[Avis] The Guard Post, de Kong Su-Chang

Titre : The Guard Post / GP 506
Année : 2008
Durée : 2h01
Origine :
Corée du Sud
Genre : Horreur / Guerre

Réalisateur : Kong Su-Chang

Acteurs : Choi Kyoo-Hwan, Chun Ho-jin, Do Byeong-Cheol, Cho Hyun-jae, Cho Hyun-jae, Jo Jin-woong, Kim Byeong-cheol, Kim Sung-bum, Koo Seong-Hwan, Lee Cheol-hee, Lee Jeong-heon, Lee Young-hoon, Moon Jae-won, No Jae-hwan No, Park Hyeong-jae, Park Won-sang

Synopsis : Un groupe de soldats de la Garde 506 est sauvagement assassiné. Un seul soldat survit mais tombe dans un profond coma. Un enquêteur vient alors mener l’enquête et découvre un virus étrange qui transforme les soldats en morts-vivants…

Avis de Laurent : Il aura fallu attendre 4 longues années pour retrouver Kong Su-Chang derrière la caméra. Le cinéaste coréen était attendu au tournant après avoir signé son sympathique R-Point en 2004, première réalisation bancale mais prometteuse. Toute l’originalité de son premier film tenait dans un mélange des genres mêlant le film de guerre avec le film d’épouvante. Mélange original mais malheureusement sous-exploité. Avec ce second film intitulé The Guard Post, connu en Corée du Sud sous le nom de GP 506, Kong Su-Chang garde le même type de trame avec une histoire guerrière sur fond de virus transformant les hommes en zombies. Le GP 506 est un poste de garde isolé marquant la frontière entre les deux Corées. Inutile de préciser qu’il s’agit d’une zone d’extrême tension. Suite à la disparition mystérieuse de 21 militaires, un commandant coréen est envoyé avec son équipe dans cette zone démilitarisée – véritable no man’s land sordide – afin d’enquêter. Il découvrira sur place 19 corps mutilés, un soldat inconscient et un autre traumatisé.

Ce n’est donc pas avec The Guard Post que Kong Su-Chang va se renouveler. Cependant, il est globalement le seul à surfer sur ce créneau bien moins formaté que les nombreux films de fantômes produits à la chaîne dans le pays. D’ailleurs, si l’on cherche un équivalent à son cinéma, c’est plutôt du côté du The Thing de John Carpenter qu’il faut comparer (en plus pompeux tout de même) … toutes proportions gardées bien entendu. Ce huit-clos claustrophobique et oppressant place son récit dans une base inquiétante et à moitié désaffectée. L’environnement n’est pas spécialement plus épanouissant étant donné l’isolement de l’ensemble, qui plus est à la portée des tirs ennemis. Au casting, Kong Su-Chang s’appuie sur une galerie d’acteurs expérimentés puisque composé principalement de Cheon Ho-jin (Crying Fist, 2009: Lost Memories), Jo Hyeon-je (Untold Scandal), Lee Yeong-hoon (No Regrets) ou encore Lee Jeong-Heon (Silmido, Ivre de femmes et de peinture). On regrettera tout de même une multitude de seconds rôles poussifs au possible avec des acteurs qui ne peuvent pas s’exprimer autrement qu’en hurlant avec la grimace comme seule expression de la peur. Dommage.

Esthétiquement, The Guard Post est dans la continuité des films de genre coréens avec un travail sur les décors recherché et une photographie sublime. Techniquement, Kong Su-Chang réunit une équipe solide dans le domaine des effets pyrotechniques et des maquillages. D’ailleurs, ce domaine devrait particulièrement plaire aux amateurs. Les séquences gores sont nombreuses et jubilatoires. Outre les transformations zombifiantes au fur et à mesure que le virus progresse dans les corps de nos bidasses, on pourra apprécier quelques découpages de membres et autres écrasement de militaires par des véhicules de l’armée. Charmant et surtout nécessaire afin de rester concentrer sur le film. En effet, même si The Guard Post s’apprécie pour son côté bis au budget plus que confortable, on regrettera un récit qui s’étire dans la longueur avec des flashbacks qui se calquent sur les scènes présentes. The Guard Post tourne en rond avec de nombreuses répétitions pour le moins inutiles.

Au final, Kong Su-Chang signe avec The Guard Post un second film divertissant mais trop similaire avec R-Point pour marquer les esprits. Les qualités sur ces deux films restent globalement les même avec, malheureusement, un contexte géopolitique trop peu exploité (même si l’origine du virus ne porte pas à la confusion). Kong Su-Chang semble ne pas progresser et, malgré les qualités incontestables de ses films, agace dans sa propension à gérer ses acquis au lieu de prendre un maximum de risques. À ce rythme là, ses prochaines réalisations risquent de ne jamais sortir du ventre mou des productions horrifique coréennes.

Note : 6/10


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Auteur : Laurent

Un des membres les plus anciens de HKmania. N'hésite pas à se délecter aussi bien devant un polar HK nerveux, un film dansant de Bollywood, qu'un vieux bis indonésien des années 80. Aime le cinéma sous toutes ses formes.
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