Titre : A1 Headline
Année : 2004
Durée : 1h44
Origine : Hong Kong
Genre : Sleeping pill polar
Réalisateur : Gordon Chan
Acteur : Anthony Wong, Angelica Lee, Edison Chen, Tony Leung Ka-Fai, Gordon Lam, Eric Kot, Lo Wai Luk, Wong Siu Yin, Dante Lam, Abba Chan Tat Chee, Joel Chan, Simon Cheung
Synopsis : Angelica Lee est journaliste de mode dans un canard. Quand son petit ami, journaliste d’investigation, décède dans un accident, elle décide de mener l’enquête avec un photographe qui sert à rien (Edison Chen), et un collecteur de dettes au grand coeur (Anthony Wong), c’est bien connu, les collecteurs de dettes ont un grand coeur…
Avis de Nomad Soul : Haa Gordon Chan, il est capable d’alterner du très bon (Beast Cop, un putain de bon polar, ou Fist of Legend, un grand classique), du bon (2000 A.D.), et du moins bon (Le médaillon). Et avec son casting quatre étoiles, autant dire que son A1 Headline suscitait de la curiosité. Finalement, ca vaut quoi ?
A1 Headline est un film qui change un peu des polars auquel on est habitué à Hong Kong, voire dans le reste du monde. En essayant de montrer la vie des différents protagonistes, le film se veut original, un peu comme l’avait été Beast Cop à l’époque. Mais en avançant très lentement, pour faire genre « nous on est intelligent, on zappe les scènes d’action, seuls les plus malins comprendront », le film se perd dans un dédale de directions assez soporifiques, et dans des fausses pistes inutiles.
L’inutilité, c’est peut-être ce qui caractérise le plus ce film. A1 Headline cherche à montrer une réalité complexe, où la vérité qui émerge est le résultat d’un long cheminement impliquant de très nombreuses personnes, avec leurs contraintes personnelles ou professionnelles, leurs fantasmes, et leurs secrets. Finalement, cette enquête se met en place uniquement parce qu’Angelica Lee est une jolie fille. C’est la seule raison pour laquelle Edison Chen, Anthony Wong, et même Tony Leung Ka-Fai décident de l’aider. A partir de là, elle invente des histoires qui lui renvoient une image positive d’elle-même : son ex-petit ami se serait suicidé à cause d’elle, ou alors il aurait été assassiné par un milliardaire, et c’est elle qui va le découvrir pour faire la une des journaux, etc. A côté de ça, tous les hommes se mettent en quatre pour elle, la soutienne dans son enquête, et effectivement, ils trouvent des choses pas très belles sur les différentes personnes suspectes ou impliquées dans cette affaire. La moindre preuve servant à construire une vérité qu’ils veulent bien inventer. Seul Anthony Wong, à un moment, rappelle la différence entre des hypothèses possibles et une vérité inventé. La véritable réalité n’est jamais très belle et toujours complexe, et plus on creuse, plus on tombe sur des vestiges embarrassant pour certaines personnes. Ces personnes peuvent alors aller assez loin pour faire en sorte que cette vérité reste cachée. Est-ce pour autant une preuve de leur culpabilité du crime potentiel sur lequel la fine équipe enquête ? ou alors est-ce simplement la preuve que la vie privée des gens cache toujours des zones d’ombre qu’ils n’ont simplement pas envie de voir éclater en plein jour.
A1 Headline nous parle un peu de tout ça. Ambitieux non ? Oui, très, peut-être un peu trop. Parce qu’à mon sens, le film est un peu (voire beaucoup) raté. S’il arrive à bien traiter son sujet, l’absence de rythme tue véritablement le film. Personnellement, j’ai pas mal lutté pour suivre le film et résister à l’appel de plus en plus fort du lit. Les impasses trop nombreuses, la lenteur excessive, l’inaction générale finissent par perdre le spectateur. Ensuite le casting est loin de faire l’affaire. Angelica Lee correspond certes à son personne, mais elle manque sincèrement de relief. Edison Chen est fadasse et ne sert à rien. Même l’interprétation de Tony Leung Ka-Fai est à la limite de l’anecdotique. Seul Anthony Wong s’en sort bien et relève le niveau du film (son acolyte Eric Kot est pas mal aussi).
Ainsi, A1 Headline est un film difficile à situer. L’approche est originale et très intéressante. La réflexion est pertinente et bien amenée. En revanche, la réalisation est vraiment passée à côté… le parti pris pour zapper toutes les scènes d’action ou pour mettre en exergue une certaine lenteur plombe le film, et c’est bien dommage. A1 Headline mérite cependant le détour parce qu’il sort du lot et que la réflexion de fond est aboutie.
Note : 6.5/10