20 ans avant les faits bien connus du roman l’île au trésor, les aventures du capitaine Flint et de ses hommes, notamment le fameux Long John Silver. Dans les Caraïbes, face à la puissante flotte britannique, Flint décide de s’allier à la patronne de la contrebande de la zone, pour parvenir à ses fins…
Avis de Gorost :
Diffusée par Starz, chaîne amerloque concurrente de HBO, qui venait de finir Spartacus et cherchait de quoi reprendre ce créneau violence/sexe/tensions, Black Sails est produite par Michaël Bay (qu’on ne présente plus, mais si vous savez, réalisateur de tous ces films avec le drapeau américain qui flotte, de grands discours sur les valeurs de leur grande nation toussa). Cette série reprend les bases du bien connu roman de Robert Louis Stevenson, L’île au trésor. Comment ça « connais pas » ? Alors peut-être que vous ne l’avez pas lu, mais vous le connaissez vu que l’essentiel de l’imaginaire contemporain sur la piraterie est issu de cette histoire : jambe de bois, perroquet, rhum, cartes au trésor, trahisons, et surtout AVENTURE ! Alors, bande de Moules à Gaufres, retrouve-t-on tout cela dans cet épisode pilote ?
L’histoire débute avec une guerre déclarée entre les nations dites civilisées et le monde de la piraterie basé à New Providence (Nassau dans les Bahamas). Dès les premières minutes, Flint, alors déjà capitaine de son navire, s’empare d’un autre vaisseau. 5 minutes de montée en pression assez sympathiques, ou on suit les défenseurs, terrorisés par ce « fameux » Capitaine Flint et ses hommes. Un combat naval assez bien fait puis un abordage tout ce qu’il y a de plus réaliste s’ensuit : surclassés en nombre, en arme, en compétence, l’équipage se planque, puis meurt, et se rend. A partir de là, on va découvrir et suivre Flint et ses hommes, ainsi qu’un de ses prisonniers, le p’tit malin appelé John Silver…
Ok, c’est là qu’on parle casting. Alors là je dis non ! Mille millions de mille sabords, non ! Long John Silver quoi mer…e ! Et le capitaine Flint ! Et Rakham ! Et bein, un peu dans le genre de Spartacus justement (surprenant, ils cherchent carrément à remplacer par une série du même créneau, mais sans d’aussi bons acteurs à mon goût), ces gentils pirates sont tous très beaux, bien rasés, s’expriment joliment avec des négations et tout, coiffés, fringues propres, etc. Classe quoi. Alors bien sûr on ne va pas mettre les conditions réelles de crasse, violence, langage, etc des pirates de l’époque. Mais tout de même… Résultat, un manque incroyable de charisme de la part de quasiment tous les personnages de l’équipage. Long John Silver, plat, le second du navire, sans plus, le quartier maître un géant blond trop calme, vraiment pas de coup de cœur sur ce premier épisode. MAIS, certains sauvent la baraque : le capitaine Flint, dans le genre « je vous prend de haut » qui peut plaire, ainsi que l’équipage du capitaine Vane (personnage ayant réellement existé) que l’on découvre plus tard avec sa tête de loup et le corps et la démarche du prédateur qui va avec, accompagné d’une tueuse bardée de lames et d’un quartier maître plus que malin. C’est cet équipage là que je veux suivre moi, ils ont l’air bourrins et funs à souhait ! (Spoil : on va les revoir beaucoup, pour mon grand plaisir). Petite mention pour les actrices principales féminines, qui me semblent bien plus proches de ce genre d’univers : des prostituées, des filles de puissants, qui sont obligées d’être carrément trashs et manipulatrices pour survivre dans cet univers sans loi, et qui de manière désormais incontournable dans ce genre de nouvelles séries, passent la moitié du temps complètement à poil. A la réalisation, Neil Marshall fait le boulot. Après ses premières amours vers les zombies et les films d’horreur ou post-apo (Killing Time au scénar, Dog Soldiers, The Descent, Doomsday à la réalisation), il se dirige vers l’antiquité avec Centurion, puis vers l’aventure avec 2 épisodes de Black Sails.
Niveau scénario, cet épisode démarre de façon bien accrocheuse avec une belle bataille navale donc, puis on suit cet équipage dans lequel on voit que la piraterie peut décider de voter pour changer de capitaine. Tout l’épisode se déroule à terre, à New Providence, lieu où les pirates revendent les fruits de leurs rapines et autres massacres. Tout tourne autour de ce fameux vote, Flint ayant conduit ses hommes au mécontentement à force de courir après de bien maigres proies. Un de ses officiers tente tout pour le destituer. Mais c’est là que l’on apprend que toutes ces prises ont un sens, car le capitaine a un plan secret. Il cherche des indices d’une route maritime qui conduit bien sûr à… et bein … un trésor, Mille Sabords !! Un foutu gros trésor ! Et ça, quand on cherche à se faire maintenir capitaine par une bande de gros bourrins bien basiques du neurone que sont les pirates, ça aide sacrément.
Tout cela sent la piraterie, à un parfum d’aventures qui me plaît, mais toujours un poil trop lisse. Ces acteurs sont trop « clean », leurs relations sont évidemment très compliquées, pleins de griefs passés et à venir. J’imagine que ce seront autant de pistes scénaristiques utilisables, mais gare à la facilité du « attends on va dire que lui c’est l’ex petite amie du fils du capitaine » ou que l’autre « doit depuis 10 ans un paquet d’or au second du navire et que maintenant comme par hasard il veut les récupérer ». Notre ami peu charismatique John Silver sent tout de même la manipulation et le malin de service à plein nez, en n’hésitant pas à plonger les deux mains et la tête dans l’acquisition du plan de ce fameux trésor, le capitaine Flint s’avère à la fin plutôt impressionnant quand il se réveille enfin, et les vautours commencent déjà à tourner autour de cet enjeu merveilleux d’une promesse d’or et de gloire : dirigeants de Nassau, prostituées, l’équipage de ce fameux Capitaine Vane…
Alors comparé au roman, pas de jambes de bois ni de perroquets, pas de grosse action et de chasse au trésor ou autre, mais l’histoire semble se mettre en place. Reste à espérer deux choses : d’aller vers cette promesse de trésor et de ne pas s’enterrer à Nassau dans un tourbillon sans fin de blabla/trahisons/je t’aime moi non plus, et ensuite que les acteurs autres que les officiers de Flint vont intervenir plus souvent pour amener de la crédibilité et du charisme à tout ça. Petite mention spéciale au générique, qui comme celui de la série « Vikings » m’a vraiment plu. Etrange, sombre.
Donc divertissant, original comme thème (bon ok encore une adaptation, oui les scénaristes sont toujours brimés/absents), et je reste curieux de voir la suite malgré le côté un peu « plat » de certains acteurs et de leur look.
Titre : Black Sails
Saison : 1 (2014)
Episode : 1 (Pilot)
Format : 1h04
Origine : U.S.A, diffusé par Starz
Genre : Aventure
Réalisateur : Neil Marshall
Acteurs : Toby Stephens, Hannah New, Luke Arnold, Jessica Parker Kennedy, Tom Hopper, Zach McGowan, Toby Schmitz, Clara Paget, Mark, Hakeem Kae-Kazim
Galerie d’images :
