[Jeu Vidéo] L.A. Noire (2013 / PS3)

Au retour de la guerre, Cole Phelps se retrouve dans la police de Los Angeles. Commençant comme agent en uniforme, il va vite grimper les échelons grâce à son professionnalisme, ses déductions et ses initiatives pour faire respecter la loi. Remarqué par ses supérieurs, il va passer par différents services et mener des enquêtes où se mêlent corruption, drogues et meurtres.


Avis de Rick :
L.A. Noire est un jeu qui était attendu depuis un bon bout de temps, et ce pour plusieurs raisons. Développé par Team Bondi, le jeu nous propose en effet de jouer les détectives dans le Los Angeles de 1947, le tout avec le système de Motion Scan, permettant de reproduire de manière bluffant le visage des différents acteurs. Mix donc entre des enquêtes pures et dures, des courses poursuites en voiture ou à pieds, des fusillades, le tout sur un fond sombre à base de meurtres, de corruption, de coups bas, de drogue également bien entendu, le jeu malheureusement va décevoir par certains aspects. Lorsque le jeu commence, aucun doute sur les inspirations générales de l’oeuvre. Il suffit de voir les reproductions des rues, les musiques, la voix off qui nous explique le début du jeu pour comprendre que L.A. Noire tire son inspiration des romans de James Ellroy, et de leurs adaptations cinématographiques, qu’elles soient réussies (L.A. Confidential) ou ratées (Le Dahlia Noir). Pour l’amateur de ces univers (comme moi), le fond de L.A. Noire est des plus passionnant et nous brosse dans le sens du poil. Les clins d’œil sont très nombreux, de nombreux personnages connus feront leur apparition au fur et à mesure de l’avancement du jeu, comme le procureur Leow, ou encore Mickey Cohen le dealer de drogue. Encore mieux, l’intrigue se verra par moment étroitement liée avec le meurtre de Elizabeth Short, alias le Dahlia Noir.

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Les développeurs savent à quel public ils s’adressent, et ne font donc pas les choses à moitié. Le fond est passionnant, les personnages intéressants, certains attachants, d’autres détestables, et surtout, l’intrigue, ou plutôt les intrigues (on notera deux intrigues principales tout au long du jeu) se font bien écrites et très longues. Car on passera souvent d’un service à l’autre, au fur et à mesure de nos promotions, entre simple officier dans la rue, inspecteur de la circulation, à la criminelle, ou encore à la brigade des mœurs. La durée de vie est pour une fois conséquente, surtout si l’on s’arrête en chemin pour répondre aux appels pour des délits ayant lieu dans la rue, permettant de boucler l’aventure en environ 20 heures, là où beaucoup de jeux se terminent maintenant en 10h, voir beaucoup moins. Et ces 20h de jeu sont variées, puisque L.A. Noire ne se contente pas de nous faire inspecter des lieux, loin de là. Si on en effet, on se retrouvera sur des scènes de crime à chercher des indices, et que l’on aura à interroger des témoins ou suspects, il faudra également compter sur les différents trajets en voiture d’un coin à l’autre de la ville, des courses poursuites, des fusillades, et même un peu de plate forme. Si sur le papier et dans le fond, le cocktail proposé par la Team Bondi est alléchant et brosse clairement le fan dans le sens du poil, dans son application, c’est une autre histoire, comme souvent.

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Parlons tout d’abord des graphismes. Si le travail sur l’animation des personnages et sur leur visage est à tomber par terre, rendant les phases d’interrogatoires passionnantes car nous forçant, en plus des preuves que l’on a dans notre poche, à analyser le visage des personnages, on ne pourra pas toujours en dire autant sur le reste. Si la reconstitution du Los Angeles des années 40 est réussi, on pourra crier face à certains bugs de collisions, ou encore de très légers ralentissements (rares heureusement) et l’apparition tardive de certains éléments, montrant ainsi les limites de l’affichage. Pour autant, L.A. Noire a une patte graphique et son cachet est intéressant et la plupart du temps réussi. La mise en scène lors des cut scenes est de très bonne facture et aide à l’immersion. Les différents acteurs prêtant leur voix et visage aux personnages se donnent également à fond pour rendre l’univers cohérent et réaliste. Les doublages sont d’excellentes factures, tout comme les animations faciales, même si l’on pourra trouver par moment que certains personnages haussent le ton un peu rapidement.

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Au niveau des différentes phases de jeu et de leur jouabilité, c’est là que ça se gâte. Car si L.A. Noire est un jeu d’enquête, il alterne plusieurs phases, certaines étaient beaucoup moins passionnantes que d’autre. Chaque enquête commence par un petit briefing, avant que l’on ne doive conduire sur les lieux du crime. Toute investigation commencera par l’inspection des lieux, pour chercher des indices, que ce soit sur les lieux même ou sur le corps de la victime si victime il y a. Le jeu s’apparente alors à un point and click, on avance, on clique sur des objets en espérant trouver des preuves. Analyse des blessures de la victime, de l’arme du crime, recherche des éléments trainant aux alentours ou des objets dans les poches de la victime, cette phase est intéressante, bien que simplifiée par un procédé faisant vibrer la manette et ajoutant un son dés qu’un indice est proche. Une option pouvant heureusement être désactivée et supprimant tout aspect recherche, comme si l’on prenait le joueur pour un débile. Mais oui, je sais bien, simplifier le jeu pour le rendre accessible au plus grand nombre est dans l’air du temps. Ensuite, il faudra mener notre enquête, en recherchant des suspects, en passant d’une preuve à une autre, en allant voir le légiste pour avoir des informations plus détaillées sur la victime. Vous et votre coéquipier serez souvent sur la route pour aller d’un lieu à un autre.

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Si conduire dans le Los Angeles des années 40 est appréciable surtout que les nombreux véhicules sont très maniables, on pourra reprocher à ces entre deux de nous assister souvent. Poursuivre un véhicule suspect ne se fera que de deux façons différentes, et ce sera ultra scripté. Une filature se fera le plus simplement du monde si l’on a aucun accident et que l’on ne s’approche pas trop, tandis que les courses poursuites se déroulent toujours de la même manière, puisqu’elles sont scriptées. Dommage. Il en sera de même pour les fusillades, souvent assez répétitives, et avec une visée assistée qui pointera vers l’ennemi le plus proche de là où vous visez, retirant une partie de la difficulté. Quelques fusillades sortiront du lot en proposant un cadre ou une mise en scène plus intéressante, comme celle dans la salle de cinéma ou dans le décor de cinéma. Il faut croire que les développeurs ne voulaient pas franchement croire en ces parties tant le gameplay est simplifié. Pire, si l’on échoue trois fois à l’une de ses phases, une option nous permet de les passer tout simplement… Mais peu de chance pour que l’on échoue aussi souvent, entre les scripts et l’assistance à la visée. On notera également de temps en temps des phases de plate forme, simplifiée également, puisque notre personnage, le détective Cole Phelps, sautera tout seul si l’on est dans la bonne direction, grimpera tout seul les échelles et les gouttières d’une simple pression du joystick dans leur direction.

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Passer sur des poutres sera une autre histoire, et vous y perdrez souvent votre chapeau. Il reste donc les fameux interrogatoires, sans aucun doute la meilleure partie du jeu, proposant le meilleur en terme de graphismes en se concentrant sur les personnages, aidé par de très bons doublages. Le joueur lui devra analyser les personnages et ses indices dans son cahier pour faire son choix : l’interrogé dit la vérité, ment, ou l’on peut douter si l’on a aucune preuve. Les phases de recherche et d’interrogatoires étant les plus passionnantes, L.A. Noire aurait du se concentrer uniquement dessus pour n’être qu’un film interactif, dans la lignée de certains visual novel. Mais il a voulu être plus en mixant ses idées avec un GTA, nous donnant ses phases beaucoup moins convaincantes. C’est vraiment dommage, car encore une fois, les intrigues se font passionnantes pour qui aime le genre, et un vrai soin a été apporté à certains aspects du jeu. Déjà long à la base, les développeurs ont ajoutés donc 40 délits sur la carte que l’on peut faire en répondant aux appels radios ou tout simplement en se baladant librement dans Los Angeles, mais ils sont très simples et souvent répétitifs (course poursuite ou fusillade). On aura aussi 13 journaux à récupérer, qui nous en apprendront plus sur l’intrigue, bien que le rapport soit flou au début, des bobines de cinéma à récupérer et autres…

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L.A. Noire n’est donc pas un mauvais jeu, loin de là. Son ambiance et son histoire sont excellentes, les enquêtes se suivent avec plaisir, le Los Angeles des années 40 est bien retranscrits, jusqu’à ses clichés avec les flics ripoux, les magouilles du gouvernement, les meurtres sanglants, même les viols parfois (on examinera parfois des filles nues ou interrogera des victimes de viols), on retrouve des personnages bien connus, on aura des clins d’œil nombreux à l’œuvre de James Ellroy, on aura des liens avec l’affaire d’Elizabeth Short et les trafics de Mickey Cohen. Beaucoup de bonnes choses, avec des à côtés moins convaincants, sans parler de la possibilité de se balader librement dans Los Angeles après avoir terminé toutes les affaires d’une brigade, qui n’apporte rien puisque l’interactivité est très limitée, que ce soit avec les habitants ou avec les lieux. Un jeu prenant et attachant, mais aussi énervant par certains aspects comme le fait qu’il assiste toujours le joueur (poursuites scriptées, visée assistée, vibration à l’approche des indices).

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L.A. Noire est un jeu s’adressant aux fans du genre. Les enquêtes sont intéressantes, l’univers plaira à l’amateur, mais le jeu souffre de pas mal de défauts à côté de ça, et s’avère bien trop simple.

note7


LA NoireTitre : L.A. Noire
Année : 2011
Studio : Team Bondi
Editeur : Rockstar Games
Genre : Enquêtes

Existe sur : PS3 – X-Box 360 – PC
Support : un disque


Gallerie d’images:

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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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