Titre : Aathi / ஆதி
Année : 2006
Durée : 2h46
Origine : Inde
Genre : Revenge movie
Réalisateur : Ramana
Acteurs : Vijay, Trisha Krishnan, Vivek, Sai Kumar, Vijayakumar, Prakash Raj, Manivannan, Nassar, Shweta Konnur, Livingstone, Raj Kapoor, Rajan P. Dev, Sneha Nambiar
Synopsis : La jeune et belle Anjali (Trisha Krishnan) tue sauvagement un policier (Devan) sur une plage de Chennai. Au même moment, Aathi (Vijay), qui vit avec ses parents adoptifs (Manivannan et Seetha) à New Delhi, décide de s’installer à Chennai afin de poursuivre ses études. Il désire secrètement éliminer les responsables de la mort de sa famille.
Avis de Laurent : Réalisé par Ramana, dont c’est le deuxième film après Sulla (2004), Aathi marque une fois de plus la propension qu’ont les réalisateurs tamouls à s’intéresser à un cinéma musclé et « on fire ». Aathi est donc un énième revenge movie dans lequel un jeune étudiant, Aathi, décide de retourner à Chennai (Madras) afin de retrouver les meurtriers de sa famille. Sa famille adoptive décide de le suivre. Une fois sur place, Aathi va tomber amoureux d’Anjali, à la fois belle et mystérieuse, qui semble elle aussi tenir un douloureux secret.
Apprécier Aathi à sa juste valeur demande, dans un premier temps, de faire abstraction de détails pour le moins difficiles à approuver : la coupe de cheveux stupide de Vijay, les effets spéciaux numériques douteux, une romance maladroite ainsi qu’un humour parfois déprimant et symbolisé par un sosie de Rajnikant pour le moins désolant ! ça fait beaucoup pour un seul film … Heureusement que le cinéma tamoul n’est, en règle générale, pas avare en surprises en tout genre. En effet, Aathi réussit à tirer son épingle du jeu et à captiver l’amateur d’actionners bourrins et subversifs. Le CBFC (Central Board of Film Certification) a apposé la classification U/A au film (Unrestricted with Adult Accompaniment) pour sa violence et le film a même été interdit aux moins de 18 ans pour son exploitation en Angleterre … Tout un programme ! De toute façon il fallait s’y attendre, les films du Sud de l’Inde étant très souvent moins aseptisés que les films produits à Bombay, on sait dès le départ que l’on aura son quota de bastons et de gunfights cuisinés à la sauce locale.
Aathi est donc, sous ses faux airs de romance prout-prout (je vous défie d’acheter le film à la jaquette !), un pur revenge movie dans lequel on y retrouve une méchanceté qui rappelle un certain cinéma hongkongais (enfants violés et assassinés à titre d’exemple). Aathi devient donc, dans sa deuxième partie, un film nerveux et captivant avec des gangsters qui tabassent à la machette, des chefs de gangs mafieux aux tronches incroyables, une romance qui devient incestueuse et des séquences d’une violence jouissive au possible. Dans Aathi, ça flingue à bout portant, ça découpe à la machette, les voitures volent et ça bastonne le corps enflammé. Bon, les amateurs de cinoche hongkongais doivent tout de même être indulgents face à la maladresse des chorégraphies tamoules, mais globalement la pilule passe plutôt bien. Incroyable, Vijay est même un peu souple ! (Il soulève sa jambe au-delà des 30 cm du sol … hauteur règlementaire dans les films d’action indiens) … Tout un art !
Concernant les séquences musicales, Aathi propose des scènes plutôt bien torchées avec des chansons accrocheuses et des chorégraphies généralement travaillées. Ramana les intègre parfaitement au reste du récit. Mention spéciale à la dernière chanson Durra Dummunnu qui s’inspire parfaitement de la photogénie des champs de colza de l’Inde et Olli Olli Iduppe tourné en minijupe dans les Alpes suisses sous la neige. Atchouuuuuuuum …
Totalement bancal, Aathi bénéficie tout de même d’un capital sympathie non négligeable malgré sa déroute au box-office. On sent un tournage en totale roue libre dans lequel les acteurs posent et friment à l’excès. Fun et décomplexé, il devrait plaire aux spectateurs intéressés à la fois par un cinéma subversif et exotique. Après, ne vous faites pas de films … N’est pas Ringo Lam qui veut !
Note : 5/10