Dans la Thaïlande rurale des années 1920, Zieng « The Rocket Thief » (Dan Chupong) est à la recherche du meurtrier de ses parents. Son seul indice concerne un tatouage mystique que le tueur arbore sur le torse.
Avis de Laurent :
Chalerm Wongpim n’est pas le genre de cinéaste à laisser indifférent l’amateur de cinéma de divertissement décomplexé. Dès 2002, son 7 pra-jan-barn laissait déjà entrevoir un énorme potentiel de folie visuelle. Seulement, le manque de moyens a été responsable du ratage de la plupart des scènes d’action (l’envie et le bricolage ont fait le reste). Moins connu, son immense nanar nommé Ta-Kien (2003) osait encore un mélange des genres détonnant (action, aventure, horreur, pamphlet écologiste) pour le plus grand bonheur des cinéphiles avertis. Cette fois-ci, pour Tabanfire les moyens financiers sont réunis pour le meilleur et pas pour le pire afin de répondre parfaitement au cahier des charges imposé par son réalisateur. Tous les paramètres sont enfin réunis pour mettre en image un bon gros délire 100 % thaïlandais. Ajoutez la présence de l’équipe de stuntmen de Panna Rittikrai pour orchestrer les scènes d’action et vous obtiendrez probablement ce que la Thaïlande a produit de mieux dans le genre en 2006.
Tabanfire commence comme un western après une scène d’ouverture monumentale introduisant Dan Chupong notre super kicker thaï de Born to Fight 2004. On le voit surfer sur des fusées avant de tabasser du bad guy. Dans cette première partie, notre bon samaritain vole les vaches aux riches pour les redistribuées aux pauvres. Après cet interlude de Robin des Vaches, l’intrigue se focalise sur l’assassinat des parents de notre jeune héros. Viennent se greffer à cela une romance des familles, un peu de fantastique et de magie noire, quelques bonnes scènes de batailles sanglantes et quelques passages de comédie assez hermétiques pour le spectateur occidental et vous obtiendrez un cocktail de cinéma thaï total et explosif.
La première qualité de Tabanfire concerne une galerie de personnages tous plus originaux les uns que les autres. Hormis le héros au look très Indinajonesque, on retrouvera un bad guy efféminé défiguré par un bec de lièvre, un chauve à moitié cannibale tabassant de pauvres paysans à l’aide de bâtons, des guerriers s’inspirant du tigre et de l’aigle dans leurs techniques de combat, des boss protégés par des tatouages magiques, etc. … La plupart sont parfaitement aguerris aux acrobaties et aux arts martiaux façon Muay Thaï Stuntmen Association (l’équipe de cascadeurs de Panna Rittikrai fondée en 1979) synonyme de qualité.
L’action est donc le deuxième point fort du film. Les scènes clés en mettent plein la vue même si elles ne sont pas homogènes en qualité et en visibilité. Dommage que l’abus de ralentis vienne plomber en parti la performance des acteurs. Franchement … ça en devient ridicule et tue un rythme qui méritait d’être plus soutenu. Pour les plus allergiques à ces effets de style faciles, ils peuvent se consoler en regardant le film en accéléré (x 2 devrait suffire).
Le folklore thaïlandais est toujours aussi présent (amulettes magiques, tatouages protecteurs, magie noire, chansons pop thaïlandaise etc. …) qui donne un charme vraiment particulier à ce type de cinéma de divertissement que l’on ne retrouve pas ailleurs qu’en Thaïlande.
Voilà donc tout un tas de bonnes raisons de voir ce Tabanfire qui ressemble, dans son côté démonstratif et décomplexé, au sympathique Tiger Blade de Theeratorn Siriphunvaraporn avec les incohérences scénaristiques en moins … bref, comme pour l’Ovomaltine, Tabanfire c’est de la Dynamite !
Titre : Tabanfire / Tabunfire / Le Guerrier de Feu / Dynamite Warrior / Fire Warriors / ฅนไฟบิน
Année : 2006
Durée : 1h53
Origine : Thaïlande
Genre : Action
Réalisateur : Chalerm Wongpim
Acteurs : Dan Chupong, Putthipong Sriwat, Panna Rittikrai, Samart Payakarun, Kanyaphak Suwannakud