Titre : Aalavandhaan
Année : 2001
Durée : 2h58
Origine : Inde
Genre : Double impact movie sauce tamoule
Réalisateur : Suresh Krishna
Acteurs : Kamal Hassan, Raveena Tandon, Manisha Koirala, Vallabh Vyas, Milind Gunaji, Sarath Babu, Anu Haasan, Ronald Mc Donald
Synopsis : Vijay (Kamal Haasan) est le commandant d’un escadron anti-terroriste. Il est fiancé à Tejaswini (Raveena Tandon), une présentatrice de journal télévisé. Son frère Vijay’s Nandu (Kamal Haasan) est emprisonné dans un hôpital psychiatrique pour avoir massacré sa belle-mère et accessoirement marâtre lorsqu’il était âgé de 12 ans. Nandu s’évade et sème le désordre dans les rues de Madras.
Avis de Laurent : Autant l’avouer de suite, Aalavandhaan est le genre de film qui interpelle de par sa jaquette improbable. Celle-ci montre un bad guy tatoué s’affichant avec une pose de psychopathe et un couteau de légionnaire surdimensionné. Si on ajoute à cela la sympathique interdiction du film aux moins de 18 ans, il ne faut pas plus de 5 minutes pour avoir la certitude que ce film est fait pour vous. Aalavandhaan est un thriller sorti en 2001 et réalisé par Suresh Krishna a qui l’on devait déjà le catastrophique Baba (2002) mettant en scène un Rajnikanth vieillissant. Cette fois-ci, Suresh Krishna ne se pose pas de questions existentielles en imposant dans le double rôle de Vijay/Nandu notre moustachu bodybuildé préféré, à savoir Kamal Hassan.
Aalavandhaan démarre sur les chapeaux de roues avec une séquence d’action en haute montagne rappelant vaguement L’Espion qui m’aimait en moins stylé dans le genre freeriders du pauvre (les cascadeurs tamouls ont le niveau de ski de ma mère pour être plus explicite). Cette séquence hilarante est rapidement suivie par une prise d’assaut d’un groupe d’intervention dans un chalet où sont retenus des otages occidentaux. Tout un programme rappelant la vitalité des films tamouls lorsqu’il faut se la jouer « gros bras ». Et questions « gros bras », Kamal Hassan n’est pas le premier venu si l’on fait référence à sa filmographie impressionnante (Vettaiyaadu Vilaiyaadu, Mumbai Express), à condition de faire abstraction de sa moustache plus ou moins virile. Après cette sympathique mise en bouche, la suite devient rapidement convenue avec une romance qui s’essouffle. Raveena Tandon interprète l’heureuse élue et est accessoirement la présentatrice du journal télévisé local. Pratique pour relayer de manière désintéressée les exploits de son mari. Vu et revu.
C’est ensuite que le miracle intervient. En effet, on découvre que Vijay a un frère jumeau qui moisit en hôpital psychiatrique pour avoir tué à l’âge de 12 ans sa belle-mère. Nandu, de son petit nom, s’évade de manière spectaculaire et violente du pénitencier … et sa cavale sera marquée par des actes barbares en tout genres : décapitation de codétenu, relation sadomasochistes puis découpage en règle de la nymphomane incriminée, baston de regard avec Ronald Mc Donald, courses poursuites en Tata spectaculaires … Bref, du très haut de gamme à condition de ne pas être allergique à la façon de réaliser des cinéastes tamouls.
Malgré les aspects douteux du scénario, Aalavandhaan est réellement un bon film de genre avec une réelle inventivité au niveau de la réalisation. Tout d’abords, notons le traitement original des scènes les plus violentes. Elles ont été transposées en animation façon Kill Bill afin de coller au maximum aux exigences visuelles du réalisateur. Du coup, il est très vraisemblable que la censure ait laissé passer des scènes gores qui auraient logiquement été éliminées si elles avaient été filmées de manière plus classique. L’animation est certes sommaire, mais elle est tout de même d’un niveau supérieur à ce que l’Inde a dernièrement produit dans le genre (Hanuman, Bal Ganesh). Ensuite, une très longue séquence de défonce à l’ecstasy interpelle de par sa vitalité, son imaginaire façon Gondry et sa nervosité salutaire … Rien que pour ces longues minutes de délire psychédélique, il est dommage qu’Aalavandhaan ne puisse toucher davantage de public. Enfin le film se termine par une alléchante séquence finale en totale roue libre dans laquelle Kamal Hassan est complètement « on fire ».
Malgré de nombreuses imperfections qui l’aident néanmoins à devenir attachant, Aalavandhaan est un film à découvrir de toute urgence, ne serait-ce pour sa prise de risque au niveau de la réalisation. D’ailleurs le public local ne s’y est pas trompé : Aalavandhaan fut un désastre au box-office local … donc forcément indispensable !
Note : 6/10