[Avis] Kiltro, d’Ernesto Diàz Espinoza

Titre : Kiltro
Année : 2008
Durée : 1h30
Origine : Chili
Genre : Arts martiaux

Réalisateur : Ernesto Diàz Espinoza

Acteurs : Marko Zaror, Caterina Jadresic, Daniela Lorente…

Synopsis : Zamir, combattant de rue immature, passe son temps à trainer avec un gang de voyous et à tenter de conquérir, Khalba, la fille d’un grand maître de Tae Kwon Do. Lorsqu’elle se fait enlever, il décide alors de se prendre en main, et de tout faire pour la récupérer.

Avis de Jang Gerald : Vous vous demandez sûrement ce que fait un film chilien ici … tout simplement parce que cette production nous a mis l’eau à la bouche ces dernières années, avec des vidéos de tournage impressionnantes, un film d’arts martiaux chilien (pas le premier, il y a eu Chinango, avec le même Marko Zaror), très excitant donc … malheureusement que sur le papier.
En effet, ça saute aux yeux dès les premières minutes, on sent le budget serré, l’amateurisme des acteurs, la pauvreté de la mise en scène, la musique, mais bon, quelques minutes pour juger un film, c’est bien trop peu.

On passe donc sur l’introduction plutôt pourrie du personnage principal, Zamir, intérprété par Marko Zaror, qui rappellons le est la doublure de The Rock, athlète assez impressionnant mais on s’aperçoit assez vite que niveau acting c’est pas ça du tout, inexpressif, carrémment à l’ouest, il essaye de nous faire la démarche de zonard pour s’imprégner de son rôle de ptite frappe, autant dire qu’il est ridicule, grand, barraqué, doté d’une coupe des années 80/90 avec mèches rouges et cheveux longs a l’arrière (donc court devant), habillé de pantalons en toile taille XXL avec pattes d’eph’ (enfin de mamouth!), il fait peine a voir, tout comme sa pauvre bande, appellée Kiltro (super, le titre prend dejà un sale coup).

Et hop, on s’aperçoit que notre zigoto est violent car il aime éperdument une jolie corénne (hum…), il frappe sur tout ceux qui osent tourner autour de cette dernière, dont le père est un professeur de Teakwaendo réputé, s’ensuit une courte scène de baston entre ses élèves et Zamir justement … bof. On attend mieux niveau combats.

Après cette minuscule mise en bouche, notre ami un peu débile rentre chez lui, auprès de sa mère, et là, c’est parti pour quelques minutes de drame intense, de tirage de larmes, de nouage de gorge, ouais, car les chiliens font aussi fort que leurs homologues brésiliens niveau soap, Zamir veut connaître le lourd secret que garde sa maman, en effet il s’aperçoit que son défunt père a connu ce coréen, oui, le père de la belle jeune fille dont il est amoureux, là c’est tendu à l’extrême … pas content de la réaction de sa mère (en même temps elle a raison, c’est un bon à rien!), notre Zamir, va bouder dans sa chambre, en ruminant sa rancoeur (imaginez un colosse de preque 2 mètres…).

Bon, c’est de la folie, le reste est du même niveau, mais on passe à la vitesse supérieure (c’est possible?!), avec l’arrivée du bad guy, un homme à la barbe parfaite, à la coupe de cheveux très belle (long derrière bien evidemment), armé de sa canne, il est bien décidé à se venger, car lui aussi à un lourd secret.

Vous l’aurez compris, ce long métrage peine à décoller, fait aussi pitié qu’un direct to video de la chaîne NT1, avec des acteurs ridicules, Marko zaror n’a rien du « nouveau Tony Jaa » (ce qui a été véritablement affirmé!), faut pas déconner, le reste du casting est à la ramasse également, avec le bad guy aux 2 expressions (l’une énervée avec la bouche fermée, l’autre énervée avec la bouche ouverte pour pouvoir parler), la jolie demoiselle qui ne ressemble en rien à une coréenne, dotée de sourcils que Lam Ching Yin n’aurait pas renié, je ne vous parle pas des seconds rôles, il n’y a que le coréen (un vrai !) qui s’en sort bien, mais ça ne veut pas dire qu’il est bon…
Littéralement mal foutu, le film s’offre même le luxe de distiller par moment un ton comique en totale décalage, si bien que l’on se demande si le réalisateur n’a pas mis en boîte une pure comédie, consternant!

De positif, on retiendra le score, pompé sur celui de Kill Bill, et des scènes pas possibles, comme celle où Zamir, énervé (encore!), en pleine nuit, marche, marche plus vite, tape dans les murs, court, court plus vite, tout en se débattant dans le vide … c’est ça le mal-être de la jeunesse de nos jours, ou alors LA scène, celle qui met tout le monde d’accord : l’entraînement, façon old school, façon SB, mais n’est pas Quentin Tarantino qui veut, donc le réalisateur nous livre un hommage (ou une parodie, c’est selon!), avec maître alcoolique, faux décors tout pourris peints avec les pieds, c’est lamentable !
Allez pour la route, une autre scène avec THE master des master, un nain, soit disant balèze, le héros lui pose donc une question cruciale : « pourquoi tu n’irai pas te frotter au méchant ? » , sa réponse de sage : « je suis petit et trop vieux! » , ça c’est de la réplique.
On notera, toujours stupéfait, un pompage en règle de la fameuse scène de Ichi the killer où Susumu Terajima est suspendu avec des crochets, la peau étirée au possible … y ‘a pas de doute, le réalisateur connait ses classiques !

Rien ne sauvera le film du naufrage, même pas ce combat contre plusieurs tant attendu, cette scène que l’on a vu dans les promos del’époque, ainsi que dans les différentes bandes annonces, une douche froide quoi ! Marko Zaror qui se lâche enfin (1h15 quand même!!!), avec lames sur ses chaussures, on passera sur son look qui ferait pâlir Cicakman, faisant plus des acrobaties qu’autre chose, avec gerbes de sang numériques, têtes coupées, éjections de méchants par câbles.
Et hop, un parking, 2 hommes, le gentil énervé,et le méchant énervé, ça se fritte, mal, mais ça se fritte, avec notre bad guy et sa canne/mâchoire, et notre nice guy et ses chaussures rasoirs. Arf, la mise en scène est toujours dégueulasse, avec un effet de style des plus improbables, une caméra placée bizarrement (derrière un rideau transparent mais sale ?!), nous montre quelques mouvements spectaculaires, ça tombe a l’eau, c’est frustrant, moche.

La Thaïlande a eu son heure de gloire avec Ong Bak (je cite concernant Kiltro : « le meilleur film d’arts martiaux depuis Ong Bak« ), la Malaisie aurait pu l’avoir avec le très attendu mais tout aussi décevant Kinta 1881, L’Indonésie la connaîtra certainement avec Merantau, mais le Chili devrait se rendre a l’évidence, les arts martiaux ce n’est pas donné à tout le monde. Dommage, car en état de projet, Kiltro avait de quoi faire saliver, mais Marko Zaror s’avère être en plus un mauvais acteur, qui ne donne surtout pas envie de voir son précèdent film Chinango … mais bon, un gars en train de se charger de son cas, il s’agit de Scott Adkins, son prochain partenaire pour les besoins du très attendu Undisputed 3 ! Après, si vous avez le courage (moi je laisse tomber), il y a toujours Mirageman de la même équipe que ce Kiltro, avec Marko Zaror en vedette mais surtout en superhéros tout bleu !

Un film à fuir donc, ou alors à voir entre amis pour une soirée sans prises de tête, mais avec fous rires, à condition de ne pas être le malheureux acquéreur de cette galette numérique plutot infâme.

Note : 2/10

 

0 0 votes
Article Rating

Auteur : Jang Gerald

Fan de Jackie Chan depuis son plus jeune âge, mais aussi de John Woo où « action non-stop » prenait pour moi un vrai sens. The Blade de Tsui Hark fut un choc viscéral comme jamais. Rapidement tourné vers l'import, cette véritable passion n’a jamais cessée de s’accroître...
S’abonner
Notifier de
guest

5 Commentaires
le plus ancien
le plus récent le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires