiques de Trésor Ville), duels violents et originaux (notamment avec les Supa Yakuza, c’est bien folko tiens !), le tout dans une animation toujours au top. Ça voltige grave … et ça reflète des choses aussi ! Car Amer Beton propose surtout le portrait de Trésor Ville, ville cachant la pauvreté sous les beaux immeubles, ville aux milles éclats dont l’équilibre ne tient qu’à un fil tendu par nos deux héros, Blanc sèmant l’espoir et Noir adoptant le doute dans les coeurs de tous. A l’image de son peuple, Trésor Ville n’est que violence sous son bling bling apparent.
Michael Arias, un des rescapé de l’aventure pas trop mal de « The Animatrix » a donc pris sous son aile le Studio 4°C, responsable d’animes reconnus tel que Mind Game (qui sort en ce moment en dvd chez nous) où encore Memories, et au vu de ce Amer Beton, l’homme occidental a su motiver les troupes Japonaises avec panache ! Amer Beton propose donc un voyage vraiment unique, parfois un peu longuet mais qui vaut vraiment le détour. A la croisée des genres, Amer Beton vous fera aussi bien refléchir que bondir !
Note : 8 / 10