Alors que les catastrophes naturelles à répétition provoquent famines et épidémies, les mauvaises récoltes amènent les nobles du Royaume à exploiter le peuple qui s’insurge. Ceux qui sont capturés sont exécutés, les autres fuient dans les montagnes où ils deviennent des hors la loi prêts à se battre pour rétablir la justice…
Avis de Cherycok :
Plus gros démarrage cinéma de tous les temps en Corée, Kundo : Age of the Rampants est l’œuvre de Yoon Jong-bin que les amateurs de peloches coréennes connaissent sans doute puisqu’il est le réalisateur des très sympathiques The Unforgiven (2005) et Nameless Gangster (2012). Raflant de nombreux prix dans divers festivals locaux (meilleure musique, meilleurs costumes, meilleur acteur,…), Kundo a sur le papier toutes les armes pour rester dans les mémoires et devenir un film culte. Malheureusement, quelques points noirs un brin fâcheux viennent gâcher un spectacle comme souvent chez les coréens visuellement superbe, mais au rythme un peu chaotique, avec une première partie franchement trop longue et molle, relevée heureusement par une dernière heure de haute volée.
Kundo affiche clairement la couleur d’entrée de jeu : le film se veut un hommage aux western spaghettis italiens, avec sa musique « morriconienne », ses personnages forts et charismatiques, un coté fun et décomplexé, le tout transposé dans une Corée du 19ème siècle où les bandits de grands chemins se la jouant Robin des Bois vont se confronter aux riches seigneurs. Mais surtout, Kundo arrive à faire passer le spectateur par de nombreuses émotions, mélangeant à la fois scènes aux ressorts dramatiques puissants, combats ultra violents, scénettes d’une rare cruauté et même moments humoristiques clairement bienvenus. On n’évite bien évidemment pas certains clichés et la trame du film reste d’un grand classicisme, mais l’ensemble est sans soucis compensé par une beauté plastique assez époustouflante. Là aussi on n’évite pas certains clichés (le plan classique des héros s’éloignant sur fond de coucher de soleil…) mais que ce soit au niveau des décors, des costumes ou des effets de lumières, le spectacle pour les yeux est des plus réjouissants, quoi qu’un poil trop clinquant parfois pour ceux qui comme moi préfèrent les ambiances un peu plus « sales » pour un film en costumes.
Kundo pêche donc sur sa longue première partie durant laquelle on nous présente en gros les différents et nombreux personnages ainsi que le contexte dans lequel ils évoluent. Alors oui, l’ensemble est relativement intéressant, sans compter que pour une fois les personnages sont bien développés (on ne va donc pas se plaindre, bien au contraire), mais il y a clairement un gros problème de rythme. Les quelques sursauts d’action n’y font rien, c’est looooong et on frôle à plusieurs reprises un ennui certain.
Et puis tout d’un coup, lorsque le héros rejoint le clan des bandits et devient un brigand à part entière, le film prend une toute autre dimension. Tout s’accélère et les moments de bravoure s’enchainent à vive allure, ne s’arrêtant que pour laisser place au générique final. Les scènes d’action bénéficient de chorégraphies brillantes et d’un montage leur donnant un aspect pêchu qui, sans égaler celles que les amateurs de ciné HK connaissent bien, sont parmi les meilleures qu’on ait pu voir dans un film de sabre coréen. Les personnages participent également à la réussite de cette dernière heure, iconiques et attachants à souhait, aux caractères bien trempés et au charisme prononcé.
Clairement chiant dans sa première partie mais frôlant parfois le sublime dans sa deuxième, Kundo : Age of the Rampant est au final un spectacle des plus réjouissants qui rate de peu la marche le menant à la catégorie des très bons films.
Note : 
Titre : Kundo : Age of the Rampant / 군도: 민란의 시대
Année : 2014
Durée : 2h19
Origine : Corée du Sud
Genre : Il était une fois au pays du matin calme
Réalisateur : Yoon Jong-bin
Avec : Ha Jung-woo, Kang Dong-won, Lee Geung-young, Lee Sung-min, Cho Jin-woong, Ma Dong-seok, Yoon Ji-hye, Ju Jin-mo, Song Young-chang, Jung Man-sik, Kim Byung-ok, Kim Jong-gu
