[Avis] Bangkok adrenaline, de Ray Huber

Titre : Bangkok Adrenaline / Adrenaline Kon Deuat Sat / อะดรีนาลีน คนเดือดสาด
Année : 2009
Durée : 1h26
Origine : Thaïlande
Genre : Action / Arts Martiaux / Comédie
Réalisateur : Ray Huber (Raimund Hubert)

Acteurs : Daniel O’neill, Priya Suandokmai, Conan Stevens, Dom Hetraku, Lex De Groot, Patrick « Kazu » Tang…

Synopsis : Quatre jeunes étrangers fraîchement arrivés à Bangkok vont aussi vite avoir des dettes envers la mafia local. Pour sauver leur peau, ils ne trouveront rien de mieux que de kidnapper la fille d’un boss redoutable, une jeune et belle femme, afin obtenir une rançon. Sans le vouloir vraiment, ils finiront par la sauver d’un assassinat, dont le père n’était autre que le commanditaire. Enervé, ce dernier lâchera une horde de tueurs à leurs trousses …

Avis de Jang Gerald : Dernièrement, tout le monde à les yeux tournés vers les Merantau, Ong Bak 2, Raging Phoenix et autres, pourtant il y a une petite production qui a fait une petite sensation sur la toile lors de ses premières vidéos promo, il s’agit de Bangkok Adrenaline, un long métrage au budget dérisoire mais où la débrouillardise et la compètence d’une équipe soudée aident bien plus que des dollars.
Parce que Bangkok adrenaline c’est d’abord l’histoire de trois cascadeurs qui se sont rencontrés pour la première fois sur le tournage en Thaïlande de L’île aux pirates (oui, celui avec Gerard Jugnot !), et qui ont décidé de faire leur propre film.


C’est à partir de là que Raimund Hubert s’improvise réalisateur, acteur et scénariste, aidé par ses comparses Daniel O’neill (rôle principal et chorégraphe) et Conan Stevens (acteur, scénariste) pour mettre en boîte ce qui va être une comédie d’action, tournée en Thaïlande intégralement dans la langue de Shakespeare (quelques passages en thaïlandais bien évidemment), avec des acteurs de tout horizons : le français Patrick « Kazu » Tang (vu dans Raging Phoenix justement, son rôle le plus important à ce jour), l’allemand Lex de Groot (également producteur du film), le thaïlandais Suthat Jak-Klom (cascadeur de formation) … bref, des non acteurs qui passent enfin devant la caméra pour sortir de l’ombre, et le résultat s’avère étonnament convaincant puisque le film regorge de véritables « gueules » mémorables, et le niveau du jeu des acteurs bien au dessus de certains gros standards locaux ou étrangers (les direct to video de Van damme et compagnie).


Une bien belle histoire, qui donne naissance à un film au capital sympathie énorme et débouche sur une comédie d’action réussie, dont les scènes comiques sont aussi réussies que les étonnantes chorégaphies martiales (Ron Smoorenburg est aussi de la partie, cet hollandais que l’on connaît pour son rôle dans Who am i ? Un excellent Jackie Chan honteusement et bizarrement inédit chez nous).
On suit donc les tribulations de jeunes étrangers fraîchement débarqués dans la capitale thaïlandaise dont le seul but étant de faire la fête tout en se bourrant la gueule, sauf qu’à vouloir aller trop loin en jouant de l’argent, nos joyeux lurons vont finir par devoir une énorme dette à la mafia locale.
Comme solution à leur problème, ils ne trouveront rien de mieux que de kidnapper la fille d’un grand mafieux afin d’obtenir une rançon qui équivaut à leur énorme dette (excellente scène où le ravisseur et le père négocient le prix de la rançon comme l’on négocierai le prix d’une orange !).


Une intro vite éxpédiée, où les personnage seront présentés tout aussi rapidement à la manière d’un film de Guy Ritchie (tout proportion gardée) et qui donne le ton : nous sommes en face d’une comédie où les gags sont savamment écrits et qui se démarquent de la production locale. C’est donc la touche occidentale qui parle, même si d’autres situations comiques sentent bons la Thaïlande, comme le gay dans la boîte de nuit, le garage et ses propriétaires …
Le scénario, déjà vu, n’est que prestexte à la castagne, même si son déroulement se suit agréablement, avec un petit retournement de situation cocasse.


Quant à l’action, même si on nous a donné un bref aperçu lors de la présentation fugace des personnages, elle arrive après 30 minutes durant lesquelles on s’amuse, chose assez rare dans ce genre de production, puisque en général, l’ennui se fait ressentir en dehors des scènes d’action.
A partir de cette demi-heure, on s’aperçoit de la tenue des chorégraphies, proprement vertigineuses, sans compter des cascades démentes, même si certaines ont déjà été vu ailleurs.
Daniel O’neill démontre tout son talent, même s’il est plus agile dans ses mouvements que violent dans ses coups, mais ce dernier petit détail est vite rattrappé par les cascadeurs qu’il affronte,et une mise en scène qui amplifie les impacts des coups. En outre, ce ptit jeune arrive à adopter un style peu orthodoxe et original, en mixant danse, acrobaties et arts martiaux, tout en étant doué dans les déplacements à la Yamakasi.


Parlons de la réalisation : pour un premier film, Raimund Hubert s’en sort haut la main en plus d’être un acteur honnête avec son personnage comique. Utilisations de grand angle, de plan grue, de plan large ou sérré, le tout maîtrisé impeccablement, un style plus hong-kongais que américain, avec un montage au couteau. Bref, tout est mis à contribution pour que le spectateur ne manque pas une miette du spectacle impressionnant, en offrant des plans audacieux permettant au film de dépasser le stade de la série B fauchée, ou du film amateur. Sans compter une bo dynamisant au mieux les fights et autres déplacements des acteurs.


Bangkok adrenaline est donc à la fois une excellente comédie avec des gags franchement réussis (le coup du ketchup, l’arrière plan où l’ont voit les hommes de mains du boss rentrés en mauvais état, le coup des « chaussures »…), grâce notamment au talent comique (certainement inatendu) de ces acteurs (le colosse Conan Stevens est parfait dans son rôle de gros nounours un peu débile qui ne pense qu’à bouffer), et un film d’action éfficace qui fout un sérieux coup au moral au producteur Besson, qui s’évêrtu à dynamiser le cinéma d’action français avec des Banlieue 13 de mauvais goût (le second volet véhicule un message tout simplement honteux), où les scènes de Parkour passeraient pour des petites balades revivifiantes pour maison de retraite. Les combats arrivent à mêler originalité et hommage avec un savoir faire qui forge le respect.


Dans le genre film thaîlandais pour le marché internationnal, Bangkok adrenaline est une réussite en comparaison au décevant, voire même mauvais et pathétique The sanctuary de Thanapon Maliwan, ce dernier étant loin d’être un débutant pourtant. Son film hérite de tous les clichés et poncifs des séries B us, avec un narration éclatée et des combats bien foutus mais malheureusement mal servis par une mise en scène fourre tout et carrément illisible, tout le contraire du long métrage de Raimund Hubert.
Bien entendu pour un premier film au budget sérré, les défauts se font ressentir (comme l’utilisation foireuse de la DV pour le final), mais vite effacés par une efficacité immédiate, fruit d’un travail de passionnés, véritables potes, où chaque poste de l’équipe reste d’une importance capitale, et où les stars n’ont pas leur place.
Bangkok adrenaline est un film fou et furieux, l’excitation procurée par les chorégraphies démentes et les cascades vertigineuses est à son comble !


Il reste pour le moment inèdit chez nous, alors que certaines bouses asiatiques récentes (et us) continuent d’être distribuées en masse, éspèrons que le prochain projet de l’équipe réctifie le tir, qui se déroulera une fois de plus à Bangkok; le titre : Freerunner.
Une équipe à suivre de près, sur laquelle on peut compter pour nous livrer une fois de plus un produit dynamique et apportant du sang nouveau au genre.

Note : 8/10

A savoir : seul le dvd anglais propose la version originale du film en anglais et passages thaïlandais, avec seulement des sous titres anglais sur ces derniers, l’édition thaïlandaise ne proposant qu’un doublage intégrale en thaïlandais, c’est à dire catastrophique, et qui plus est, ne dispose d’aucun sous titres.

Bonus :

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Auteur : Jang Gerald

Fan de Jackie Chan depuis son plus jeune âge, mais aussi de John Woo où « action non-stop » prenait pour moi un vrai sens. The Blade de Tsui Hark fut un choc viscéral comme jamais. Rapidement tourné vers l'import, cette véritable passion n’a jamais cessée de s’accroître...
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