Titre : Contract
Année : 2008
Durée : 2h02
Origine : Inde
Genre : Terrorisme / Infiltration
Réalisateur : Ram Gopal Varma
Acteurs : Amruta Khanvilkar, Adhvik , Kishore Kadam, Upendra Limaye, Amruta Subhash, Vibha Cheebur, Raaj Gopal, Sakshi Gulati, Zakir Hussain, Brajesh Jha, Yasir Khan
Synopsis : Aman (Adhvik Mahajan) est membre d’un groupe commando. Désabusé, il décide de démissionner afin de passer plus de temps avec sa famille. Lors d’une attaque terroriste, sa femme et sa fille sont tuées. Aman décide alors de s’infiltrer auprès d’un gang mafieux dont le leader est RD (Sumeet Nijhawan), lui-même en relation avec Sultan (Zakir Hussain) le chef terroriste responsable de l’attentat qui a décimé sa famille.
Avis de Laurent : Suite au succès critique et commercial de son méga-hit mafieux Sarkar Raj (2008), Ram Gopal Varma enchaîne discrètement la même année sur l’énigmatique Contract. Annoncé comme un film expérimental mettant en scène une quarantaine de débutants, le célèbre réalisateur (alter égo de Johnnie To en Inde pour les incultes) semble vouloir se consacrer sous un angle nouveau à son genre de prédilection : le film de gangsters. Contract raconte les mésaventures d’Aman (Adhvik Mahajan), ancien membre d’un groupe commando, qui s’infiltre dans un gang afin de trouver les responsables de la mort de sa femme et de sa fille.
Malgré une production au rabais, la griffe de Ram Gopal Varma est identifiable dès les premiers plans. Sens du cadre et mise en scène soignés, acting et seconds rôles convaincants, violence stylisée et photographie impeccable. Une chose est sûre, Contract ne réinvente pas le genre mais assure l’essentiel du spectacle via le savoir faire évident de son réalisateur. Sur un peu plus de 2 heures, le célèbre cinéaste distille sans forcer ses habituelles fusillades entrecoupées de séquences toutes plus poseuses les unes que les autres. On regrettera juste les quelques ralentis qui temporisent quelque peu un rythme assez soutenu. Le spectateur allergique aux séquences musicales des films indiens ne devrait pas souffrir de la vision de Contract. En effet, Ram Gopal Varma éclipse généralement cette spécificité culturelle pourtant pas incompatible avec le cinéma de genre. C’est quelque peu dommage, étant donné que cela aurait pu compenser une bande originale peu inspirée et pompière au possible.
En définitive, Contract est autre chose que la purge annoncée par l’ensemble de la critique indienne. Cette stigmatisation s’est malheureusement traduite par un flop retentissant lors de son exploitation en salle. Il faut dire que Ram Gopal Varma semble ne plus être en odeur de sainteté dans son pays depuis son remake raté de Sholay. Sans être aussi définitif qu’un Satya ou un Company, Contract assure tout de même le spectacle en offrant au spectateur les séquences inhérentes au film d’infiltration. Et cela se paye par un manque d’originalité. D’ailleurs, Ram Gopal Varma ose sans complexe citer sa référence en incorporant de manière subliminale une scène de The Departed de Martin Scorcese … Voilà enfin un réalisateur qui assume son manque d’inspiration, et le pire c’est qu’on s’en fout !
Note : 6/10