[Film] Pop Redemption, de Martin Le Gall (2013)

Chaque été, depuis leur adolescence, les Dead MaKabés se paient ce qu’ils appellent prétentieusement une « tournée d’été » – quelques concerts dans des festivals du fin fond de l’Europe. Mais, pour ces quatre copains, la crise de la trentaine couve et cette semaine de récréation risque bien d’être la dernière. Difficile de rester fidèle à ses idéaux quand on est membre d’un groupe de black metal…


Avis de Cherycok :
Quand on demande à la plupart des gens ce qu’ils pensent du cinéma français, il y a deux types de réponses qui reviennent souvent, « Moi j’adore Kad Merad et Dany Boon » mais surtout « C’est de la merde ». Il en faut pour tous les goûts me direz-vous, et c’est vrai que nos « grosses » productions, souvent des comédies, sentent d’avance la bonne grosse bouse à plein nez. Et ça se vérifie neuf fois sur dix ! Pourtant, il existe un cinéma que je qualifierais de « parallèle », quels que soient les genres, dont on entend bien moins parler dans les médias et autres journaux télévisés, et qui pourtant se révèle bien plus intéressant, bien plus sympathique, sentant moins la pompe à fric. Pop Redemption, avec son script rigolo, fait partie de cette catégorie de films, légers, funs, sincères, ne pétant pas plus haut que leur cul. Et même si on est loin du chef d’œuvre, car ça n’en a pas la prétention, on passe un très bon moment.

Réalisé par Martin Le Gall, dont c’est le premier film, Pop Rédemption nous raconte l’histoire d’un groupe de black métal qui, suite à quelques mésaventures rocambolesques lors de son trip vers le HellFest, va atterrir dans un petit bled au fin fond de la cambrousse en plein festival international de la fraise. Improbable mais aussi assez couillu d’être arrivé à mettre en bobine un scénario pareil, surtout quand on sait comment les producteurs français sont frileux dès qu’il n’y a pas de grosse tête d’affiche dite bancabeuleuh.
Et pourtant, la comédie fonctionne. Elle fonctionne même très bien et cela essentiellement grâce à son casting plein de fraîcheur. Qu’on aime ou pas Julien Doré musicalement parlant, force est de constater qu’il est absolument génial en chanteur de black métal complètement à fond dans son groupe devenu sa passion, sa vie. A ses côtés, toute une troupe de têtes plus ou moins connues mais que le grand public a forcément déjà vues quelque part. Que ce soit Alexandre Astier (Kaamelott), Audrey Fleurot (Kaamelott, Intouchables), Jonathan Cohen (les séries Hero Corp, Templeton, Les Invincibles) ou encore Grégory Gadebois (un abonné des petits rôles), tous sont absolument excellents, et il se dégage de leur petit groupe ce petit truc qui donne vraiment l’impression d’être dans un film de potes, duquel se dégage une bonne humeur communicative qui dès les premières secondes nous donne un petit sourire en coin, sourire qui ne nous quittera à aucun moment 1h30 durant.

Alors, à part à une ou deux exceptions, on ne rit jamais aux éclats. Pourtant l’humour léger du film fonctionne à merveille et on sent entre les acteurs une réelle complicité qui fait mouche à de nombreuses reprises. Ça reste gentillet, dans le sens où ce n’est jamais gras ou au dessous de la ceinture, et c’est ce qui fait que la sauce prend directement chez le spectateur assez peu réceptif, voire carrément imperméable aux habituelles comédies franchouillardes telles que Supercondriaque ou Qu’est ce qu’on a fait au bon Dieu (cette dernière n’étant clairement pas la pire).
La réalisation y est également pour beaucoup dans la bonne humeur qui se dégage de Pop Redemption. Pas ou peu d’effets de style et aucune fulgurance quelconque à recenser, pas non plus de réels rebondissements et autres originalités scénaristiques, mais une bande originale très punchy, aussi bien dans ses moments black métal (et ce même si on n’adhère pas au genre), que dans ses passages aux sonorités plus « pop » (celui du titre), dans lesquels on ressent chez le réalisateur un réel amour pour les Beatles. On se surprend même à fredonner, voire carrément à chanter devant notre écran les quelques mélodies qui parcourent la seconde moitié de la bobine, preuve s’il en est que le film réussit son pari.

Chouette petite surprise que ce Pop Redemption qui, même s’il n’a pas la prétention d’être un grand film, s’avère être un très sympathique divertissement à voir pour passer un bon moment.

Note :



Titre : Pop Redemption
Année : 2013
Durée : 1h35
Origine : France
Genre : Black Comédie
Réalisateur : Martin Le Gall

Acteurs : Julien Doré, Jonathan Cohen, Grégory Gadebois, Yacine Belhousse, Audrey Fleurot, Alexandre Astier, Délia Espinat-Dief, Arsène Mosca, Christophe Kourotchkine, Vincent Leenhardt, Evelyne Macko, Magali Miniac

 Pop Redemption (2013) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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