L’académie Hope’s Peak est une prestigieuse école à Tokyo où seuls sont acceptés les étudiants triés ayant une très grande maîtrise ou connaissance dans un domaine particulier. Makoto Naegi, n’ayant aucun talent, est accepté comme l’Ultime Chanceux. Mais à peine franchit-il les portes de l’école qu’il fait un malaise. À son réveil, le voilà avec 14 autres étudiants. Monokuma, un étrange ours en peluche commandé, se présente comme le directeur, et leur annonce qu’ils sont enfermés dans l’école, et que le seul moyen de sortir et de tuer un autre élève sans se faire prendre. Le jeu de massacre peut commencer.
Avis de Rick :
Au Japon, ils aiment le multi format. À savoir que quand un jeu fonctionne, enfin du moins un visual novel, ou un manga, il sera forcément adapté. Danganronpa, le visual novel de Spike Chunsoft de 2010, a donc eu droit à ses mangas, suites, spin of, mais également à sa série d’animation en 2013. Et si par exemple l’adaptation de Steins ;Gate m’avait fait crisser des dents vu quelques coupes pour faire tenir l’ensemble de l’histoire en 24 épisodes, ce n’est rien à côté de Danganronpa, qui essaye donc de faire tenir environ 30 heures de jeu, et donc de lectures, d’enquêtes et de procès, en seulement 13 épisodes. Oui, 13 épisodes pour 30 heures de jeu. On peut le dire avant même de commencer à regarder la série du coup, Danganronpa the Animation va clairement directement à l’essentiel. Pas de longue introduction, pas de grands moments où l’on apprend le passé des personnages pour leur donner de la profondeur. Tous les ingrédients du jeu sont là, mais sans leur donner de substance. L’histoire est la même, les personnages également, mais là où les coupes sont surtout nombreuses, c’est bel et bien dans les différents personnages, mais surtout dans les phases d’enquêtes… Mais bon, pour ceux qui ne connaissent pas du tout, petit retour en arrière. Makoto Naegi, le personnage principal, débarque dés le début dans l’académie Hope’s Peak, une prestigieuse école qui n’accueille que des Ultimate. À savoir les meilleurs élèves du pays dans leur domaine en particulier.
Des domaines au final vraiment particulier, puisqu’il y aura une idole, un biker, un héritier, une joueuse douée en bluff, un programmeur, un joueur de baseball, et Makoto donc, le lycéen chanceux, puisqu’il n’a pas de don particulier, mais a été accepté via un tirage au sort. La chance donc, purement et simplement. Sauf que dés qu’il franchit le pas de l’école, tout tourne mal, et il se retrouve avec les autres nouveaux élèves, prisonnier, les portes étaient fermées, l’entrée changée en lourde porte en acier, les fenêtres barricadées. Monokuma apparaît pour leur donner les règles : ils devront passer leur vie ici. S’ils veulent sortir, une seule solution : tuer l’un d’entre eux, sans que les autres ne découvrent l’identité du tueur. Ainsi, si un meurtre est commit, les survivants devront enquêter, trouver les indices, puis un procès a lieu où ils devront débattre pour trouver l’identité du coupable. Si le coupable est trouvé, il est exécuté de manière « créative ». Si les étudiants se trompent, le coupable peut quitter l’école, mais tous les innocents sont exécutés. Ah oui, et pour ne pas aider, Monokuma est un ours en peluche…. Voilà donc le point de départ ainsi que l’histoire basique de Danganronpa. Maintenant, qu’est ce que ça vaut en série animée ? Et bien là est une question bien difficile. Et encore une fois, le format de 13 épisodes semble ridicule et peu approprié. Une histoire aussi dense, six procès, 15 personnages, pas mal de secrets à découvrir dans l’école et sur le fin mot de l’histoire… On se doute dés le début que beaucoup de choses seront survolées, voir pas du tout présentes.
Et c’est le cas malheureusement, Danganronpa The Animation reprend exactement le jeu, en rushant tout. Cela aura un effet différent suivant le type de spectateur donc. Le connaisseur, celui ayant fait le jeu (comme moi qui ai terminé le jeu une journée avant de lancer la série animée) sera perplexe devant certaines coupes, déçu de ne pas retrouver certains éléments, mais retrouvera malgré tout l’ambiance et pas mal d’éléments. Oui, les musiques sont exactement les mêmes, les décors sont identiques, tout comme les choix artistiques et visuels. À savoir que la série change souvent de style, entre animation pure à la Japonaise, des moments aux traits plus appuyés, des styles différents pour les procès, et un style cartoon très différent pour les exécutions. Mieux, on retrouvera également les mêmes doubleurs que le jeu pour tous les personnages, ce qui est un plus, vu qu’ils étaient crédibles, et qu’après 30 heures, on y était bien habitué. Et si je parlais de coupes énormes, cela s’en ressent surtout au niveau des personnages, certains paraissant incroyablement vides (le jeu nous donnait du temps libre pour parler à un personnage de notre choix et en apprendre plus sur lui ou elle), et surtout des moments d’enquêtes, qui ici ne durent jamais plus de 2 minutes. Si bien que lorsque les personnages sortent des indices lors des procès, notre cerveau se souviendra de l’indice aperçu furtivement, ou de sa signification dans le jeu, mais la série animée elle ne perdra pas de temps en explication, car… 13 épisodes.
Par contre, l’histoire en elle même reste très fidèle et plutôt bien adaptée. Si tout est rushé, aucun détail véritablement important n’est laissé de côté. Les enquêtes sont expédiées souvent, mais pas l’histoire. Le fait que manette en main, le joueur pouvait tenter d’identifier le tueur avec les indices, rien de tout ça ici. Les procès restent évidemment bien funs, mais les premiers sont malgré tout un peu trop rapides. Un épisode pour chaque procès, soit 24 minutes, alors que dans le jeu, cela allait de 40 minutes à parfois carrément 2h. Mais puisque les personnages deviennent moins nombreux au fur et à mesure, cela s’équilibre mieux sur la fin. Le fan retrouvera donc une version concise mais pas mauvaise pour autant du jeu, à l’exception de pas mal de personnages qui n’ont pas développement. Et pour le non fan ? Celui qui tombera par hasard sur l’anime ? Cela donnera un aperçu certes rushé du jeu, mais tout à fait potable dans ce cas, et les nombreuses coupes gêneront probablement moins. Les personnages manqueront oui de substance, mais sans savoir ce qu’il manque, cet aspect devrait malgré tout moins déranger, et l’aspect à la fois glauque et grotesque devrait plaire aux curieux.
Néanmoins, ces spectateurs devraient ne pas tout comprendre aux différents styles des procès, puisque la série décide de reprendre absolument tous les tics du jeu, avec les déclarations se baladant sur l’écran, les indices tirés sur les erreurs pour faire exploser l’écran, même le mini jeu du pendu (en simplifié vu que le spectateur n’est que… spectateur) et la reconstitution du meurtre en mode manga est présent. Des choix provenant tous du jeu, ici présents pour le plaisir du fan, et pour donner un style clairement unique à la série animée, mais qui surprendra donc beaucoup. Et en y réfléchissant bien, difficile à supprimer sans rendre le titre même inutile, Dangan Ronpa signifiant réfuter avec une balle, donc un tir de revolver. Danganronpa the Animation n’est donc pas mauvais, c’est même divertissant et ça ne perd pas de temps. Paradoxalement, c’est un peu son souci, il ne prend jamais le temps, jamais le temps de poser ses personnages, de poser le doute, de développer les arguments et les indices. Donc oui, divertissant, bien loin du jeu, mais donnant un bon aperçu pour les curieux qui hésitent à se lancer dans le jeu.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Histoire très fidèle ♥ Reprend tous les styles et choix graphiques ♥ Mêmes musiques, mêmes doubleurs |
⊗ Toute l’histoire en seulement 13 épisodes ⊗ Les procès rushés ⊗ Les personnages pas développés du coup |
Danganronpa the Animation regroupe les 30h du jeu en seulement 13 épisodes. L’ensemble est donc très rushé, les personnages peu développés voir pas pour certains, mais cela reste divertissant malgré tout. |
Titre : Danganronpa the Animation – ダンガンロンパ: The Animation
Année : 2013
Durée : 13 épisodes de 24 minutes
Origine : Japon
Genre : Tuerie en animation
Réalisation : Kishi Seiji
Avec (voix) : Ogata Megumi, Hikasa Yoko, Ooyama Nobuyo, Sawashiro Miyuki, Ishida Akira, Saito Chiwa et Toyoguchi Megumi
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