Titre : Phoonk 2
Année : 2010
Durée : 1h46
Origine : Inde
Genre : Horreur
Réalisateur : Milind Gadagkar
Acteurs : Sudeep, Amruta Khanvilkar, Ahsaas Channa, Rishabh Jain, Anu Ansari, Ashwini Kalsekar, Neeru Bajwa, Amit Sadh, Ganesh Yadav, Zakir Hussain, Vikas shrivastav, Rakesh Raj, Chyan Trivedi, Jeeva
Synopsis : Madhu, la femme qui a jeté un sort sur la fille de Rajiv, est morte. Afin d’oublier cette terrible épreuve, Rajiv et sa famille décident de déménager. Ils s’installent dans une villa délabrée et isolée située entre la plage et la forêt. Les enfants de Rajiv, Raksha et Rohan, semblent adorer leur nouvelle vie et s’approprient ce gigantesque espace de jeu. Tout semble redevenir comme avant jusqu’au jour ou Raksha découvre dans les bois une poupée. Seulement, celle-ci est possédée par l’esprit de Madhu bien décidée à se venger … La famille replonge alors en plein cauchemar.
Avis de Laurent : C’est peu dire que Phoonk n’a pas marqué le genre horrifique lors de son exploitation en 2008. On attendait bien mieux d’un Ram Gopal Varma pourtant inspiré lorsqu’il s’en donne la peine. Bhoot, réalisé en 2003, en est le parfait exemple. Seulement, le célèbre réalisateur telugu semble depuis bafouiller son cinéma et se plante régulièrement sur des sujets pourtant prometteurs sur le papier. Depuis quelques temps, Ram Gopal Varma alterne le bon et le très mauvais. Sans doute dépassé par un emploi du temps surchargé, il confie cette séquelle à Milind Gadagkarau, scénariste du premier opus de la franchise, qui débute alors sa carrière sous l’étiquette de réalisateur. Pourtant, s’il y a bien un domaine qui prêche dans Phoonk premier du nom, c’est bien celui du scénario, et ce contexte pour le moins bancal a de quoi inquiété de prime abord.
Phoonk 2 installe son récit juste après la fin du premier film. Madhu, adepte de la magie noire qui a ensorcelé la fille de Rajiv, est morte. Afin d’oublier cette effroyable expérience, Rajiv décide de se mettre au vert avec sa famille en s’installant dans une villa isolée entre la mer et la forêt. Tout ce petit monde semble alors retrouver le bonheur et la joie de vivre jusqu’au jour où la petite Raksha découvre en pleine forêt une poupée pour le moins inquiétante. Elle s’attache pourtant à ce jouet qui sera la cause de leur malheur … En effet, la poupée est imprégnée de l’esprit vengeur de Madhu.
Dès les premières minutes, on retrouve les poncifs du cinéma de Ram Gopal Varma dans ce qu’il a de plus énervant. La technique est toujours aussi soignée et la mise en scène globalement maîtrisée mais au bénéfice d’un film creux qui n’a absolument rien à raconter. Une belle coquille vide en somme. Phoonk 2 distille sur sa courte durée une succession de séquences peu effrayantes et téléphonées au possible. Milind Gadagkarau meuble son récit avec une surenchère de plans frimeurs accompagnés d’une bande son malgré tout réussie. Et c’est bien maigre pour satisfaire un public de plus en plus exigeant en ce qui concerne la marque déposée RGV. Pire, Phoonk 2 plonge régulièrement dans le Z non assumé comme en témoignent toutes les séquences impliquant la fameuse poupée. Nous revoilà plongé à l’époque des lamentables Chucky et autres ersatz miséreux de Dolls (très beau conte horrifique signé Stuart Gordon datant de 1987).
Difficile d’ajouter un élément positif tant Phoonk 2 se moque de ses spectateurs. D’ailleurs, ceux-ci lui ont rendu les roupies de leur pièce puisque ce projet douteux et bâclé s’est ponctué par un bide retentissant au box-office. La team Ram Gopal Varma a pourtant tout tenté en ce qui concerne l’accompagnement promotionnel du film. Ainsi, le producteur a lancé le défi que celui qui pouvait voir Phoonk 2 sans avoir peur, seul dans un théâtre, recevrait la somme de Rs 500 000 ! Avec un contrôle via électrocardiogramme … La légende veut que le cobaye, sans doute recruté dans une maison de retraite ou une école maternelle, ait tenu une trentaine de minute. Effectivement, à part filmer une maison avec des travellings prétentieux sur fond sonore composé de grognements, Milind Gadagkarau ne propose rien d’angoissant dans la première partie de son film.
Aussi effrayant qu’un vulgaire épisode de Derrick, Phoonk 2 confirme malheureusement la mauvaise santé des productions RGV. Le légendaire producteur n’arrive même plus à déléguer ses projets à de talentueux jeunes cinéastes. C’est d’autant plus dommage que les récentes incursions des indiens dans le cinéma horrifique proposaient des choses plutôt intéressantes et originales. La dynamique est anéantie, et objectivement, on ne voit pas où est la relève.
Note : 3/10