Titre : Alluda Majaka / అల్లుడా మజాకా
Année : 1995
Durée : 2h45
Origine : Inde (Telugu)
Genre : Action
Réalisateur : E.V.V. Satyanarayana
Acteurs : Chiranjeevi , Lakshmi, Ramya Krishna, Rambha, Srinivasa Rao Kota, Giribabu, Brahmanandam, Mallikharjunarao, Ooha, Chinna, Ramalinga Raju Manthena, Srihari, Mahesh Anand, Allu Ramalingaiah, A.V.S. Subramanyam
Synopsis : Sitaramaiah (Chiru), issu d’une bonne famille, décide de venger la mort de son père. Celui-ci s’est suicidé après avoir eu vent de la rumeur d’une grossesse hors-mariage de sa fille Sitaramaiah. Armé d’une moustache, d’un tracteur et d’un t-shirt résille, Sitaramaiah va évacuer sa colère en bottant le cul à la racaille.
Avis de Laurent : A force d’accumuler les chroniques d’actionners indiens tous plus déjantés les uns que les autres, on oublierait presque d’en présenter le plus emblématique d’entre eux. Réputé par sa scène d’introduction la plus « What the Fuck » qu’il nous ait été donné de voir, Alluda Majaka est l’exemple même de film qui provoque un amour immodéré pour le 7ème art. Réalisé par le réalisateur telugu E.V.V. Satyanarayana en 1995, Alluda Majaka assure un spectacle stupéfiant ponctué par des séquences d’actions anthologiques, des passages musicaux aux effets épileptiques ravageurs (et accessoirement bonifiées par les costards zavattesques et hideux de Chiranjeevi) ainsi qu’une romance d’une incompréhension totale. Pour situer approximativement le talent du réalisateur, il suffit d’imaginer un mix entre le cinéma déconstruit et assumé d’un Tsui Hark avec l’univers incohérent et jubilatoire d’un Nam Lai-Choi sous acides. Alluda Majaka ose tout et de manière la plus totale et décomplexée qui soit. On retiendra essentiellement la course poursuite qui introduit le film. Chiranjeevi, notre Belmondo local, s’évade d’une fourgonnette de la garde républicaine telugu en enfourchant un cheval après avoir rayé de la carte un quartier entier d’Hyderabad. Hallucinant de folie ! Ensuite, entre deux chorégraphies indescriptibles, Chiranjeevi s’arme d’un tracteur pour un battle de Massey « Tata » Ferguson de premier choix dans lesquels des engins de plusieurs tonnes défient les lois de la pesanteur. Newton devrait se retourner dans sa tombe pour cette agression en règle de sa théorie. Alors, par respect pour nos illustres physiciens, demandons à E.V.V. Satyanarayana de respecter le fait que deux corps ponctuels de masse MA et MB s’attirent avec une force proportionnelle à chacune des masses, et inversement proportionnelle au carré de la distance qui les sépare. Cette force a pour direction la droite passant par le centre de gravité de ces deux corps. Ou pour faire simple :
Ce n’est pourtant pas compliqué nom d’un Krishna ! Et comme si ça ne suffisait pas, la séquence finale conclue de manière incompréhensible cette œuvre jubilatoire, par des gunfights ne laissant aucune chance aux règles de temps, de lieu et de mouvement que chaque petit étudiant en école de cinéma se doit d’apprendre par cœur. Amen.
Malgré ses nombreuses séquences anthologiques, Alluda Majaka souffre d’une baisse de rythme préjudiciable à la bonne tenue de l’ensemble, plombée par une romance insignifiante. Heureusement, certaines séquences d’une vulgarité rare viennent apporter une petite touche de subversion salutaire. La censure de l’époque et les défenseurs de la morale pudibonde s’en souviennent encore. Malgré de nombreuses coupes, Alluda Majaka assure son quota de violence et d’obscénités. C’est ça aussi le cinéma produit dans le sud de l’Inde, et c’est tant mieux !
Note : 7/10
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