[Avis] All Night Long 6, de Matsumura Katsuya

Un jeune homme totalement dérangé prend pour une cible une jeune femme qui rentre chez elle après son travail. L’enfermant dans son appartement, ils ne tardent pas à être rejoints par la sœur plus âgée. La nuit peut commencer pour notre pervers psychopathe.

Avis de Rick :

Matsumura Katsuya est un réalisateur qui n’aura pas brillé par ses films, ni par la diversité de ceux ci. En effet, au cours de sa carrière, et ce depuis 1992, le bonhomme aura signé pas moins de six opus de la saga All Night Long, dont le dernier en date est récent (2009). Après ce qui est annoncé un peu partout comme une trilogie (les trois premiers films ayant été les seuls à être disponibles en dehors du Japon) avec trois films réellement choquants dans le fond comme dans la forme signés entre 1992 et 1996, un obscur All Night Long R sort au Japon en 2002. Une suite tardive, moins sanglante, mais  toujours dérangeante. La même année, un cinquième opus arriva au Japon sous le titre All Night Long O, une suite ratée lorgnant plus vers le drame, voir la romance malsaine, mais un film profondément chiant et raté. Et c’est en 2009 que la saga revient sur le devant de la scène avec un sixième opus, encore inédit en dehors du Japon. Un sixième opus très tardif, qui présage au départ pas mal de bonnes choses : Shimizu Takashi (Ju-On, Marebito) à la production, Nishimura Yoshihiro (Tokyo Gore Police) aux effets spéciaux, toujours Matsumura Katsuya à la mise en scène, et lui même et Yamanouchi Daisuke (Red Room 1 et 2, Girl Hell) au scénario. On se retrouve immédiatement dans le bain, le métrage ne perdant pas de temps. Après quelques instants, notre maniaque sexuel au couteau capture une jeune femme et sa sœur dans leur appartement. La nuit va être longue (car pour une fois, oui, le métrage se déroule vraiment sur une seule nuit, enfin journée), avec de l’humiliation, des tortures, du sexe. On ne sortira pas de l’appartement (ou si peu) et le nombre de personnages tient au nombre de trois. Malheureusement, arrivé déjà à l’opus 6, on aurait espéré un peu plus de nouveauté, et une meilleure maîtrise de la part du metteur en scène habitué maintenant à trucider des jeunes femmes et à les filmer nues.

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Dans un premier temps (en fait, quasi une heure du métrage), le maniaque va s’amuser à déranger les deux sœurs psychologiquement, en prenant à chaque fois des photos dans des situations un peu compromettantes avec son téléphone. Ainsi, pour l’amateur de films extrêmes, ça commence assez doucement, avec une scène où les deux sœurs sont dans la salle de bain en bikini, et doivent se toucher. Si elles ne le font pas, le tueur allumera son briquet, du gaz se rependant dans l’appartement. Rien de bien innovant, et plutôt une opportunité pour le réalisateur de faire de l’exploitation pure et dure avec des jeunes femmes se touchant sous la douche. Quelques petits moments marcheront tout de même, le réalisateur faisant par moment preuve d’un bon sens du cadrage, et l’ambiance parvenant à se poser par moment, notamment grâce à une bande son ultra répétitive, mais efficace. Le tournage en vidéo avec des éclairages soit trop sombres soit trop lumineux dérange un instant, mais bon, c’est le monde du V-Cinéma après tout. Le réalisateur y croit tout de même, et il a de la chance, car dans le rôle du tueur, Yamanaka Takashi s’en sort à merveille. On ne peut pas dire la même chose des deux sœurs, paraissant parfois trop niaises et apeurées pour que ce soit réaliste. Le film poursuit cette voie pendant environ une heure. Le tout avance doucement, l’ambiance fonctionne par moment, et quelques rares moments dénudés font leur apparition, avec notamment une scène lesbienne qui touche au but, avec ces bruitages abusés (ah les sons de léchouilles) et son ambiance sonore malsaine. Et le gore dans tout ça ? Car n’oublions pas que Nishimura Yoshihiro participe au projet.

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Il faudra attendre la dernière demi heure du film pour que le sang commence à couler, lors d’un retournement de situation qui n’amènera pas grand chose par la suite, mais qui aura le mérite de surprendre sur le coup. A partir de là, le film poursuivra cette voie, simple mais beaucoup plus efficace et rythmée que la première partie, et bien plus malsaine également. Les coups font mal, les effets spéciaux, sans être exceptionnels, sont sympathiques et bien faits. Yamanaka Takashi parvient à être réellement flippant dans les derniers instants, tant par sa cruauté que par la gratuité de ses actes. La scène finale en dit d’ailleurs long sur son personnage sans morale et franchement dérangé. Dommage que sur la fin, le réalisateur tente de nous donner une scène « onirique » et sexuelle qui n’a plus vraiment sa place ici arrivé à ce stade de l’histoire. Si seulement ce sixième opus aurait pu être malsain comme dans sa dernière partie tout le long, plutôt que de faire monter la sauce doucement mais pas toujours de manière réussie et surtout crédible, ça aurait pû être le grand retour de la saga, qui coule doucement depuis le quatrième opus sympathique mais décevant. All Night Long 6 se révèle plus plaisant (!) que le précédent opus mais promet beaucoup plus qu’il ne nous offre au final, et s’avère une déception, juste un épisode de plus dans une saga beaucoup trop longue. En espérant qu’il s’agisse du dernier opus, enfin.

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Dernier opus en date, la saga n’est plus vraiment crédible, mais le film réserve quelques bons moments grâce à une bonne ambiance et un retournement de situation bienvenu.

note4

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All Night Long 6Titre : 
All Night Long 6 – Ooru Naito Rongu 6: Daredemo Tokatta – ALL NIGHT LONG -誰でもよかった
Année : 2009
Durée : 1h25
Origine : Japon
Genre : Horreur

Réalisateur : Matsumura Katsuya

Acteurs : Hase Marika, Kitani Maki et Tamanaka Takashi


Galerie d’images : 

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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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