NON A L’ACHARNEMENT THERAPEUTIQUE
Ce qui doit mourir, doit pouvoir le faire vite et bien. Il ne faut pas faire durer le supplice, autant pour le malade que pour la famille. Le premier n’a alors pas le droit à la dignité, et la seconde souffre et se fatigue.
Projetons nous dans le futur proche, le dimanche 14 Mars vers 23h00. Oui, sur hkmania en plus d’avoir une résistance d’acier afin d’endurer les films hindis de 3H et plus, nous sommes aussi équipés de machines science fictionnesques dont celle qui dans le cas présent permet rien de moins que les voyages temporels. Ce dimanche 14 Mars notre reporter en revient justement à l’instant, les yeux encore un peu rougeyont d’avoir pleurer. Il faut dire que les nouvelles qu’il rapporte en totale exclusivité ne sont pas bonnes. Mais elles sont libératrices. La science absconne a abdiqué, et le mourant a eu le droit d’enfin s’éteindre.
Preuve en est cette copie d’ECG, ramenée du futur
On le voit bien, plus le temps avançait, plus la vie quittait le Festival du Film Asiatique de Deauville. On ne sait pas très bien expliquer ce qui a pu se passer pour qu’en une décennie, il se meurre. Mais le médecin Public Systeme aura eu beau tenter les plus viles manœuvres thérapeutiques (films de bobos, avant premières, suppression de films de patrimoine, injection de sentimentalisme guimauve), rien n’y a fait sinon meurtrir un peu plus un Festival qui n’aurait demandé rien de mieux que s’éteindre au faite de sa gloire.
Cette année les proches ont été alertés par le Public Systeme, à demi mots : suppression de la section panorama, soit le facteur découverte pas trop calibrée. Ne restent plus qu’une compétition qui hume bon la déception à deux trois exceptions près, un Action Asia toujours aussi timide et crétin dans l’antagonisme impossible qu’il tente de créer, et deux rétro / hommages sentant la facilité puisque les deux réalisateurs sont déjà, en France, sous les feux des projecteurs d’autres événementiels. En gros, ils sont dans le coin, on les invite, comme ça on réduit les frais. Les films ? ah oui….
Le festival du film asiatique de Deauville est donc mort, sans brio, dans un ultime râle engoncé de glaire commerciale. Il est mort dans un état à l’opposé de ce que ses créateurs avaient voulu faire de lui.
RIP
Annonce officielle : http://www.deauvilleasia.com/2010/pdf/FFA12-communique-presse-02.pdf