Titre : 13-NIN NO SHIKAKU, aka Jûsan-nin no shikaku, aka 13 Assassins, aka Thirteen Assassins / 十三人の刺客
Année : 2010
Origine : Japon
Genre : bad ass-assins
Réalisation : Miike Takashi
Avec : Yakusho Kôji, Yamada Takayuki, Iseya Yûsuke, Inagaki Gorô, Ihara Tsuyoshi, Matsutaka Hiroki, Ichimura Masachika, Sawamura Ikki, Furuta Arata, Takaoka Sôsuke, Rokkaku Seiji, Namioka Kazuki, Kondô Kôen, Ishigaki Yuma, Kubota Masataka, Kishibe Ittoku, Matsumoto Kôshirô, Uchino Masaaki, Mitsuishi Ken, Hira Mikijiro, Fukiishi Kazue, Tanimura Mitsuki, Saitô Takumi, Abe Shinnosuke, Motegi Sakurako, Fukumoto Seizo
Synopsis : Onze samouraïs et un ronin vont se porter volontaires pour mettre un terme au règne d’un tyran sanguinaire, se rendant chaque jour coupable d’atrocités sans nom. Une mission suicide, tant la garde rapprochée du seigneur en question est nombreuse et bien entrainée.
Sur le chemin de la justice et de la mort, les douze hommes en question croiseront un campagnard un peu fou et sauvage sur les bords. Contre toute attente, ce dernier se joindra à eux.
Les treize assassins peuvent à présent imaginer l’inimaginable : vaincre à eux seuls une armée entière.
Qu’on se le dise, Miike Takashi n’est pas mort, et son dernier film en date, intitulé 13 ASSASSINS pour le marché étranger, en est la preuve vivante et sanglante. Il faut donc se faire une raison : la carrière de Miike continuera de s’inscrire en pointillés, et l’intéressé signera à rythme régulier des purges innommables, des films passables et, plus rarement (quand il ne prendra pas ses projets par-dessus la jambe), il nous offrira de véritables pépites filmées. 13 ASSASSINS fait sans aucun doute partie de cette dernière catégorie. Budget conséquent, immenses décors naturels, reconstitutions d’époque absolument superbes, casting énorme…non Miike n’a pas lésiné sur les moyens, et contrairement à ses précédents films (également friqués), ici il a aussi pris le soin de soigner le fond et les personnages. La grande question du film de Miike est d’ailleurs posée : un samouraï doit-il obéir aveuglément à son maitre pour honorer le bushidō au sens strict ? Ou peut-il au contraire bafouer ces mêmes règles afin de faire triompher une cause juste ?
Remake d’un film de 1963, 13 ASSASSINS fait bien évidemment penser aux SEPT SAMOURAIS de Kurosawa…certains personnages, d’ailleurs, sont sans doute présents pour rendre hommage au chef d’œuvre précité. Ainsi le vulgaire homme des bois, chez Miike, est probablement une émanation directe –mais volontairement grossière– de Kikuchiyo (Mifune Toshiro). Si 13 ASSASSINS emprunte donc beaucoup aux chanbara et aux films d’aventure, avec des morceaux de bravoure énormissimes, des scènes d’action dantesques (la scène finale qui dure 50 minutes opposera les treize héros à trois cents ennemis !) et un code de l’honneur mis à mal, Miike Takashi n’en oublie pas pour autant la folie qui a construit sa légende. Il nous a en effet réservé une ou deux scènes quasiment dignes d’un film d’horreur, d’autres instants grotesques et nonsensiques absolument hilarants (le doyen Kishibe Ittoku finira sodomisé, excusez du pieu…heu…du peu !) et enfin de l’action qui alternera entre les passes d’armes classiques (dynamiques à défaut d’être géniales) et les explosions (et autres pièges hallucinants) dignes d’un JAMES BOND ou d’un BABY CART.
La chair de poule, les rires, quelques acteurs immenses et en prime un « chanteur-à-tout-faire » de SMAP –dans le rôle du méchant saigneur– trainé dans la boue. On n’en demandait pas tant. Avec 13 ASSASSINS, Miike Takashi signe définitivement un retour fracassant.