Titre : Taare Zameen Par / तारे ज़मीन पर
Année : 2007
Durée : 2h45
Origine : Inde
Genre : Comédie / Drame
Réalisateur : Aamir Khan
Acteurs : Darsheel Safary, Aamir Khan, Tanay Chheda, Tisca Chopra, Vipin Sharma
Synopsis : Ishaan Awasthi est un petit garçon qui gère sa vie comme il peut entre ses problèmes relationnels et ses soucis d’apprentissage à l’école. Ses parents décident de l’inscrire dans un pensionnat afin de lui donner une nouvelle chance de réussite scolaire. Totalement décontenancé, Ishaan va peu à peu se décourager et s’isoler des autres élèves … jusqu’au jour où un nouveau professeur de dessin va lui diagnostiquer une dyslexie et le remettre au travail selon des méthodes quelques peu originales.
Avis de Laurent : On se demande toujours si le fait de retrouver Aamir Khan crédité comme réalisateur sur Taare Zameen Par est un pur hasard ou non. En effet, à la base, la célèbre icône de Bombay ne devait uniquement jouer le double rôle d’acteur / producteur. Mais insatisfait du travail d’Amole Gupte (scénariste et réalisateur), il décida d’en reprendre la réalisation à son compte. D’autant plus que la thématique du film est plutôt risquée puisqu’elle se base sur l’enfant et le handicap.
Taare Zameen Par (littéralement « Des étoiles sur la terre ») narre les mésaventures d’Ishaan, jeune garçon de 8 ans débordant d’énergie mais en difficulté scolaire. Très déstabilisé entre l’amour de sa mère, la réussite de son frère et l’autorité de son père, Ishaan ne supporte pas la pression qui pèse sur ses épaules. Tout va basculer le jour où son père décide de l’envoyer dans un pensionnat ou la sévérité se juxtapose à la rigueur. Les premiers jours sont difficiles. Ishaan est gravement complexé par son incapacité à lire, écrire et compter comme les autres enfants de son âge. Alors que tout espoir semble perdu, un nouveau professeur de dessin s’installe dans l’établissement et découvre qu’Ishaan est dyslexique. Et bien entendu, afin qu’il puisse s’accomplir, il lui faut une méthode de travail adaptée.
Dès le générique et les premières images du film, on sent que Taare Zameen Par ne sera pas un produit formaté et bâclé comme il en sort à la pelle tous les mois du côté de Bombay. Dès les premières minutes, on sent une œuvre mature et totalement maîtrisée. Surprenant, d’autant plus que le fait de retrouver un acteur de la trempe d’Aamir Khan à la réalisation avait de quoi laisser planer un doute plus que légitime. Taare Zameen Par se décline en deux parties distinctes. La première se focalise sur les difficultés d’Ishaan, sa relation difficile avec les adultes et les autres enfants ainsi que son manque de repères à l’école. Aamir Khan est tout simplement bluffant dans sa manière de coucher le handicap sur pellicule sans sombrer dans le pathos maladroit ou ridicule. C’est bien simple, Taare Zameen Par ne ressemble à aucun autre film indien jusqu’à l’Intermission. Darsheel Safary, qui joue le rôle d’Ishaan, est tout simplement parfait. Naturel, sensible et attachant, il dégage une impressionnante maîtrise et vampirise à lui seul le reste du cast (Aamir Khan inclus et ce n’est pas rien !) La seconde partie débute avec l’arrivée d’Aamir Khan qui campe un professeur à la sensibilité affutée et aux méthodes de travail alternatives. Après avoir compris le handicap d’Ishaan, il va le mettre en confiance en insistant sur ses capacités dans le dessin et la peinture. Plus conventionnelle dans la forme, cette seconde partie rassemble tous les codes inhérents au cinéma populaire indien : plus instinctive et naïve dans la réalisation avec un dosage des émotions moins contrôlé. On y retrouve alors une débauche de gags, de retournements de situation et de séquences larmoyantes. Dommage de ne pas avoir insisté dans un cinéma différent et osé, au risque de laisser le box office sur le carreau.
En définitive, Taare Zameen Par est un très beau film, assurément le plus aboutit de l’année 2007 du côté de l’Inde avec un Aamir Khan qui surprend décidément à chaque fois qu’il s’investit dans un projet. Il aurait fallu un peu plus de retenue dans la seconde partie pour en faire une œuvre de référence. Mais en cette époque de vache maigre, ce n’est déjà pas si mal !
Note : 8/10
