En vacances dans la campagne irlandaise, Sarah et Mark se retrouvent bloqués au milieu de nulle part. Se mettent en quête de résidents alentours, ils comprennent vite que leur situation est bien plus sérieuse qu’elle n’y paraissait…
Avis de Jonathan-HK :
Alors soit je suis devenu trop bon public, soit je ne comprends plus rien au cinéma d’horreur. Ou plutôt, aux « fans » de celui-ci. A l’heure où se bousculent en salles daubes sur daubes (qui a dit Lazarrus Effect et La Dame En Noir 2, pour n’en citer que deux), les petites péloches amateurs DTV faites avec passion (Afflicted en 2013, The Battery en 2012) se font quand même rares. Les codes du film d’horreur sont désormais : personnages stupides, jumps scares à foison, musique tonitruante, réalisation clippesque, etc… Alors, en tant que bon fan depuis mon enfance, je creuse, je cherche, je mate, encore et encore dans l’espoir de tomber sur LE bon petit film de genre.
Mis en scène par le réalisateur du sympathique Stitches (avec son clown mort vivant bourru), From The Dark est une œuvre minimaliste, faites avec les moyens du bord, avec un budget qu’on n’imagine pas bien élevé. Les effets techniques et spéciaux sont plus que basiques, puisqu’uniquement à base de maquillage et autres prothèses. La réalisation est sobre, le film se déroulant de nuit quasiment, il n’était pas possible de faire grand-chose de fou. Néanmoins, il y a quelques idées de mise en scène, dont une sympa dont je ne révélerai rien pour ne pas spoiler. Musique peu présente et très discrète.
Le casting tient en 4 personnages : le couple de héros, le fermier et la créature. Et c’est tout. Minimaliste, vous disais-je. Rien de spécial à signaler niveau jeu de la part du fermier ; on se concentre sur le couple somme toute assez bon (même si le mec agit comme un con, personnage écrit comme cela), mention à l’héroïne Sarah qui porte le tout sur ses épaules.
Le film suit donc la longue nuit que passe le couple, perdu dans la campagne, ayant trouvé refuge dans la ferme, tentant avec les moyens du bord de repousser les assauts de la créature. Très peu de lumière, seuls briquets, allumettes et bougies pourront aider nos héros à survivre, et à éloigner la chose. J’avoue qu’on ne peut pas faire plus simple, comme scénario.
Les notes attribuées au film un peu partout ne sont pas brillantes, n’atteignant jamais la moyenne. Et j’avoue que c’est là que je ne comprends pas. Certes, le film est basique et ne révolutionne rien du tout, et encore moins le mythe du vampire. Mais pour ma part, From The Dark est un excellent survival, primaire et prenant, ne se laissant pas limiter par le budget pour imposer son ambiance glauque et très réaliste. Je comprends qu’il n’ait pas plu aux amateurs de films de vampires à la mode : ici, pas de giclée de sang, pas de vampires charmeurs et séducteurs vivants dans un monde moderne. Oh que non. Ici, la créature est silencieuse, ne faisant que gronder et siffler, se cachant la plupart du temps dans l’ombre avant de fondre sur ses proies. Vêtue d’une guenille, on ne la voit que furtivement, en arrière-plan, se déplaçant lentement derrière les héros. C’est bien simple, sans exagérer, on ne doit la voir vraiment que 7 ou 8 secondes sur les 1h30 du film. Pour les habitués à la surenchère, évidement ça déplaît.
Son affrontement avec Sarah (40 bonnes minutes)vse fait quasiment sans ligne de dialogue, tout dans la tension, l’exploration, la survie animale, évoquant parfois le duel final entre Arnold et le Predator.
From The Dark se concentre plus sur la peur du noir, la survie et l’angoisse que sur la créature en elle-même, au fond. Peu de dialogue, une longue nuit, pas de surenchère, du réalisme, peut-être sont-ce les critères qui ont déplus aux spectateurs, ce qui expliquerait les mauvaises notes qui accompagnent injustement ce film modeste mais très réussi du genre.
Note :
Titre : From the Dark
Année : 2014
Durée : 1h30
Origine : Irlande
Genre : Horreur
Réalisateur : Conor MacMahon
Avec : Niamh Algar, Stephen Cromwell, Ged Murray, Gerry O’Brien